Le JDD a donc publié un sondage « choc » : sans Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy « ferait » soi-disant jeu égal avec François Hollande.
Quoi qu’il en soit, comme l’a justement rappelé Ségolène Royal, nous savons que rien n’est gagné et qu’il est essentiel de mener campagne jusqu’au bout pour défendre les propositions de François Hollande et amener le « candidat sortant » à assumer son (catastrophique) bilan.
Néanmoins, une fois encore, la méthodologie de ce sondage interroge. Si l’idée de l’Ifop est de retirer les candidats qui n’ont pas les parrainages à ce jour, on ne comprend pas pourquoi la liste garde les deux candidats d’extrême gauche, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, puisqu’ils ne les ont pas plus que Marine Le Pen. Précisons que l’Ifop a, en revanche, retiré Villepin, Morin, Boutin, Nihous et Lepage, ce qui bénéficie (évidemment) davantage à Nicolas Sarkozy qu’à François Hollande.
Qui plus est, comme l’a rappelé sur RMC Hervé Gattegno (rédacteur en chef au Point), ce sondage tombe au moment où il y a un débat sur les parrainages. On sait que beaucoup d’élus de droite sont partagés entre le souhait du pluralisme et l’intérêt de leur camp. Pour ceux-là, le résultat est une incitation très claire à refuser leur soutien à Marine Le Pen.
Enfin, le document présenté par le Journal du Dimanche ne mentionne pas le second tour, donnant l’image d’un résultat plus en faveur du président sortant qu’il ne l’est probablement. En réalité, si on prend le temps de consulter sur Internet les résultats complets de ce sondage, on constate qu’au second tour, François Hollande est crédité de 56% des intentions de vote, contre 44% pour Nicolas Sarkozy.
Rappelons-le, l’article du Journal du Dimanche est titré « le sondage qui change tout ». Au vu du second tour, il aurait pu être titré, à l’inverse, « le sondage qui ne change rien »…
Ne soyons pas paranoïaques… mais rappelons un fait amusant : Laurence Parisot est l’actionnaire majoritaire de l’Ifop et le Journal du Dimanche appartient à Arnaud Lagardère, deux proches de Nicolas Sarkozy.
Nicolas Cadène