Dixième hypothèse : l’hyperactivité des voies auditives
Quand l’information provenant de la périphérie diminue d’un point de vue quantitatif (privation sensorielle), le système nerveux central compense par une augmentation de la sensibilité. On peut également parler d’une augmentation du gain central, et faire l’analogie bien connue avec la vision dans l’obscurité qui au bout d’un certain temps nous rend beaucoup plus sensible, et le fait d’être exposé à la lumière du jour devient douloureux.
Un example extrème de la douleur que peut provoquer une privation sensorielle est malheuresement développée à Guantanamo où l´armée américainne ont systématisé, non pas une forme de torture, mais de destruction des structures mentales des individus, ce qui peut être réalisé par une privation sensorielle. La photo ci-après montre des prisonniers " traités" avec la privation sensorielle la plus complète possible :
L’expérience de la chambre anéchoïque (HELLER et BERGMANN, 1953) en est une autre illustration. Les personnes dans une chambre sourde et n’ayant pas de problèmes auditifs, vont être plus sensibles à des bruits qu’ils ne percevaient pas avant, comme les somatosounds et au bout de quelques temps, des acouphènes.
Chambre anéchoique comme utilisée dans l´expérience de Heller et Bergmann
Après l’exposition au bruit de rats de laboratoire, et le développement d’une surdité de perception (oreille interne), une étude a mis en évidence une augmentation du volume des noyaux cochléaires ainsi que du colliculus inférieur, traduisant une augmentation de leur sensibilité. Cette dixième hypothèse explique surtout le développement et la pérennisation de l’acouphène par des voies auditives rendues sensibles par la surdité.
Le colliculus inférieur situé dans le tronc cérébral est ici représenté en jaune.