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« Si tout se vaut, le cannibalisme n’est qu’une question de goût culinaire »

Publié le 09 février 2012 par Lecriducontribuable

« Si tout se vaut, le cannibalisme n’est qu’une question de goût culinaire ». Cette boutade est attribuée au philosophe politique Léo Strauss (1899-1973).

Faut-il convoquer cette boutade à propos des réactions provoquées par la phrase de M. Claude Guéant selon laquelle : « Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas» ?

S’il n’existe plus de foyers de cannibalisme dans le monde, c’est à  l’évidence parce que les descendants des civilisations aztèques, tupinambas ou autres amérindiennes ont jugé et corrigé certaines pratiques de leur civilisation, pratiques qui « persistaient encore au début du XXe siècle en Afrique équatoriale ou dans les îles Fidji » (Wikipédia).

Pouvions-nous dire alors que ces civilisations en valaient d’autres ?

Les médias ont eu vite fait d’inscrire cette phrase dans l’annonce d’un « choc des civilisations » (Huntington) et, un député, dans la démarche nazie de notre gouvernement. Une fois encore, est contestée par des censeurs, la liberté de penser, de juger, de s’exprimer, même sur le plus banal des sujets de préoccupation de l’homme, sur un sujet ontologique : « Est-ce que je vis dans la meilleure des civilisations ? »

Dite autrement, la phrase de M. Guéant signifie que nous préférons notre civilisation à d’autres et que, pour le moment, nous ne voulons pas en changer. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous souhaitons combattre ou anéantir les autres.

Préférer sa civilisation, ce n’est pas s’interdire de réfléchir, et même de juger celle des autres, sauf M. Chirac qui « se refusait à juger les régimes politiques à l’aune de nos traditions, au nom de je ne sais quel ethnocentrisme ». Juger, n’est pas imposer notre modèle au monde.

Notre civilisation est fondée sur « l’universalité des droits de l’homme ». Cette notion résume tout. Le reste n’est que commentaires.

Or, nous ne manquons pas d’être étonnés que cette notion, inscrite dans le préambule de la charte de l’ONU, ne soit pas observée par cette institution, puisqu’elle accueille en son sein des nations qui nient les droits de la femme (excisions, polygamie, héritage…) ainsi que les préférences sexuelles, qui ne respectent pas leurs minorités ethniques (la liste est longue), qui interdisent la liberté de croire, de s’exprimer, de se convertir à une autre religion que celle dans laquelle on est né…et surtout que c’est cette institution qui prétend régler nos conduites.

Admettons que  « l’on ne fait de la politique avec de la morale » (Malraux), mais est-ce une raison de nous interdire de vanter notre civilisation, issue du «Siècle des Lumières » de la France, si souvent loué par d’autres nations ?

Gabriel Lévy

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