“C’est précisément le manque de perspective d’une sortie de crise qui rend le sauvetage d’une société grecque en déshérence totalement invraisemblable. Si le gouvernement actuel a réussi dans le court terme à éviter l’explosion sociale, il est aujourd’hui touché à son tour par le manque de crédibilité qui caractérise l’ensemble du monde politique. Je crains que les réactions de la population soient de plus en plus violentes, illégales et incontrôlables.”
“Il ne faut pas oublier que, dans une situation certes différente, mais comparable, les crises des années 20 et 30 ont conduit aux phénomènes fasciste et nazi. Nous n’en sommes pas là, et il est très improbable que l’histoire se répète de la même manière. Néanmoins, on n’est pas obligé de croire que les crises déboucheront sur des solutions plus humaines, plus égalitaires et plus démocratiques. La peur de l’anarchie pourrait conduire à la naissance de régimes plus autoritaires, plus musclés et plus obéissants aux exigences d’un capitalisme désormais mondialisé.”
Libération - 13 février