L’âne et l’éléphant, par French Fry
« Rien ne sert de courir… » : devise du pachyderme républicain. L’éléphant sort gagnant de cette longue marche des primaires. Parti en fanfare et confettis, l’âne est épuisé par des mois de lutte. Les républicains se mettent en ordre de marche autour de not’ ol’John. Huck a tiré sa révérence sans chanson et « dubble you »,au seuil de la White House,fait allégeance. Soutien encombrant car, avec ses 32 % d’opinions favorables, il ne pèse pas du bon côté…
Sur fond de résultats, la presse américaine, très versatile parle de renaissance et de revirement tandis que Mr. Change garde son avance. Violemment critiqués par le camp hillarien pour leur partialité, les journalistes et animateurs piquent désormais qu’ils adoraient. L’air du temps sans doute… La lassitude peut-être, face à un candidat trop impeccable, trop aimé, trop poli. Les dernières déclarations de Barack promettent un passage à l’affrontement.
Reste la question de leur capacité d’endurance, et du « dopage » de campagne, car on a peine à croire qu’un jus d’orange matinal et quelques compléments alimentaires peuvent suffire à tenir ce rythme d’enfer… Revient aussi le fantôme lancinant de la Floride et du Michigan. Ici, la bataille des juristes, là le combat des supers délégués. Si les deux candidats parviennent jusque là en vie…
Qui peut donc décrocher ce téléphone qui résonne au milieu de la nuit jusque dans les couloirs de la Maison Blanche ? Hillary va-t-elle éteindre sa veilleuse du night shift avant d’aller au lit ? Et Barack salir sa chemise blanche ? Rendez-vous ce week-end dans le Wyoming (hillarien), et la semaine prochaine dans le Mississipi (obamesque). Trêve d’Easter (pâques) ou spring break oblige, l’œil du cyclone pascal passera ensuite dans le ciel américain. Reprise le 22 avril prochain en Pennsylvanie, où l’électorat ressemble à celui de l’Ohio.
Une piste de réflexion : le faible écart entre H et O ne protégerait-il pas notre O des attaques prématurées d’un camp républicain déjà en formation tortue ? L’ombre d’Hillary évite à Barack de trop s’exposer face à son véritable adversaire, qui entre les deux ne sait pas encore sur qui ajuster son tir. D’un côté les primaires épuisent, de l’autre elles donnent du temps…