Un spam téléphonique de plus, aussi agaçant que tous ces autres coups de fil qui, plusieurs fois par semaine, me demandent d’une même voix pseudo-enjouée et néanmoins monocorde, si je veux payer moins d’impôts (”non, madame, je ne suis pas imposable”) ; si je veux me faire livrer des surgelés parce-que figurez-vous, quelle chance, nous sommes actuellement dans votre quartier (”non madame, je n’ai pas de congélateur”) ; si je désire un canapé cuir 100% arnaque en fausse vache, mais si tu viens avec ton mari entre 17 h 30 et 17 h 42 tu gagnes en plus une tasse à café pour gaucher (”non madame, je suis fakir et je ne m’assois que sur des planches à clous”). A longueur de temps, ça éveille l’imagination de tout un chacun, mon keum ayant même répondu récemment qu’il ne pouvait satisfaire à la demande qui lui était faite vu qu’il avait moins de 18 ans. J’en ris encore, mais pas tant que ça, parce-que bosser dans un call-center, ça ne doit vraiment pas être épanouissant, et je préfère mille fois être à ma place qu’à celle de ces femmes et de ces hommes, qui s’y collent pour payer leurs études ou bouffer tous les jours.
Sans parler des appels que je soupçonne bidons, genre pour voir si t’es chez toi. Donc, hier soir, quand d’un ton un peu plus hésitant que d’habitude, une voix féminine m’a dit d’aller voter dimanche, que c’était monsieur Juppé qui me le demandait en personne, et que même je pouvais lui faire passer un message, j’ai cru à un canular. J’ai même été un peu abrupte avec la dame, or il existe bien un central d’appel téléphonique à la permanence du maire sortant de Bordeaux. C’est pas des blagues, je l’ai lu dans Le Monde (lien en bas de cette note). Déjà que la course des deux principaux rivaux à la mairie de Bordeaux sur Fesse-Bouc m’avait paru puérile, le coup du call-center m’a achevée.
Municipales : un centre d’appel pour aider à trouver la (bonne) voix à Bordeaux
LEMONDE.FR | 08.03.08