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Ressac #6d : Un drôle de mouvement

Publié le 26 janvier 2012 par Hugocentrisme
Ce post est la quatrième partie d'un article de cinq parties : 1ere partie, 2eme partie, 3eme partie. Cependant les parties sont assez indépendantes, vous pouvez commencer par celle-ci.
Au delà des difficultés d'organisation et du déficit numérique, le mouvement français souffre d'une "crise existentielle". C'est-à-dire qu'il a surgit de façon spontanée, opportune, sanguine. Sans réflexion préalable, sans but précis, sans cible verrouillée. Il a été l'explosion soudaine du sentiment d'indignation qui commence à atteindre beaucoup de français. Mais être indigné ne suffit pas, bientôt tout le mondele sera. Tout le monde l'est déjà depuis 2008 me dira-t-on même.
La vraie question est : Qu'avons-nous à proposer ? Quelle alternative à ce système mondialisé fou et sans avenir ? Quelles mesures immédiates devons-nous prendre, nous français ?  
Si il est clair que le mouvement des indignés veut allervers la démocratie directe, veut redonner à la politique son rôled'échange et d'agora, si il veut réintroduire la notion de consensus dans lesprises de décisions, si il veut faire tomber l'oligarchie mondiale de lafinance, si il veut transformer la société, Il ne sait pas comment s'y prendre. Que faire ? Sur ce point, les divergences sont énormes. Certes le mouvement des indignés est baigné depuis sa naissance d'un terreau anarchiste (horizontalité,consensus, auto-gestion...) mais à quelle degré de "violence" dans nos idées, dans nos actes et dans nos propositions pouvons-nous oeuvrer ? Certains sont prêts à descendre dans les rues (ils sonttrès peu nombreux), d'autres voudraient que ça se passe bien mais ne savent pas comment,d'autres, la majorité, croit encore à l'apparition divine un bon roi et se contenterons d'un vote... d'autres encore veulent montrer l'exemple en créant à petite échelle des systèmes alternatifs (Eco-réseaux, Amap, coopératives intégrales, ... ?). Je vais essayer de faire le tour de ces différentes options et vous donnez un aperçu des possibilités, sans manquer de donner mon avis pour chacune d'entre elles. Ce que je pense de "croire en la gauche en 2012" ou de "voter a-t-il encore un sens ?"
En France l’espoir d’une alternative, d’une améliorationvenant de la gauche trotte dans beaucoup d’esprit abattu. Cela explique unevraie absence, un vrai déficit numérique dans les rangs des indignés.  Les français sonthabitués aux promesses d'avenir des candidats, ils aiment la poudre aux yeux,ils aiment les grands discours passionnées, cette excitation de savoir qui vapasser au second tour, les sondages vide de sens, le grand spectacle qu'est la campagne présidentielle, etc. Certes après 17 ans de droite, je comprend que certains pense qu'il est temps de changer de bord. Seulement nous, nous cherchons à les rendre acteurs de la viepolitique. Pas spectateur d'un bord ou d'un autre, mais acteur. La nuance est de taille.
Beaucoup dans le mouvement prône l'abstention ou le vote blanc. Cela créé des réactions épidermiques très poussées ! On nous clament sur l'Histoire que nos prédécesseurs ont trimés pour obtenir le droit devote et que d'autres triment encore aujourd'hui pour. Oui, c'est vrai. Nous nerenions pas l'histoire, ni la réalité actuelle. Simplement nous ne nous encontentons pas. Si d'autres pays luttent pour arriver à notre stade d'accomplissement démocratique, que cela ne nous empêche pas de continuer sur ce chemin. L'avènement d'Internet à profondément transformer les sociétés occidentales. Nous sommes les premières générations à expérimenter les possibilités immenses que cette toile virtuelle nous offre. Les acteurs économiques eux, ont compris qu'Internet leur permettait de faire fi des lois et des dirigeants. Les paradis fiscaux ont sont le meilleur exemple. Internet leur à permis de fonctionner à une vitesse que le législation ne peut pas suivre, que le débat politique ne peut pas suivre. Et, contrairement à ce qu'il essaye de faire aujourd'hui, le débat politique ne doit pas tenter d'accélérer à son tour. Face à une telle crise, nous devons prendre le temps d'explorer les possibles, de nous recentrer sur l'humain, de penser un système dans sa globalité. Mais surtout nous devons arriver à un consensus international sur les questions économiques et écologiques.
Pour toutes ces raisons, au jour d'aujourd'hui, le vote n'a plus de sens. Tout comme le clivagegauche/droite de l'assemblée. Aujourd'hui en France,voter est un non-choix. Lisez Badiou, c'est l'acception d'un systèmevérolé, corrompus et obscur. La gauche se complait dansses archaïsmes et ses faiblesses internes, cela fait plus de 15 ans que le PS àété incapable de pondre des hommes d'états compétents, autonomes et acerbesvis-à-vis de la majorité. Et voilà 15 ans que l'ensemble des partis "degauche" ont été incapables de s'entendre pour des divergences ridicules.Rien qu'aujourd'hui, les verts et le PS s'entre-déchirent pour essayer des'allier, le PS essayant de "droitiser" un maximum son programme pour"rassembler" les français... Le contre-pouvoir qu'est la gauche s'est vendu aux marchés et au capitalisme sauvage. Celui qu'est lapresse à été subtilement absorbé. Regardez les unes des grands journaux. Où est le réveil? Où est l'avenir ? Où sont les perspectives d'avenir ?
Confier notre"souveraineté populaire" à ces deux organismes politique que sont lePS ou l'UMP est vide de sens. Les petits partis, les divergences d'idées, l'assembléenationale, le tout est ballotté au gré de ces deux entités gangrénées par lepouvoir. Le film "L'exercice de l'Etat" montre bien lesrelations presque féodales qui régissent le gouvernement. Voilà cequ'est la politique aujourd'hui en France, un domaine bien défini etbien distinct de l'espace public où les luttes de pouvoirs ont la belle vie, oùl'intérêt général est un vieux mouchoir usé, où la population est un bébécapricieux qu'il faut s'avoir calmer, gérer, manipuler. Allons-nouscontinuer à fermer les yeux ? Allons-nous laisser à ces professionnels de lapolitique le soin de jeter l'Etat et la démocratie dans la gueule de cette infecte loi duplus fort de l'ultra-libéralisme ? 
Au delà ce coup de gueule justifié, voter est un non-sens parce que, qu'il soit de gauche ou de droite, notre président n'a pas la main sur les marchés, sur la finance. Notre président ne peux pas gérer à lui seul, ni avec Angela Merkel, ni avec Barack Obama, la crise économique. Elle est mondiale, il lui faut des lois et des solutions mondiales. Les pays émergents, plus que la City, ne veulent pas de règles, la Chine, le Brésil, l'Inde exerce leurs droits, rattrape leur retard de la façon la plus banale qui soit. Seulement leur poids démographique (et donc économique) va mettre la planète en danger. Seul un consensus international, pour ne pas dire mondial, dans la conscience que la planète ne tiendra pas un développement "à l'Occidentale" des autres pays du monde, peut nous sauver d'un désastre écologique et d'une guerre mondiale de la faim. 
Alarmiste ? Eschatologique ? Non, je ne vois pas mon discours de la sorte. J'ai l'intime conviction que nous pouvons arriver à une forme de consensus. Nous, les peuples occidentaux, pas les dirigeants actuels si retardés et impuissants, pouvons par simple prise de conscience faire l'effort de montrer l'exemple. Que ce soit en matière de démocratie, qu'en matière d'écologie. C'est-à-nous de se "serrer la ceinture". Mais pas dans le sens de s'attendre à un moins bon salaire ou une moins bonne retraite, mais dans le sens d'apprendre à consommer autrement, vivre autrement, vivre mieux. Vivre moins ? Oui sûrement, les gâchis sont considérables. Les systèmes de productions ne sont pas du tout adaptés. Les produits vendus ne sont pas fait pour durer. Les logiques de marketing sont orientés dans le but du "toujours plus" ou du "toujours nouveau" (ce qui revient au même). Lorsque que vous achetez un Iphone (3, 4 ?), vous êtes inconsciemment préparés à acheter la prochaine version. Plus légère ? Plus puissante ? Plus ? Plus ? Le cas typique de l'équipement informatique s'applique à tous les autres produits, je ne vous parle même pas de l'industrie textile...
Prenons du recul par rapport à cela. Acceptons de reconnaître la folie destructrice de système. Mais au lieu de paniquer, de s'en alarmer, ou de l'ignorer (ce que beaucoup font jusqu'à présent), analysons. Elevons-nous, rassemblons-nous, discutons, réfléchissons. Avançons. Voter, oui mais pour quelque chose de réfléchi, de visionnaire, de mondial.
Alors, contre cet état de fait, il faut faire la révolution ? 
Je dis oui. Mais la faire 2.0. La fairecitoyenne et non pas massive et passive. Lancer un pavé sur une vitrine est passif, ce n'est pas une fin en soi, ça soulage mais çane résout rien. Que les voitures brûlent et les lacrymo fusent nechange rien si nous ne maîtrisons pas l'après-révolution. Encore faudrait-t-il qu'il y aides émeutes... la vie à Paris est devenue tellement chère, que l’on y trouveplus que des gens aisés et des touristes. Les classes moyennes sontrelégués de plus en plus en périphérie, les populations en difficultés, les habitants des quartiers, des cités, neconnaissent pas ce mouvement qui ne fait pas la une de TF1 et des autresgrandes chaînes... Le foyer de mécontentement potentiel énorme quereprésente Paris et les grandes-villes s'évanouit donc dans le luxe et l'hypocrisie. Et si parmalheur la banlieue descendait dans la rue, elle serait facilement utiliséecomme bouc émissaire troublant l'ordre public, sénile et paisible de mamie... Nous devons réveiller les âmes bourgeoises en leur démontrant parA+B que nous sommes tous dans le même bateau et que nous courons à notre perte.Court-termisme aveugle oblige.
La recette d'une révolution citoyenne 2.0 est àinventée. Les assembléespermettent de la dessinée petit à petit, au niveau local. Le web soutient letout, inter-connecte les assemblées, échanges les expériences, fait progresserla cause tout doucement. Les propositions naissent, se structures, se précisent. Bientôt elles s'inscriront dans un grand projet, dans une alternative que l'on pourra nommer. Peut-être bientôt allons-nous voir l'apparition d'une nouvelle idéologique. Voir d'une nouvelle doctrine. Mais contrairement aux précédentes elle aura été pensé collectivement par des personnes de toutes classes sociales. Et non pas pour une société, mais pour l'humanité toute entière. Par et pour, l'humain. Mettons-nous au défi de réussir. C'est toujours mieux que de rester dans l'échec du système actuel. Transcendons la notion de capital, de propriété privé, de pouvoir, recentrons les priorités sur l'humain et non pas sur le dollar. Sur la connaissance et non pas sur le yacht de luxe. Sur la nature et non pas sur le pétrole. 
Je m'envole, je m'envole, mais c'est précisément ce qu'il faut faire. Voir loin, cibler un horizon, puis ramener son regard sur le présent et nous saurons que faire. Croire en l'avenir, au génie humain, à sa raison et à sa créativité. Avoir confiance en l'avenir. D'ici tout est possible, notre champs des possibles n'est plus restreint ou obscurci par le fatalisme ou le pessimisme.
Le Passé, l'Histoire, ne sont pas la pour nous démoraliser ("non, t'as bien vu ça marchait pas", "non, y'a toujours un mec qui prendra le pouvoir", "non, c'est dans la nature de l'homme",  bla bla bla) mais pour nous guider. L'avenir ne se construit avec le Passé mais sur le Passé. Ce sont les bases les fondations. Le Passé nous préviens juste, nous donne une idée de l'équilibre à trouver.
Utopie ? Ça plane pour moi ? Peut-être, mais regardez autour de vous. Il est temps de planer vous pensez pas ?
Optimisme. Confiance. Raison. Pétain, me voilà !
Montrer l'exemple.
C'est très important. L'Occident doit montrer l'exemple. La France doit montrer l'exemple. Mais pour l'instant ce sont des individus isolés qui montrent l'exemple. Qui expérimente, qui vivent autrement, qui développe de nouveaux moyens de paiements, d'échange. C'est primordial. Et j'invite tout ceux qui font partie de ces exemples, de ces idées concrètes, naissantes. A venir me contacter pour m'en parler ! Je suis intéressé ! 
Seulement, mon rôle à moi, dans ce beau mouvement. N'est ni de faire la révolution-pavé-flic-lacrymo, ni de montrer l'exemple amap-sel-squat-auto-gestion, mais de l'étoffer. De lui faire prendre de la hauteur et de la largeur. Je ne suis ni un gros vénèr ni un néo-rural (attention, les néo-vénèr et les gros rural, euh ouais. Je les respectent et je suis sûr qu'ils sont plus efficace que moi), je n'ai ni les tripes pour, ni les compétences pour. J'ai 19 ans et je sors du berceau académique de l'éducation nationale. Je sais pas trop ce que je peux faire, alors j'écris, je cadre, et je crée des liens. Fin bref.
Le référendum d'initiative populaire et l'assemblée constituante.
C'est l'idée à la mode en ce moment. Essayer de se rassembler en assemblée constituante pour définir une nouvelle constitution. Enfin peut-être passer à la VIème République. Voir même exiger que s'en tienne une officielle, tirée au sort, provoqué par un référendum populaire (un truc bizarre qui traînent dans les couloirs de la Constitution actuelle). Je sais pas comment on va y arriver. Mais je sais qu'on va tous à Paris pour le savoir. Pour ça, faudrait qu'on puisse savoir quand. RAAAH on est à la bourre sur le planning.

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