L’AC Milan, toujours sans âme, qualité, ni idées n’a pas réussi à battre Napoli à San Siro (0-0). Après avoir offert la première mi-temps à l’adversaire (comme très souvent), l’équipe d’Allegri a haussé le rythme en seconde mi-temps et a mis en difficulté celle de Mazzarri. C’était sans compter sur un raté monumental de Robinho avant que la situation ne dégénère avec des gifles à gauche et à droite d’Ibrahimovic (et Aronica mais pour lui c’est permis). Malgré l’infériorité numérique, Milan a tenté de marquer, sans succès.
Les faux pas des concurrents rendent ce match nul moins grave même si d’un autre côté la déception reste vive car les Rossoneri n’ont pas réussi à en profiter. Les problèmes principaux de Milan, ce sont les absences, un milieu de terrain pauvre en qualité et une attaque qui dépend exclusivement d’Ibrahimovic. Les joueurs se bousculent pour trouver une place à l’infirmerie : Nesta, Yepes, Aquilani, Boateng, Flamini, Gattuso, Merkel, Cassano et Pato. L’absence d’idée, de qualité et forcément de jeu est en grande partie (pas totalement) due aux absences des joueurs-clés de cette équipe, comme par exemple Cassano ou Aquilani pour apporter de la qualité, Pato (le vrai) pour sa vitesse et son sens du but mais aussi Boateng pour son dynamisme et son explosivité qui manquent cruellement à l’équipe lente et prévisible. Avec eux, des joueurs comme Seedorf (lent et prévisible, peu concret, sans volonté), Emanuelson et Robinho ne seraient pas titulaires et l’équipe aurait un tout autre visage! A propos du Brésilien, on peut l’ajouter aux abonnés absents parce que le n°70 actuel de l’AC Milan semble être un sosie du vrai Robinho. La saison passée, malgré ses ratés, il avait été fondamental pour l’équipe, pour son travail mais aussi avec tout de même 14 buts. Cette saison, mis à part les ratés toujours aussi présents et incroyables, il apporte peu ou pas à l’équipe. Et pourtant, il avait tout de même réussi à se procurer un penalty (même s’il a commis l’erreur d’en rajouter) mais pour la seconde fois consécutive après le match contre la Lazio, toujours sur le 0-0, l’arbitre nie un penalty évident à Milan. Cela ne justifie pas les prestations de l’équipe mais dans un moment de difficulté extrême, avec l’effectif réduit au strict minimum, un penalty JUSTIFIE, ne pourrait faire que du bien. Je répète, il est vrai qu’on ne peut pas s’accrocher à cela, mais s’il y a une faute dans le rectangle, c’est penalty! Il n’y a pas besoin de justification! Et s’il est inscrit le match est complètement différent, c’est une évidence! Et puis certains continuent à dire que Milan est favorisé par les arbitres? Qui sait si Milan n’aurait pas eu 5 points de plus avec ces deux penaltys injustement non sifflés? Premier tournant du match. Pour le reste, la première mi-temps a été médiocre.
En deuxième mi-temps, les Rossoneri ont accéléré le jeu et ont mis en difficulté Napoli. Comme toujours, Ibrahimovic est le seul à se proposer, à créer des situations dangereuses et demande plus de soutien de la part de ses coéquipiers, imprécis, endormis, sans idées… La plus belle occasion a été incroyablement et lamentablement gâchée par Robinho. Deuxième tournant du match car cette erreur pèse énormément sur le déroulement et le résultat final. Cependant, l’équipe d’Allegri a continué à pousser et le but allait forcément tomber tôt ou tard jusqu’à ce que l’arbitre arrête inexplicablement le jeu alors que les Rossoneri étaient aux abords du rectangle adverse. Cet épisode, sur erreur arbitrale, va changer le match, troisième tournant du match imposé par l’arbitre, celui qui est décisif. Les esprits s’échauffent, Nocerino demande des explications à Aronica pour son coude très large, en échange il reçoit une gifle. Ibrahimovic s’énerve et vient au secours de son coéquipier, Aronica prend Nocerino par le coup et Ibra le gifle à son tour. De Sanctis fait son cirque auprès du juge de touche, Ibrahimovic prend son carton rouge mérité et stupide et Aronica? Rien (entre-temps il a lui aussi refilé une gifle à Nocerino après celle d’Ibra)! Et voilà le quatrième tournant du match. Un arbitrage plus juste aurait mis les équipes à égalité, 10 vs 10. La nervosité du Suédois est à l’image de cette équipe, impuissante, incapable de créer quoi que ce soit en attaque. Si Ibra n’invente pas une magie, Milan n’existe pas. Son attitude est insupportable mais sa présence reste indispensable et son absence sera préjudiciable. L’équipe n’a aucune qualité au milieu et aucun poids en attaque si ce n’est Ibrahimovic. A 10, les Rossoneri ont joué avec le coeur, ils se sont battus mais ça n’a pas suffi.
A Abbiati, Nesta, Yepes, Aquilani, Boateng, Flamini, Gattuso, Merkel, Cassano et Pato (et contre la Juve, Nocerino est suspendu), on peut ajouter Van Bommel (carton jaune et suspendu à Udine) ainsi qu’Ibrahimovic, très probablement suspendu deux journées. Il ratera donc les déplacements à Udine à Cesena. Sa suspension dépend du point de vue des juges concernant de son geste : geste violent (3 journées) ou geste gravement antisportif (2 journées). Théoriquement, la différence se joue sur les conséquences de son geste : son geste pouvait-il porter atteinte à l’intégrité physique d’Aronica? La réponse négative est évidente mais si les juges pensent que c’est tout de même le cas (ce qui semble peu probable, faut pas déconner!), il écoperait de 3 journées de suspension. Cela n’enlève rien à la stupidité de son geste, qui a mis l’équipe en difficulté contre Naples et la met en difficulté lors des prochaines rencontres. Il n’y a rien de plus grave pour un leader d’abandonner le groupe, tel un commandant qui quitte son navire en plein naufrage. Les Rossoneri devront se souder et se battre ensembles pour palier à cette absence mais la volonté, le caractère et le coeur ne suffisent pas. La saison passée, Cassano, Pato et Robinho avaient brillamment assuré la relève. Cette saison, Cassano et Pato sont blessé et Robinho est transparent. L’équipe est réduite au minimum, au niveau numérique mais aussi qualitatif. Le mercato n’a pratiquement réglé aucun problème. On en est réduits à espérer que Maxi Lopez ou El Shaarawy sauve(nt) Milan. Pour un qui ne doit pas porter trop de responsabilités…
Allegri a sa part de responsabilité, surtout au niveau de sa rigidité technique et tactique, comme par exemple insister avec toujours les mêmes joueurs, relancer immédiatement Abbiati de retour de blessure pour ensuite devoir griller un changement à la mi-temps ou aligner Robinho titulaire malgré sa méforme évidente alors qu’El Shaarawy est visiblement très en forme et plus lucide. On peut lui reprocher de ne pas chercher d’autres solutions tactiques mais il a l’énorme circonstance atténuante de disposer d’une équipe vraiment indécente, surtout à cause des blessures (malchance? staff médical?). Ce n’est pas parce que l’équipe s’appelle Milan qu’il y a forcément des grands joueurs. Que faire avec ces milieux de terrains??? Que peut-il tirer de joueurs pas ou plus à la hauteur de Milan? Est-il responsable de la méforme de certains joueurs qui ont les capacités de faire la différence (Robinho, Seedorf…) ou même des latéraux, notamment Abate qui a disparu? Comment peut-il réagir face à ces situations critiques, imprévisibles et pour lesquelles il n’y a pas de solution? Il ne peut pas faire des miracles. Le problème vient du milieu, trop lent et trop prévisible pour créer le moindre danger. Et il n’a pas d’alternative! Il n’a pas le choix d’aligner des joueurs qui ne sont pas au niveau! En ce qui concerne le coaching, il n’avait pas énormément de choix et il a ensuite été handicapé par la blessure d’Abbiati et l’expulsion d’Ibrahimovic, avant de pouvoir effectuer les changements qu’il désirait. Ensuite, en infériorité contre Napoli, il ne pouvait pas prendre plus de risque et a préféré éviter la seconde défaite consécutive.
Ce petit point permet de garder l’écart intact entre Milan et Juventus. La course Scudetto est encore ouverte mais à ce rythme, les Rossoneri risquent de compromettre leur saison bien trop tôt. Ne jamais réussir à profiter des faux pas de la Juve et lui passer devant est un très mauvais signe, d’autres matches difficiles s’annoncent et l’AC Milan devra se passer de son leader, en plus de tous les autres blessés qui peinent à revenir. Sans Ibra, Milan ne fait peur à personne car tous les bons résultats de l’équipes se résument à lui. Allegri a l’obligation de trouver des solutions (ou au moins essayer) même s’il semble impuissant face à ces trop nombreuses difficultés. Ce n’est pas un magicien, c’est difficile d’imaginer mieux avec les joueurs à disposition. Au complet, Milan a le meilleur effectif de Serie A mais toutes ces absences risquent de transformer cette saison en cauchemar. Les Rossoneri doivent impérativement retrouver la sérénité, le calme et la lucidité pour réagir de façon immédiate et efficace. Pas de rythme, pas d’idées, un petit point en deux rencontres et beaucoup de nervosité, voilà à quoi se résume le Milan actuel, une équipe sans queue ni tête, onze joueurs qui se promènent sans cohésion et sans détermination. Une équipe qui n’arrive pas à créer le moindre jeu, qui n’apporte pas de danger sur les flancs (joueurs mauvais ou en méforme), qui n’a aucun poids offensif… Ibra, le seul joueur décisif, qui retombe dans ses travers lors du moment le plus difficiles de la saison (absences et calendrier). Le seul point positif est que le cycle terrible compte un match de moins et la Juventus n’a pas profité de son match « facile » (ni tous les autres derrière). Mais c’est difficile de penser au futur avec optimisme. Sans un miracle, ce Milan lent et prévisible n’ira pas loin.