Le siège du Parti Communiste Indien à Trivendrum, la conque de Shiva
avec les portraits de Marx, Lénine, incredible India !

Marx en malayalam (la langue du Kerala)
Ce qui paraît surprenant au Kerala, ce ne sont pas les plages de sable fin, ni les palais royaux transformés en musées, pas plus que l’abondance des fruits qui poussent partout, ananas, bananes, papayes, fruits du jacquier, noix de coco, mais ce sont les drapeaux rouges et les affiches innombrables du parti communiste indien.
des affiches partout.

Le PCI marxiste occupe l'espace !
Il y en a des milliers le long des routes, des rues, en bannière, en drapeau, en guirlande, bref le Kerala est rouge. Les militants veulent reconquérir la place perdue aux élections d’avril 2011, tenue maintenant par le parti du Congrès. Le Kerala, avec le Bengale occidental et le petit état du Tripura étaient les trois seuls états dirigés par le parti communiste indien et seul le Tripura a résisté aux dernières élections.
A Trivendrum devant le temple de Ganesh.
Dieux hindous, faucille et marteau font bon ménage.
Le nombre de femmes est en 2011 de 1084 femmes pour 1000 hommes alors qu’il est de 926 au Rajasthan, où les filles sont plutôt une calamité pour les familles à cause du problème de la dot et elles sont donc moins bien nourries et soignées que les garçons. (A relier au manque d’éducation). Le Kerala avec un parti communiste au pouvoir pendant cinquante ans depuis 1957 a axé sa politique sur l’éducation et la santé. Les communistes ont mis en place un système d’éducation publique, universelle et gratuite unique en Inde qui, d’après l’Indice de développement éducatif (EDI), en fait l’Etat le plus développé dans ce domaine. Tous les jeunes enfants du Kerala doivent ainsi passer obligatoirement dix ans sur les bancs de l’école, jusqu’à l’équivalent de notre collège. Dans la santé, la promotion d’une économie basée sur un service public universel et gratuit a conduit à faire du Kerala un Etat modèle au sein d’un pays au bilan sanitaire catastrophique. Le Kerala fut le premier Etat, dans le monde capitaliste, à mettre en œuvre une réforme agraire générale dans les années 1960. La réforme a non seulement éradiqué le problème des paysans sans-terre, garanti une redistribution plus équitable des terres permettant aux paysans du Kerala de vivre de leur travail, mais a aussi constitué les bases d’un secteur agraire efficace assurant l’indépendance alimentaire de l’Etat. Néanmoins, les années 1990 ont profondément remis en cause le modèle du Kerala. L’agriculture et l’industrie traditionnelles ont été durement frappées par la libéralisation de l’économie et l’insertion dans la mondialisation prônées par le gouvernement central, et symbolisées par le traité de libre-échange de l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations). Dans le même temps, le gouvernement central indien mettait en place une politique dite de « décentralisation », instituant de fait la concurrence entre régions pour l’attraction des capitaux et réduisant les transferts de ressources de l’Etat central vers les provinces.
En 50 ans de gestion alternative au Kerala, pour ne pas dire socialiste, l’empreinte communiste a laissé un Etat modèle depuis plusieurs décennies pour tous les pays du Tiers-monde recherchant une voie nationale vers le socialisme, susceptible de concilier démocratisation politique, socialisation de l’économie et développement social.