Magazine Sport

Où l'on apprend comment eteindre une flamme avec de l'essence

Publié le 08 février 2012 par Spartac

Riposte: Action qui répond sur-le-champ et vivement à une attaque, ou encore Réponse vive et immédiate à une raillerie, une injure, selon le Larousse. Le terme est actuellement utilisé de manière off par un groupe de soutiens de Nicolas Sarkozy, réunis sous la houlette de  Brice Hortefeux et comprenant entre autre Guillaume Peltier, le responsable des sondages de l'UMP, les députés Valérie Rosso-Debord, Sébastien Huyghe et  Franck Riester, ainsi que les ministres Nadine Morano et Laurent Wauquiez. Le principe est simple: dégainer à vue sur toute proposition, phrase, apparition de toute personne pouvant avoir un avis positif sur le Parti Socialiste et son candidat. Vaillants soldats de la Sarkozie vacillante, ils sautent sur tout ce qui bouge tel le teckel en rut sur la jambe de sa maitresse, ripostant la plupart du temps à une attaque inexistante d'ailleurs.
Technique de réactivité, d'occupation jusqu'à la saturation de l'espace médiatique, ces francs tireurs sont chargés de discréditer les adversaires politiques du président sortant, sans lésiner sur l'outrance des propos. Attaques faciles, répétitives, sont le lot commun de leur dernières déclarations. Avant le 22 janvier, le candidat de gauche était ainsi systématiquement gaussé, en représentant de la gauche molle, sans énergie, jusqu'à la caricature. Changement de ton après le 22, dans un premier temps un bon (relatif) mot fit surface, "il n'a de François que le prénom". Mais devant l'échec, il fut ensuite présenté comme "arrogant", puis comme "un danger pour la France", puis dernièrement comme "le candidat du système". Voilà une volte face plus qu'étonnante, de voir ainsi un François Hollande passé en moins d'un mois de la posture du candidat sans volume à l'arrogant favori, à qui on demanderait le bilan du gouvernement. A se demander si Nicolas Sarkozy est encore président.
Tactique pathétique et indigne, qui veut prendre les français pour des naïfs. Caricature poussée avec le soutien tout aussi délicat des jeunesses UMP, pas en reste d'idée fortes. Pour preuve ce site: http://www.lechangementcestmaintenant.fr/ pastichant de manière grossière le programme du Parti Socialiste. Quand l'élégance entre dans l'arène politique...

Où l'on apprend comment eteindre une flamme avec de l'essence

Une femme c'est maquillé Eva!
Et un homme ça regarde du foot en se grattant les parties

L'UMP n'est donc pas avare de coups bas, d'indignes bassesses. Aujourd'hui, on peut retrouver dans le Parisien une interview de Nadine Morano.  Ici il est question de la série les "Hommes de l'ombre" mais surtout d'une attaque indigne envers Eva Joly. Certes la campagne de celle-ci ne décolle pas, et n'a guère plus de chance de décoller qu'une escadrille de Rafale, mais est-il de la dignité d'une ministre d'attaquer de manière perfide l'accent, mais surtout le physique de la candidate Écologiste? Heureusement, Nadine Morano s'est rattrapée quelques heures plus tard dans une relance à faire pâlir la moins offensive des féministes. Une femme politique devrait donc être tirée à quatre épingle... Est ainsi levée l'acception tacite du postulat patriarcal, selon lequel les femmes doivent plus que les hommes faire attention à leur présentation. Considérant les références culturelles de Mme Morano, il aurait été pertinent qu'elle conseille à Eva Joly un relooking dont la télé réalité est friande.
Le président sortant souhaite voir le débat sortir du caniveau, où ses sbires s'appliquent pourtant avec la plus grande conviction à l'y remettre systématiquement, aidés en cela par le Ministre de l'Intérieur.

Où l'on apprend comment eteindre une flamme avec de l'essence

Claude tu t'es garé en double file...

Claude Guéant n'est pas membre de la cellule riposte. Il serait plutôt du genre à se rendre avec un Pantzer dans un colloque pacifiste (n'étant pas apparenté PS je m'autorise aussi certains éléments de langage). Adepte de la polémique effrénée depuis son arrivée à Bauveau en février 2011, qu'il oriente de manière régulière sur l'islam, sans le moindre recul ni discernement. Braconneur émérite des domaines anciennement réservés au Front National, il patauge actuellement dans la fange nauséabonde de ses propos sur les civilisations devant un colloque de l'UNI.
Resituons l'UNI, syndicat de droite étudiant, créé en réaction aux événements de 68, sous la bienveillance de Jacques Foccart, le père Afrique de l'Élysée, dont l'identité le situe à droite de l'échiquier politique, plus proche de la mouvance Droite Populaire actuelle. Syndicat auteur de slogan tels que "Trop d'immigration nuit à l'intégration" ou « Burka, Hallal... STOP au communautarisme », il se trouve relié à un autre mouvement étudiant le MIL qui attaque de manière brutale et sans discernement la gauche, avec des thèmes proche de ceux du Front National. Nous sommes donc ici dans des courants de la droite nationale, que l'on peut dire décomplexée, qui sous des détours patriotes pratiquent un racisme de moins en moins voilé.
Nul doute qu'un tel auditoire pouvait apprécier à sa juste valeur les propos de Claude Guéant, qui n'avait pour but que d'attiser le feu. Et le feu s'est transformé en incendie lorsque Serge Letchimy a évoqué sur ces propos un renvoi aux idéologies du nazisme. S'en sont suivi des cris d'orfraie, véritable concerto de la droite indignée criant à l'insulte suprême, à l'atteinte à la République, chacun évoquant à tort et à travers Claude Lévy Strauss.

Où l'on apprend comment eteindre une flamme avec de l'essence

L'homme qui répondit

Que peut on dire des propos de Serge Letchimy? Qu'ils n'assimilent pas le Ministre de l'Intérieur à l'idéologie nazie, mais qu'il condamne la dérive des propos et la banalisation du racisme. En ce sens, les propos de Monsieur Letchimy sont légitime. Alors que les ethnologues sur le thème de la civilisation n'ont pas d'avis tranchés, un éminent (sic) spécialiste des civilisation qu'est Monsieur Guéant s'offre un avis lapidaire sur la question...
Brillamment expliqué dans cet article, cette déclaration relève de l'inversion victimaire. Face à un Parti Socialiste centré sur l'action positive, la réaction au bilan médiocre du président sortant, la stratégie adoptée pour la campagne à venir semble s'axer sur la polémique incessante. A la lumière des dernières déclarations, on doit donc s'attendre à une campagne sale, matinée de coups bas, et de noms d'oiseaux. Face à un candidat socialiste ancré au sommet des sondages, Nicolas Sarkozy lié à un quinquennat décrié, et une image au plus bas, offre cette alternative à la France. Belle alternative...
Alors il a été sommé au Parti Socialiste de présenter des excuses. Pour mémoire le 17 octobre avait lieu une commémoration des 50 ans de la répression policière d'une manifestation pacifique du FLN ayant fait selon un conseiller du premier ministre de l'époque près de 100 morts. Devant les demandes de reconnaissance, le Ministre de l'Intérieur, Claude Guéant répondit la France  "doit faire face à son passé" mais "ne doit certainement pas présenter d'excuses". La matraque marque de la civilisation sans doute...
Je suis la politique depuis presque 15 ans, et force est de constater sans parti pris partisan, que la polémique et l'agression ont souvent été les terrains de chasse préférés de la droite, surtout lorsqu'elle s'approche de son extrême. L'image de la politique française n'est pas assez salie? Les français n'ont pas une assez mauvaise opinion de leur représentant? Doit on encore une fois nous resservir les même plats concoctés à la chaleur de la flamme nationale.
La réaction de François Hollande a été une fois de plus digne, celle de l'homme au dessus des basses polémiques. C'est ce que l'on attend d'un chef de l'État, une distance face à des procédés indignes d'une élection présidentielle. Pendant que la Droite s'emballe sur une affaire qu'elle a elle même déclenchée, leur programme n'est pas évoqué, et le chef de l'État retarde d'autant son examen de conscience...
Salir la République, par des phrases douteuses, sommes nous sur le chemin américains, ou l'on voit par spots interposés les candidats républicains s'insulter? On aimerait croire que non, et espérer que la campagne reprenne de la hauteur, afin de ne pas transformer un rendez vous citoyen en cirque médiatique...
Bugs de campagne: Les rats quittent le navire, on apprend aujourd'hui dans l'Express que Johnny a diné avec François Hollande le 23 janvier.Preuve de l'innocence des propos de Monsieur Guéant, le soutien de Bruno Gollnish, lui même proche des révisionniste lyonnais. Un soutien encombrant?Le Stade de France pour un meeting de Sarkozy? C'est sans doute ça la posture présidentielle, dans le gigantisme stalinien...Le site Internet de François Bayrou copié sur Obama. Yes he can?Valérie Pecresse trouve que l'on est sévère avec Nadine Morano.Sans doute si l'incontinence verbale est une maladie mentale incapacitante...

Retour à La Une de Logo Paperblog