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Des puces, des PIP et de l’AFSSAPS

Publié le 07 février 2012 par Copeau @Contrepoints

Les récentes affaires dans le domaine de la santé auront eu deux effets notoires : l’un, bien vite poussé sous le tapis du politiquement correct, et l’autre, très vite utilisé pour ajouter des lois et des idées saugrenues livrées en shrink-wrapped par palette de douze aux réglementations déjà existantes…

Dans le domaine de la santé, on savait déjà que les politiciens pouvaient arriver à s’en tirer sans dommages notables moyennant des procès biaisés dans lesquels leur responsabilité était clairement établie, mais pas leur culpabilité.

Dernièrement, le public français a pu découvrir que l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, l’AFSSAPS, n’était au final qu’une n-ième boutique à la solde d’intérêts particuliers, qui avait réussi à laisser passer, pendant de nombreuses années, les affaires Mediator, ce médicament utilisé comme coupe-faim et qui aura surtout coupé pas mal de sifflets, puis PIP, ces implants mammaires bricolés à la graisse de hérisson : bien que les problèmes aient été finalement connus et tus depuis des années, l’Agence aura eu la présence d’esprit de regarder bien ailleurs là où il faut pour que les activités lucratives des laboratoires concernés puissent continuer.

Noel MamereNormalement, ici, j’introduis une image d’implant mammaire, pour illustrer un peu. Comme ce n’est pas très rigolo, je vais mettre une image d’un implant béglais dont les contre-indications et effets secondaires apparaissent lentement au fil du temps et à mesure que l’implant tourne amère. Je sais, cela n’a aucun rapport, mais c’était rigolo et revenons donc à nos moutons.

Or donc, à la suite de ces différentes affaires, il apparaît maintenant clairement que l’AFFSAPS ne fait pas son travail. D’ailleurs, j’avais récemment entendu une interview du Pr. Olivier Ameisen qui a tenté, pendant des années, de faire accepter son expérience personnelle et les tests cliniques menés dans différents établissements anglo-saxons et qui ont prouvé qu’à fortes doses, le baclofène était réellement très efficace pour guérir complètement l’alcoolisme. Evidemment, l’AFFSAPS s’est empressé de sortir un joli rappel empressant les médecins à bien respecter les utilisations normales du produit. On admirera dans ce cas les précautions employées là où, pour Servier ou PIP, on ne s’en est guère embarrassé. A son sujet, le Pr. Ameisen déclare ainsi sans ambiguïté :

« L’Afssaps essaye de minimiser les chiffres car elle est officiellement « anti-baclofène” pour les addictions, explique le Pr Ameisen dans un entretien accordé à Slate.fr. Son attitude est proprement scandaleuse. En dépit du poids du fléau de l’alcoolisme en France (120 morts prématurées chaque jour), elle est la seule agence du médicament au monde à avoir émis une réserve intimidante aux médecins en mettant l’accent sur leur « responsabilité pénale » ».

Sarkozy est au plus mal.Ici, c’est le moment d’introduire une image d’alcoolique dont on sait pertinemment qu’il va mal finir. Là encore, mon illustration n’a qu’un rapport lointain avec l’article en question, mais sans image ici ou là, l’article devient moins intéressant, plus monotone. Et puis c’est aussi l’occasion de ressortir des images amusantes. Bref. Reprenons.

L’AFSSAPS a donc prouvé son enchevêtrement humide et gluant avec des intérêts privés plus ou moins gros, parfaite démonstration du capitalisme de connivence que tout libéral exècre. La conclusion que les étatistes s’empressent donc de pousser sous le tapis est que cette institution ne sert à peu près à rien si ce n’est à découvrir les problèmes une fois qu’ils sont bien enkystés dans la société.

En second point, il semble évident que les affaires et les problèmes enkystés ont tout de même un avantage non négligeable : ils permettent de faire avancer un agenda, toujours aussi étatiste et pas franchement joyeux.

C’est ainsi qu’on apprend d’un côté que la Commission Européenne veut renforcer la surveillance pour éviter les fraudes : si la surveillance telle qu’elle est en place actuellement n’a pas marché, c’est parce qu’il n’y en avait pas assez, et non parce qu’elle était faite n’importe comment ou qu’elle attisait les risques de conflits d’intérêts !

Des puces, des PIP et de l’AFSSAPS

On comprend aisément que grâce à l’intervention européenne, l’AFSSAPS va faire mieux, avec plus de moyens et que ça va roxxer du mauvais médicament, de la prescription foireuse, de la contre-indication louche et du médecin tout corrompu, c’est moi qui vous le dis. Et en plus, ce sera avec votre argent, ce qui fait une raison supplémentaire d’être satisfait.

Mais comme on ne recule devant aucune bonne idée, la Commission a trouvé encore mieux : autant insérer des puces électroniques dans les implants, afin de bien les traquer, tiens, pardi !

Ah que voilà de la bonne idée bien solide, bien trouvée.

Et surtout, ça ne se rapproche pas d’un fichage systématique de toutes les façons possibles des gens honnêtes, fichage d’ailleurs passé inaperçu en France.

Mais c’est normal : chacun sait que lorsque vous êtes honnêtes, vous n’avez rien à cacher, et qu’on peut donc précisément savoir où vous êtes, ce que vous faites et ce que vous pensez.

Tout ceci est excellent, vous ne trouvez pas ?
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