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Let's Make Money.

Publié le 12 février 2012 par Lgdeluz

Excellent billet invité de Jérôme Lurie dans La Tribune Libre. Ça me donne envie d’aller regarder le reportage en question. J’y vais dès que j’ai une minute. Merci Jérôme pour ta contribution régulière aux pages de Life’s Good. S’il cela générait uen certaine émulation ça serait super. En ce moment je n’ai pas le temps de plancher à ce genre de travail. Contributions à envoyer par email. :)

J'ai découvert sur la chaine parlementaire un documentaire, dont l'intitulé de ce billet est le titre, sorti en 2009 de Erwin WAGENHOFER (visible également sur le lien suivant : http://www.woouh.com/?p=141) cinéaste et écrivain autrichien auteur également du documentaire critique sur l'industrialisation de l'agriculture « We Feed the World ».

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Je ne sais pas si les parlementaires regardent leur chaîne, mais ce documentaire apporte des lumières pour le moins éclairantes pour les choix politiques à venir. Certains le critiqueront pour son caractère à charge contre le monde de la finance, il apporte toutefois un vision du monde et des effets de la mondialisation dont il me paraît difficile d'en contester la cruelle vérité.
Erwin WAGENHOFER a parcouru la planète, de l'industrie du coton en Afrique, à la construction industrielle de superstructures en Inde, en passant beaucoup plus proche de chez nous par les projets immobiliers de résidences de tourisme en Espagne ou effectuant une escale sur l'île de Jersey. Une voix off qui relate l'évolution de l'économie mondiale du XXème siècle ponctue des séquences assez longue de caméra à l'épaule où on suit le périple d'investisseurs sans scrupules, ou plutôt condamnés à ne pas en avoir, tentant d'expliquer la logique de leur action, pour certains convaincus du bien fondé de leur art, pour d'autres très lucides et cyniques quant aux desseins de leurs agissements.
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Pourtant, on y apprend rien que nous ne saurions déjà, qu'en Afrique pour un dollar investi dix passent par des dessous de table, ce qui représente que peu de retour sur investissement pour les habitants et pour le développement des infrastructures locales. Qu'en Inde nous avons délocalisé des industries polluantes qui vont laisser des générations de gens malades et d'enfants bousillés.

Dans cette frénésie de la rentabilité, on apprend que les États n'ont plus de rôle à jouer. Que leur sort en a été jeté par un petit groupe de personnes qui ont fait du monde en partie ce qu'il est aujourd'hui, un think tank appelé la Société du Mont Pèlerin dont les plus fiers fers de lance furent Premier Ministre Britannique (THACTCHER) ou Président des USA (REAGAN). A l'origine, la constitution de ce groupe vint en réaction au keynésianisme ambiant de l'après seconde guerre mondiale, il fallait mettre fin à l’État providence et promouvoir une économie de marché à l'échelle mondiale.
Je pense que nous sommes arrivés à la limite de ce modèle de développement dont l'erreur fondamentale, je crois, est d'avoir trouvé sa justification dans l'hypothèse d'un monde infini (au sens mathématique du terme) avec des ressources inépuisables.
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Au final, l’accumulation de richesses privées qui se soustraient au contrôle des États dans les paradis fiscaux s'élevaient en 2009 à 11,5 trillions de dollars (11 500 000 000 000 000 000, ça fait tout bizarre ce chiffre), 500 000 000 000 détenues sur la seule île de Jersey.

Pendant ce temps, les fonds de pension cherchent des investissements dans des bulles financières dont celle de l'immobilier de tourisme espagnol constitue l'apogée de l'absurde. En 2009, la bulle immobilière espagnole a laissé 3 millions de logements spéculatifs vides, 800 golfs attenants à ces projets ont été construits avec l'alimentation en eau équivalent à la consommation de 16 millions de personnes.
Quelques phrases dans ce documentaire illustrent l'état d'esprit de ces non-élus qui nous gouvernent : « le meilleur moment pour acheter c'est lorsque le sang se répand dans les rues,... même si c'est le vôtre »... « un investisseur ne devrait pas être responsable de l'éthique, de la pollution, de ce qui a trait à l'entreprise dans laquelle il investit. »
Les civilisations se valent-elles ? Je me sens bien infime pour en juger, mais il en est une dominante dont les desseins n'augurent rien de bon pour l'humanité...
J. LURIE


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