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Le secret de la croissance chinoise

Publié le 13 février 2012 par Unmondelibre
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Dans leur manuel d’économie Modern Principles : Macroeconomics, Tyler Cowen et Alex Tabarrok illustrent l'importance des droits de propriété en utilisant l’exemple des effets qu’ont eu sur les incitations alternativement l'agriculture collectiviste et l'accord secret du village de Xiaogang :

« Le Grand Bond en avanta été en réalité un grand bond en arrière - les terres agricoles étaient moins productives en 1978 qu'elle ne l'avait été en 1949 quand les communistes prenaient le pouvoir. En 1978, cependant, les paysans dans le village de Xiaogang tinrent une réunion secrète. Ils acceptèrent de diviser le territoire communal et de l'affecter à des individuschaque paysan devait produire un quota pour l’État, mais conserverait personnellement tout ce qu'il ou elle produirait en deçà du quota. L'accord violait la politique de l’État et, par conséquent, les paysans se promirent que si l’un d'entre eux devaient être tué ou emprisonné, les autres éleveraient ses enfants jusqu'à l'âge de 18 ans.

Le secret de la croissance chinoise
L'accord secret signé des empreintes digitales (Source : Ouvrage de Cowen et Tabarrok).

Le fait de passer de droits de propriété collectifs à quelque chose de plus proche des droits de propriété privée eut un effet immédiat : l'investissement, l’effort de travail, et la productivité augmentèrent. « Vous ne pouvez pas être paresseux lorsque vous travaillez pour votre famille et vous-même », expliquait l'un des paysans.

L'accord secret s’ébruita et les bureaucrates locaux coupèrent les approvisionnements du village de Xiaogang en engrais, semences et pesticides. Mais étonnamment, avant que Xiaogang ne pût être arrêté, les paysans dans d'autres villages commencèrent également à abandonner la propriété collective. A Pékin, Mao Zedong était mort, et une nouvelle équipe au pouvoir, voyant les améliorations en termes de productivité, décida de laisser l'expérience se poursuivre. »

Pour mieux comprendre le contexte, le site Planet Money de NPR narre une belle histoire sur cet accord secret :

« À l'époque, même un brin de paille appartenaient au groupe », explique Yen Jingchang, qui était un paysan de Xiaogang en 1978. « Personne ne détenait quoi que ce soit ».

Lors d'une réunion avec des fonctionnaires du parti communiste, un paysan demanda : « Qu'en est-il de mes dents? Sont-elles à moi ? » Réponse : « Non, vos dents appartiennent à la collectivité ».

En théorie, l’État prenait ce que le collectivité avait fait pousser, et distribuait aussi de la nourriture à chaque famille. Il n'y avait pas d'incitation à travailler dur - d'aller dans les champs très tôt, et à fournir un effort supplémentaire, nous dit Yen Jingchang.

« Que l’on travaille dur ou pas, tout le monde reçoit la même rétribution » dit-il. « Alors, les gens ne veulent pas travailler. »

Avant l’accord secret, les paysans se traînaient vers les champs lorsque le coup de sifflet du village les avertissaient, marquant le début de la journée de travail. Après l’accord, les familles partaient avant l'aube.
« Nous avons tous secrètement participé », explique Yen Jingchang. « Tout le monde voulait produire plus que l’autre. »

C'était la même terre, les mêmes outils et les mêmes personnes. Pourtant, en changeant simplement les règles économiques, en disant, vous pouvez garder une partie de ce que vous cultivez - tout a changé. »

Cet article est une traduction de The Secret Agreement that Revolutionized China par Alex Tabarrok.

Le 13 février 2012.


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