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J’ai testé : vivre avec un pied

Publié le 11 février 2012 par Generationnelles @generationnelle

2012 est arrivé avec son lot de petits bobos. Notre rédactrice en chef, Eloïse V., avait déjà testé l’arrêt maladie. Notre reporter Solène L. a tenté l’expérience inédite de vivre avec un pied.

Un jour tu marches, un autre tu tombes. Entre les deux, un peu de neige ou du verglas ou du carrelage frais bien de chez soi! Et ça fait « boum », « crack » et parfois « shebam », « pow », « blop » « wizz » !

Le docteur t’a dit repos, ça fait mal et bobo mais il faut bien vivre. Du style à la vie sociale, TOUT est chamboulé alors voilà des détails pour ne pas avoir l’air à côté de ses pompes une fois que tu as la cheville qui enfle…

Acte 1 : le look. Cela est évidemment vital. Mais quand on est par terre, les glaçons contre l’os, les larmes aux coins des yeux, on ne pense pas à la galère au saut du lit face à la penderie. Avant, la question du matin était : plutôt jupe fendue sur le côté ou robe bouffante sur les fesses. Là, l’interrogation devient : mettre ou ne pas mettre de chaussures ? Amatrices de talons, pleurez. Sortez vos chaussures plates, souples … et pas tout à fait glamour. Avec de tels souliers, difficile de revêtir la petite robe noire ou le short à pinces. Mais le jean pourrait, peut-être, devenir votre meilleur ami.

J’ai testé : vivre avec un pied

Une fois habillée, il faut sortir. Et là aussi continuent les soucis!  Les béquilles en mains et sous les bras, les appuis sont difficiles en ville. Les feuilles sur le chemin cachent souvent une grosse flaque sur laquelle il est facile de trébucher et de se retrouver les quatre fers en l’air. Pour éviter ce genre de … ridicule, pensez à prévoir le double de votre temps pour le déplacement seulement. Et après … c’est la guerre. On ne peut pas se rendre compte à quel point les villes sont mal conçues pour les « handicapés ». Le mot est, sans doute, exagéré pour une simple éraflure mais c’est la mode, pensez à Intouchables.

Bref, une fois arrivée malgré les obstacles, des escalators en panne, de la foule et des grincheux qui poussent dans les couloirs, il faut attendre. Les plus sympathiques se lèveront sur votre passage, les autres trouveront que vous n’avez pas encore l’âge que l’on se lève pour vous. Classieux. En bus, c’est la même chose. Les usagers ne seront pas les premiers à vous aider à monter dans le car et pour peu que le conducteur ne soit pas d’humeur, bonjour l’ambiance !

J’ai testé : vivre avec un pied

Acte 2 : le boulot. Comme le temps, c’est de l’argent. Comment rater un jour de paie … euh de travail ? La principale satisfaction dans ce cas affreux, c’est … la tête de vos collègues et les questions positives qu’ils posent. « Tu t’es fait mal ? » Non, c’est par goût du challenge que je me déplace sur une jambe ! « Mais tu souffres à cet endroit là ? » C’est à l’autre pied que j’ai mal mais comme je suis maso, je maximalise ma souffrance ! #sarcasme Les gens seront normalement aux petits oignons pour vous, un bobo ça fait facilement compatir. Mais fais attention de ne pas trop en profiter. Assise dans l’open space, la vie est facile pour demander l’agrafeuse ou le bloc de papier. Mais à se faire trop chouchouter, on prend parfois le pli. Priez pour avoir une collègue à fort caractère qui saura vous remettre les idées en place.

Après l’effort le réconfort, à la soupe ! Enfin après tant de prouesses physiques, un potage serait bien maigre. Imaginez-vous poussant le caddie d’un pied, et sautillant de l’autre ? Le kilo de patates fait lourd au bout de la jambe fragile. Alors revoilà l’expérience des courses en ligne qui titille encore. Mais la meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder. Là dans le canapé, les tartines au chocolat sont à porter de main, c’est d’une évidente facilité de se transformer en Bridget Jones face à Pretty Woman. La meilleure façon de fuir ce quotidien calorique : quitter la maison et partir à l’aventure avec ses potos… si encore c’est possible.

Acte 3 : les sorties. Privilégiez celles diurnes. Même si ce n’est pas évident (voir plus haut), les transports en commun sont plus risqués/rares/énervants (rayez la mention inutile) la nuit. Vous voilà donc au cinéma. Le film de la Salle 1 était alléchant mais rien n’y fait. Entre le grand écran et votre cheville folle, quelques 12 escaliers, hauts, rouges et glissants. Le faux pas est interdit au risque de se prendre dans le tapis écarlate. Et la moindre perte de temps est impossible. Alors plutôt que de risquer ses bras dans la montée, faire demi-tour est un sage conseil. Une autre fois.

J’ai testé : vivre avec un pied

Ce n’est pas parce qu’on est inerte dans un fauteuil que l’esprit n’est pas surexcité. La pub, la radio ou les séries télé martèlent le cervelet avec de petits jingles énergétiques. La tête ne suffit plus pour rêver de danser. Il faut se secouer un peu le bas des reins. Avec un brin de culot et pas mal d’aide des copines, vous voilà en piste, sur le dance floor. Le DJ pilonne toujours du grave, les garçons boivent toujours autant en proposant des verres aux plus décolletées, rien n’a changé. Rien sauf vous. Le pied encore engourdi, comment oser se trémousser en boîte ? Pourtant il faut bien. Et là les ennuis commencent. Le pas de côté n’est plus à la mode depuis les années 90. Maintenant c’est le derrière qui oscille au son de Sean Paul. Cette danse demande un solide appui sur les deux pieds. Plutôt que de ressembler à un autiste sur de la techno, ressuscitez les années 80 avec un petit plié-tendu des jambes. C’est un peu old-school mais c’est la seule façon de ne pas trop fatiguer la cheville nouvellement réparée.

Après ce sport nocturne, un bon repos s’impose. Mais attention à ne pas se prendre la couette dans les doigts de pied. Il ne faut pas avoir les chevilles qui enflent pour avoir réussi à faire tout cela, une foulure au pied du lit est si facilement arrivée…

Ecouter la playlist de notre article "vivre avec un pied":

Solène L.


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