Je l'attendais avec intérêt : bon, ben voilà. Pas mal, mais pas extraordinaire.... Disons que c'est un film d'espionnage, mais l'anti-James Bond. Pour fans de Le Carré et amateurs d'ambiance anglaise.
1/ En fait, pour qui (à suivre)
1/ En fait, pour qui a lu Le Carré, on passe son temps à comparer ce qu'on voit à l'écran avec les souvenirs qu'on a du livre : le grand problème des adaptations, surtout quand on se souvient du dénouement.
2/ Un film lent, et psychologique : probablement plus proche du vrai espionnage en ce qu'il nous montre à quel point il s'agit d'abord d'une activité humaine.... même si l'intensité du HUMINT pose qq questions : si les Américains ont fait des excès avec leur technologisation à outrance, on observe ici une caricature inverse, ultra psychologique, et l’œuvre d'un romancier. Au fond, pour Le Carré, l'espionnage n'est que la matière à deux ambitions : décrire des ambiances et des environnements, et construire des machines psychologiques ultra-sophistiquées.
3/ Par conséquent, on passe son temps à retrouver cette ambiance simili-proustienne qu'on avait dans les romans. Là, ceux qui en plus n'ont pas souvenir des années 1970 n'apprécieront probablement pas, même s'il y a des Morris en bois, une Alvis, des Opel Kadett (ne faut-il pas dire Vauxhall?) et une très belle DS à toit ouvrant. Le travail de reproduction de l'atmosphère est particulièrement réussi : les lunettes, les tenues, les papiers peints, l'ameublement urbain....
Bref, une madeleine anglaise, pleine de l'humidité brumeuse qui sied en ces contrées, avec des silences, de la tenue, de la réserve, et cette cérébralité qu'on appelle du flegme. A voir en VO parce que l'on comprend tout et on entend très bien les accents de classe.
O. Kempf