68 jours - La pression monte

L'entrée dans ma 28ème année se déroule mieux que prévue : deux employeurs m'ont contactée pour un entretien. Bien sûr, l'oral n'est pas mon point fort, je suis bien plus à l'aise devant mon clavier que dans un face-face où les questions-réponses s'enchaînent. Néanmoins, j'ai enfin une raison de positiver et je m'y accroche... En espérant que je ferai mieux que les fois précédentes où j'alignais monstruosité sur monstruosité.
C'est plus fort que moi : devant le recruteur, je tremble, je rougis, je pâlis. Ma bouche se dessèche, la salive me colle aux dents, la sueur coule le long de mon épine dorsale. Je dis "Bonjour" en bafouillant. Quoi, on me parle ? Quelle est la question ? Que dois-je répondre ? Qu'attendent-ils de moi ? La panique m'envahit. Je réponds à côté. Je ne sais plus ce que je dis, je ne termine plus mes phrases, j'oublie qui je suis, ce que j'ai fait, pourquoi je suis là. Je n'ai plus qu'une envie : que le calvaire s'achève. Vite disparaître, vite ne plus voir ces visages qui me dévisagent.
Plus proie que prédateur, la nitchioule en entretien.