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Allemagne : le scepticisme climatique, éolien et solaire gagne du terrain

Publié le 09 février 2012 par Copeau @Contrepoints

En Allemagne, l’électricité renouvelable, celle issue de l’éolien ou du solaire, conduit le pays à une spirale d’échecs catastrophiques.

Par Anthony Watts, depuis les États-Unis.

J’ai deux histoires majeures à raconter. La première sur la montée du scepticisme climatique dans les médias mainstream, alors qu’un environnementaliste allemand renommé devient « climatosceptique » et déclare : « Je ne pouvais pas en supporter davantage. Il fallait que j’écrive ce livre. »

Le doute est né il y a deux ans alors qu’il était un examinateur expert pour un rapport du GIEC sur l’énergie renouvelable.

J’ai découvert de nombreuses erreurs et me suis demandé si les autres rapports du GIEC sur le climat étaient aussi négligés.

… et l’autre histoire de premier ordre à propos de l’échec du solaire et de l’éolien en Allemagne.

D’abord, le scepticisme mainstream.

Coup dur pour le mouvement allemand sur le réchauffement climatique ! Les médias principaux titrent sur « Les mensonges sur le CO² ! »

Extraits repostés depuis NoTricksZone par Pierre Gosselin

Allemagne : le scepticisme climatique, éolien et solaire gagne du terrainLe tabloïd allemand Bild (qui a un tirage colossal de 16 millions d’exemplaires) daté du 6 février dédie la moitié de sa deuxième page à un article intitulé :

« Les mensonges sur le CO²… pur alarmisme… Devrions-nous faire une confiance aveugle aux experts ? »

C’est ce que le principal journal allemand Bild (voir photo) a écrit dans ses versions papiers et online le jour même de la sortie d’un livre climato-sceptique publié par la célèbre maison d’édition Hoffman & Campe — écrit par une importante personnalité socialiste et environnementaliste.

C’est énorme. Plus que ce que je n’aurais jamais pu imaginer. Et plus encore et à venir dans les prochains jours ! L’article du Bild n’était que la première pièce d’une série.

Retenez tout ça comme la date où le mouvement allemand sur le réchauffement global a subi un coup dur extraordinaire.

Aujourd’hui, pas un mais deux des médias allemands les plus lus ont publié des articles scientifiques climato-sceptiques complets, coïncidant avec la sortie d’un livre climato-sceptique important, Die kalte Sonne (Le soleil froid).

L’Allemagne se trouve maintenant dans une épaisse confusion sur le sujet polémique du changement climatique.

Qu’est-ce qui a fait démarrer tout ça ? L’un des pères du mouvement écologiste moderne allemand, le Professeur Dr. Fritz Vahrenholt, un social-démocrate et écologiste activiste, a décidé de co-écrire un livre climato-sceptique avec le géologue/paléontologue Dr. Sebastian Lüning. Le scepticisme du Dr. Vahrenholt a débuté lorsqu’il lui a été demandé d’examiner un rapport du GIEC sur les énergies renouvelables. Il a alors trouvé des centaines d’erreurs. Lorsqu’il les a indiqué, les fonctionnaires du GIEC les ont simplement écartées. Stupéfié, il s’est demandé : « Est-ce là leur approche des rapports sur les estimations climatiques ? »

Le Dr. Vahrenholt a en conséquence décidé de creuser un peu. Son collègue le Dr. Lüning lui a aussi fourni une copie de « L’illusion de la crosse de hockey » de Andrew Montford. Il a été horrifié par le laisser-aller et la trahison ainsi découverts. Ayant des connaissances chez Hoffmann & Campe, lui et Lüning ont décidé d’écrire le livre. Die kalte Sonne cite 800 sources et inclut plus de 80 tableaux et graphiques. Il examine et synthétise les dernières avancées scientifiques.

Conclusion : la catastrophe climatique est hors jeu

La science médiatisée : le livre a commencé à cartonner en librairie aujourd’hui et est déjà numéro 1 sur Amazon.de pour les livres sur l’environnement. Tout indique qu’il va monter très haut dans le classement général des best-sellers. Il est publié par une maison d’édition allemande de renom et a créé un électrochoc à travers l’establishment allemand de la science climatique. La première édition prévoie 20 000 copies. Je m’attends à ce qu’ils partent assez vite.

Lisez la suite ici.

Pendant ce temps, le vent manque aux voiles du business allemand très subventionné des fermes solaires et éoliennes. Michael Limburg écrit depuis l’Allemagne :

Nous avons publié cette étude très complète de notre auteur le Dr. Günter Keil intitulée « La transformation allemande vers l’approvisionnement énergétique écologique a déjà échoué ».  (Lien)

La version allemande ici.

Elle a beaucoup gagné en attention et a été publiée dans tous les blogs germanophones climato-sceptiques, et est aussi regardée de près par nos politiques.

Puisque beaucoup de fanatiques verts à travers le monde loue l’Allemagne comme le pays des miracles écologiques durables, il peut être utile de leur montrer la réalité.

Je suis donc fier et heureux de vous annoncer que nous avons réussi à traduire cette information très précieuse qui révèle l’aveuglement et le fanatisme de nos politiciens actuels, qui détruisent volontairement la colonne vertébrale de notre économie. Faites-en le meilleur usage possible. Je suis sûr que vous serez heureux d’apprendre cette nouvelle. Le rapport complet et le communiqué de presse sont joints.

En voici la traduction française :

La transformation allemande vers l’approvisionnement énergétique écologique a déjà échoué

L’expert en énergie, le Dr. Guenter Keil, a minutieusement examiné la politique énergétique allemande d’éloignement du nucléaire et des énergies fossiles pour favoriser les énergies renouvelables. Ce qu’il a trouvé dépeint un bien morne tableau. Il y a des années, l’Allemagne a ambitieusement commencé à transformer son système d’approvisionnement énergétique, et espère combler au moins 80% de ses besoins énergétiques via les énergies renouvelables d’ici 2050. Elle est donc devenue un leader moral sur la responsabilité environnementale pour le reste du monde.

Pour ce faire, le précédent gouvernement de coalition Socialistes-Verts, dirigé par M. Gerhard Schröder, a promulgué la soi-disant Loi sur les tarifs de rachat des énergies renouvelables (EEG) en 2000. Cette loi contraint les propriétaires d’infrastructure énergétique à racheter toutes les énergies renouvelables, telles que les énergies solaires et éoliennes, à tous les producteurs à des taux fixes exorbitants et de l’injecter dans le réseau électrique pour une période de 20 ans. Cette politique a conduit à une véritable bulle puisque des milliers de propriétaires, d’entreprises et d’investisseurs ont installé l’équivalent d’une capacité de milliers de mégawatts d’énergie solaire et éolienne en quelques années. Le gouvernement conservateur-libéral actuel, sans être en reste, pousse allègrement cette loi à sa limite.

Cet approvisionnement sensible au climat fait des ravages sur le réseau électrique

Le problème est que ces sources d’énergie dépendent du climat. Leur caractère aléatoire cause des ravages sur le réseau allemand, et commence même à menacer de déstabiliser les réseaux à travers toute l’Europe. L’autre problème est que le réseau nécessaire pour la distribution de l’énergie verte produite de manière décentralisée n’existe tout simplement pas encore. Ils ont oublié de le construire ! Jusqu’à maintenant, après des dizaines de milliards d’euros dépensés dans les énergies renouvelables et des prix plus élevés pour les consommateurs, pas une seule centrale à charbon ou à pétrole n’a été fermée. Au contraire, les vieilles centrales inefficaces ont été remises en route dans un effort pour stabiliser le réseau.

Dans une réaction de panique, l’Allemagne a fermé 8 centrales nucléaires

Pour aggraver le tout, dans un moment de panique et d’hystérie, le gouvernement allemand a fermé huit de ses dix-huit plus vieux réacteurs nucléaires après la catastrophe de Fukushima, annulant par la même occasion une source très économique et stable d’énergie et poussant un peu plus le réseau dans ses limites. Avant la fermeture des réacteurs nucléaires, l’Allemagne était un exportateur net d’énergie. Aujourd’hui elle est importatrice nette et, de temps en temps, met une très forte pression sur les réseaux voisins. Pour compenser l’énergie nucléaire manquante, le gouvernement promeut aujourd’hui encore plus d’énergie éolienne dépendante du climat, ce qui déstabilise davantage encore les réseaux allemand et européen. La solution du problème du stockage de l’énergie est encore au moins une génération devant nous.

La question bien entendu est de savoir comment des décisions aussi absurdes ont pu être prises pour commencer. N’y avait-il pas d’experts impliqués dans le plan pour l’infrastructure du nouvel approvisionnement d’énergie ? La réponse, apparemment, est non. Les professionnels du secteur de l’énergie sont perçus comme Le Mal, de sales et avares pollueurs, et n’ont donc jamais été réellement consultés. On ne pouvait pas compter sur eux pour donner les solutions politiquement correctes. Ainsi donc, les décisions de fermer les réacteurs nucléaires allemands et de supporter massivement les énergies renouvelables ont été unilatéralement prises par le gouvernement, sans consultation des experts de l’énergie, ni même des pays voisins.

Eolienne off-shore en Allemagne -Licence CC-

Éolienne off-shore en Allemagne

Des parcs éoliens offshore, mais pas de lignes de transmission vers les régions industrielles !

Maintenant que les dommages se répandent, les fournisseurs se battent pour garder un réseau stable et pour combler la perte entraînée par la fermeture des réacteurs nucléaires. Pour ce faire, le gouvernement allemand a commandé l’installation de parcs éoliens à grande échelle dans la mer du Nord et la mer Baltique, en même temps que la remise en marche des centrales à charbon inefficaces, en sommeil jusqu’alors. Cette transition de la production énergétique du nucléaire et des fossiles vers les « renouvelables » est désignée par les fonctionnaires allemands comme la Transformation de l’Approvisionnement Énergétique. La construction des parcs éoliens offshore progresse maintenant rapidement. Mais il y a juste un problème : il manque les lignes haute tension requises pour acheminer l’énergie vers le cœur industriel allemand au Sud ! Il faudrait plus de 3000 km de ces lignes, mais elles ne sont en vue nulle part. Le gouvernement les a oubliées aussi !

Les groupes d’activistes qui bloquent l’extension du réseau !

Construire rapidement les lignes de transmission à travers le paysage sera une tâche virtuellement impossible. Les groupes d’activistes sont organisés depuis longtemps et bloquent efficacement leur approbation et leur construction. Jusqu’à maintenant, seuls 214 petits kilomètres ont été construits. En conséquence, le surplus de l’éolien ne peut pas être mis à disposition sur les marchés. Ils sont donc soit détruits, soit déversés sur les marchés à des « prix négatifs », ou les propriétaires de parcs éoliens reçoivent simplement l’ordre de stopper l’activité. Pas de problème cependant — le paragraphe 12 de la Loi de tarif de rachat des énergies renouvelables oblige les services d’énergie à payer pour l’électricité qu’ils ont demandé de ne pas produire ! Techniquement, il s’agit d’un incitateur pour les parcs éoliens à déstabiliser le réseau.

Finalement, tous ces coûts s’accumulent et sont transmis au consommateur. Les consommateurs doivent payer de plus en plus cher pour un service de moins en moins bon. L’industrie allemande s’inquiète et les sondages montrent que beaucoup quittent l’Allemagne, ou prévoient de le faire. Ils ne considèrent plus l’approvisionnement énergétique allemand comme fiable.

« Dans une spirale fatale… échouera spectaculairement »

Le rapport du Dr. Guenter Keil se concentre en détail sur les incroyables absurdités de la loi allemande sur le tarif de rachat des énergies renouvelables, et l’utopique Transformation Énergétique du pays. Le gouvernement, à travers une ingérence intrusive et une bureaucratie éloignée du terrain, a poussé l’approvisionnement énergétique allemand dans une spirale fatale : plus le gouvernement intervient, plus la pagaille grandit. Et plus la pagaille grandit, plus le gouvernement intervient !

Le Dr. Keil conclut :

La transformation énergétique allemande a déjà échoué. Pour les allemands, les perspectives sont sombres. […] La mauvaise gestion planifiée endommage fortement l’économie et échouera spectaculairement quelques années plus tard parce que les coûts économiques et sociaux seront devenus insoutenables. La question qui reste ouverte est combien de milliards d’euros devront être gaspillés avant qu’une nouvelle politique énergétique (une nouvelle transformation énergétique) ramasse les morceaux ?

Il n’est alors pas étonnant que selon un sondage d’experts de 21 comités nationaux conduit par le Conseil Mondial de l’Énergie, 0% ont déclaré pouvoir imaginer que leur propre pays adopte complètement l’approche politique allemande. Un nombre équivalent pense que l’Allemagne atteindra ses objectifs affichés.

Le modèle allemand servira comme une leçon classique sur Comment ne pas gérer la production énergétique.

Michael Limburg, avec mes remerciements à Pierre Gosselin de notrickszone pour l’excellente traduction.

Le Dr. Guenter Keil était un scientifique employé à l’Université Technique de Munich / Fraunhofer Society, ainsi que Soutien de Projet au Ministère Fédéral de la Recherche.
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Sur le web
Traduction eDoK pour Contrepoints


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LES COMMENTAIRES (1)

Par panneau photovoltaique
posté le 02 janvier à 16:12
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Bonjour, Je ne suis pas d'accord avec le centrale nucléaire, il aura bel et bien de l'effet. Par contre, pour l'énergie solaire, il n'y aura pas d’émission de CO2.

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