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Wikipédia : faut-il mettre les péons au coin ?

Publié le 14 février 2012 par Pierrotlechroniqueur

Depuis quelques temps, j'observe de timides récriminations de la part de quelques administrateurs, on aurait dit des ballons d'essais, à propos de la gestion de la page de requêtes aux administrateurs (RA). Selon eux, le traitement de certaines requêtes tend à devenir impossible tant elles seraient polluées par les interventions d'un certain nombre de péons, les faisant partir dans toutes les directions, les rendant selon eux illisibles et, au final, impossibles à traiter. D'où leur conclusion qu'il faudrait purement et simplement interdire l'accès à WP:RA aux dits péons, en-dehors bien sûr de l'auteur de la requête et, le cas échéant, de celui qui en est l'objet (si la requête est une demande de blocage). Parce que les requêtes aux administrateurs s'adressent par définition aux administrateurs et n'appelleraient donc de réponses de personne d'autre. Les (pourtant encore peu soutenues) revendications à ce sujet ne sont d'ailleurs pas passées inaperçues, et Jean-Jacques Georges les a aujourd'hui invoquées, en toute bonne foi à mon sens, pour mieux écarter l'intervention de "Deuxtroy" dans une requête qu'il venait de formuler à l'encontre de Visite fortuitement prolongée1. GL et Polmars ont ensuite souscrit à la démarche, du moins dans son principe, à défaut de pleinement l'approuver dans le cas présent.

Bien. Oui. Mais non. Non pour trois raisons, dont les deux premières au moins m'apparaissent fondamentales :

  • Wikipédia est un wiki : le principe est que toutes les pages sont ouvertes à toutes et tous, et que les interdictions préalables soient le plus limité possible. Certes, la page de requêtes aux administrateurs ne figure pas dans l'espace encyclopédique, mais le principe que je viens de rappeler n'est pas limité à cet espace.
  • Les administrateurs ont un rôle technique. Ils ne sont pas supérieurs aux autres contributeurs. Les requêtes qui s'éternisent, ne nous voilons pas la face, ont été dernièrement des requêtes quelque peu "politiques", avec demande de blocage envers un contributeur expérimenté à la clef. Rien, et certainement pas le principe du blocage communautaire ici inapplicable, ne rend un administrateur plus apte qu'un autre contributeur à décider de la pertinence d'un blocage. Il a le pouvoir technique de le faire et on le sollicite à cet effet, ni plus ni moins. Dès lors, les péons sont tout autant habilités que les administrateurs à se pronconcer sur le bien-fondé ou non d'une demande de blocage (et même, par extension de principe, à toute autre demande d'usage d'un outil). Et si plusieurs péons s'opposent à un blocage, c'est que ce dernier n'est pas consensuel aux yeux de la communauté. Il faut en tenir compte.
  • Rien ne dit, troisième raison moins essentielle, que les propos du petit péon ne soient pas dignes d'intérêt. Si on commence à écarter les interventions de péons, comment justifier l'éjection de celles qui apportent un éclairage pertinent et important ? Si on garde celles-ci, comment justifier l'expulsion des autres, sinon par un avis on ne peut plus subjectif, donc par essence discutable, sur leur pertinence ? Sans parler des psychodrames qui ne manqueront pas d'être suscités par les éconduits vexés.

Et on en revient à un phénomène dont j'ai déjà parlé et qui m'inquiète : l'intolérance de plus en plus prononcée à l'avis de l'Autre. Surtout s'il n'est pas le même que le nôtre, évidemment.

1. Qui a du reste été bloqué un mois et a par conséquent décidé de partir, faisant au passage un clin d'œil à mon billet d'avant-hier.


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