Pour la première fois, un scientifique, politicien et chef d’entreprise de haut niveau, insoupçonnable de collusions droitères ou anti-vertes, relecteur du GIEC de surcroît, prend des positions tranchées contre les biais de la science climatique officielle.
Par Vincent Benard
Soleil Froid
Et cela ne va pas s’arranger pour la coterie réchauffiste germanique. La parution d’un livre important à plus d’un titre, dont les ventes « cartonnent », et qui ose affirmer que les cycles solaires sont bien plus importants dans la formation du climat qu’un gaz représentant moins de quatre dix-millièmes de notre atmosphère, enfonce un nouveau clou géant dans le cercueil des ambitions des profiteurs du nouvel ordre écologiquement correct.
Le livre s’appelle « le soleil froid », « Die kalte Sonne » dans la langue de Bismarck, et est sous-titré « pourquoi la catastrophe climatique n’aura pas lieu ». Pourquoi l’ouvrage est-il à ce point intéressant ?
Pas par son contenu, certes très bien présenté [1], mais qui n’apprendrait guère de choses à un lecteur régulier d’Anthony Watts ou Jacques Duran. L’importance de cet ouvrage tient à son auteur principal, qui est Fritz Vahrenholt, conjointement avec un géologue réputé, Sebastian Lüning.
Ce nom ne vous dit sans doute rien, mais en Allemagne, Mr. Vahrenholt est tout, sauf un inconnu. Titulaire d’un doctorat de Chimie, membre éminent du SPD, Vahrenholt fut, dans sa jeunesse, un des soutiens scientifiques du mouvement écologiste politique allemand. Parallèlement à une carrière professionnelle bien remplie, il occupa nombre de responsabilités environnementales au niveau régional - l’Allemagne est un pays très décentralisé… – avant de prendre la direction générale d’une entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables, RWE innogy. Il a déjà écrit un Best Seller sur les dangers de l’industrie chimique, dans les années 70, intitulé « Seveso partout », qui fut un hit en Allemagne. Bref, une véritable conscience écologique outre Rhin.À tel point qu’il fut même sollicité pour être un des relecteurs d’une partie du rapport AR 3 - la partie consacrée aux « solutions » – du GIEC 2007. En outre, l’entreprise que dirige M. Vahrenholt, RWE innogy, dépend en partie des subventions fédérales à l’économie que l’on dit verte : dans une telle position, bien d’autres que lui se tairaient, ou pratiqueraient la surenchère alarmiste pour bénéficier de la manne gouvernementale.
Fritz Vahrenholt, l’écologiste honnête
Oui, mais voilà, le Dr. Vahrenholt est d’abord, semble-t-il, un scientifique consciencieux. Dans l’une des multiples interviews qu’il a données depuis qu’il fait la une, il raconte qu’il a commencé à avoir des doutes en tant que relecteur de ce fameux rapport du GIEC, dans lequel il décela de nombreuses erreurs factuelles. Lorsqu’il voulut les signaler, ses remarques furent simplement ignorées. Il en vint donc à concevoir des doutes sur la valeur scientifique des rapports du GIEC, au point de se demander si les rapports 1 et 2 ne pouvaient pas être entachés des mêmes défauts qualitatifs. Il fut donc amené à découvrir de nombreux biais dans les rapports du GIEC, et notamment que le « résumé pour décideur » éludait tous les doutes figurant dans les rapports scientifiques détaillés.
Petite digression: mes lecteurs ont déjà rencontré le nom de Fritz Vahrenholt. Il s’est très fermement opposé aux lubies d’une de mes têtes de turcs, l’écofasciste Hans Schellnhuber, de l’université de Potsdam, qui proposait ni plus ni moins que d’instaurer, si possible au niveau mondial, un nouvel ordre écologiquement correct d’ordre supérieur à la démocratie. Vahrenholt avait, dans « Die Welt », accusé Schellnhuber de promouvoir une forme de « pure dictature ».
Un livre qui détruit la crédibilité du GIEC
Mais revenons au « soleil froid ».
Le livre de Vahrenholt et Lüning comporte plus de 800 citations de littérature scientifique revue par les pairs, et 80 graphes sélectionnés. Les auteurs estiment, démonstration à l’appui, que les 12 dernières années marquées par un léger refroidissement global alors que les taux de CO2 augmentaient ne sont pas une péripétie secondaire dans une tendance longue alarmante, mais au contraire un élément important du débat qui remet en cause les modèles utilisés par le GIEC. Et surtout, ils arrivent à la conclusion que les variations d’activité solaire sont bien plus importantes pour le climat terrestre, que l’évolution du taux de CO2. Vahrenholt estime que les travaux d’Henrik Svensmark, déjà évoqués ici, et minimisés par les zélotes de l’anti-carbonisme, sont au contraire une avancée scientifique majeure dans la compréhension des mécanismes climatiques.
Bref, selon les deux auteurs, les prévisions alarmistes du GIEC ne reposent sur aucune base solide et relèvent de l’utilisation irrationnelle de la peur à des fins politiques. On ne saurait mieux dire que ce livre jette le discrédit politique sur toutes les politiques anti-CO2 promulguées au nom du réchauffement.
Changement de climat… médiatique !
Sur le fond, le livre n’est pas nouveau par rapport à ce que d’autres ont déjà écrit. Mais ici, c’est le messager qui crée l’impact. C’est la première fois qu’un scientifique, politicien et chef d’entreprise de haut niveau, insoupçonnable de collusions droitères ou anti-vertes, relecteur du GIEC de surcroît, prend des positions aussi tranchées contre les biais de la science climatique officielle.
Aussi, le livre, à peine sorti, est 12ème vente sur Amazon.de, et surtout, la couverture médiatique de l’ouvrage est très positive. Fini, les diatribes anti « négationnistes » du réchauffement. Le magazine Focus (traduction GWPF) s’est attaché à décrire le parcours intellectuel de Vahrenholt, de l’engagement contre les dégagements de CO2 au dégoût face à la désinformation des alarmistes.
Puis ce sont les mastodontes de la presse allemande Der Spiegel, Bild et Die Welt, qui lui ont ouvert leurs colonnes (liens vers des résumés en anglais de Patrick Gosselin). Le titre de l’interview au Spiegel (version anglaise) est sans équivoque: « J’ai l’impression d’avoir été trompé sur le changement climatique ». Cette interview est de grande qualité, car conduite par un journaliste qui, visiblement, connaît très bien le dossier et pousse Vahrenholt dans ses derniers retranchements. Le tabloïd Bild, tiré à 4 millions d’exemplaires, va quant à lui jusqu’à titrer en pleine seconde page « CO2, Le Mensonge » [2]. Mais Bild n’est pas le Spiegel.
Des répercussions politiques ?
Au delà des questions scientifiques, Vahrenholt fustige l’imbécillité de la politique énergétique Allemande et la faiblesse de la science qui lui sert de justification. Bien que favorable au développement des énergies dites renouvelables, ce qui se comprend au vu de sa position, il estime que cela ne doit pas être fait n’importe comment. Notamment, il estime que les subventions à l’énergie solaire sont de l’argent jeté par les fenêtres, et même s’il affirme que l’éolien est une piste raisonnable (l’entreprise qu’il dirige y travaille), il ajoute qu’il ne faut pas que le gouvernement se précipite et que les technologies doivent encore progresser pour être rentables.
Naturellement, la riposte du dernier carré des réchauffistes s’organise. Vahrenholt, qui devait présenter une conférence à l’université d’Osnabrück, vient de s’y voir censuré. Mais la contre offensive parait bien molle. Comme si les modérés du camp réchauffiste savaient qu’ils étaient en train de perdre la partie et préparaient une retraite en bon ordre, pour ne pas trop perdre la face.
Gageons qu’en Allemagne, le livre de Vahrenholt et Lüning aura un impact politique fort, poussant les gouvernants a reconsidérer leurs orientations les plus extrêmistes en terme de rejets de CO2.
En France, les autruches regardent ailleurs
Et en France ? Même si, aujourd’hui, une part croissante de l’opinion semble avoir admis que la pseudo-science servant de support aux élucubration politico-climatiques était biaisée, les errements politiques, eux, ne semblent pas devoir prendre fin.
Pas un homme politique, pas un média d’importance pour dénoncer la mascarade actuelle et surtout les milliards d’euros jetés par les fenêtres en son nom. Pas une grande voix médiatique pour dénoncer avec force le scandale des éoliennes en mer. Pas une seule voix scientifique ou politique de renom pour demander que la chape de plomb du Grenelle de l’environnement, qui imposera à court, moyen et long terme des coûts considérables aux français, ne soit allégée. Aucun ministre courageux pour dénoncer l’ineptie des taxes carbone sur les billets d’avion et autres avatars discrets du néo-impérialisme climatique, dénoncés par la Chine et l’Inde mais surtout pas contestés chez nous. Pas un procureur ni une cour des comptes pour se demander si certains crédits publics octroyés à certains laboratoires ou certaines entreprises vertes subventionnées n’ont pas été obtenus par le mensonge et la falsification de résultats scientifiques. Pendant que le Titanic climatique coule, le grand orchestre des politiques anti CO2 continue de nous assourdir.
Mais les frontières françaises ne peuvent tout arrêter ! Gageons que le réveil climato-sceptique de l’Allemagne se propagera très prochainement dans les allées du pouvoir parisien. Car tôt ou tard, les citoyens, informés par Internet, interpelleront leurs députés, et ceux ci, ayant à cœur de plaire, retourneront leur veste, en espérant que cela permette d’arrêter rapidement toutes les gabegies perpétrées au nom de la grande escroquerie écologiste du réchauffement climatique.
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Sur le web
Notes :
[**] L’affaire est reprise par quasiment toute la presse allemande: die Zeit, Stern, Frankfurter Allgemeine… Impossible de les suivre tous.
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