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On doit rompre la malédiction anglaise à sa source : Arsenal

Publié le 15 février 2012 par Passionacmilan

Zlatan IbrahimovicLe grand jour est arrivé! Ce soir l’AC Milan reçoit Arsenal à San Siro pour les huitièmes de finale aller de Champions League 2011 – 2012. Les Rossoneri ont une grande envie de battre cette équipe d’Arsenal, la première des trois équipes anglaises qui ont éliminé l’AC Milan en huitièmes de finale de Champions League. L’équipe de Wenger est ainsi vue comme la source de la malédiction anglaise. Les grands soirs de Champions League sont de retour et l’AC Milan veut en être protagoniste après trop de déceptions vécues ces dernières années.

Les derniers résultats européens de l’AC Milan sont pitoyables. Les Rossoneri ne gagnent plus un match à élimination directe depuis la mémorable demi-finale de la Champions League 2007 contre Manchester United, pratiquement 5 ans sans aucune grande victoire européenne. Depuis, Milan a enchainé les déceptions : en 2008, élimination en huitièmes de finale contre Arsenal (un match nul, une défaite); 2009 fut l’année de purgatoire en Coupe UEFA avec le dernier Milan d’Ancelotti (Maldini, Nesta, Gattuso, Pirlo, Seedorf, Beckham, Kakà, Pato, Ronaldinho, Shevchenko…) misérablement éliminé par la modeste équipe du Werder Brême (deux matches nuls); 2010 fut l’apothéose du ridicule avec la double défaite et l’humiliation contre Manchester United; enfin, tout le monde se rappelle de 2011 et de l’élimination (pas totalement méritée) face à Tottenham. Et nous voilà en 2012 contre Arsenal, après trois éliminations en huitièmes de finale de Champions League contre trois équipes anglaises différentes (jamais trois sans quatre ne vaut que pour Seedorf). L’AC Milan veut et doit mettre un terme à cette véritable malédiction, qui est paradoxalement apparue après avoir battu Manchester United et Liverpool en 2007. Allegri a l’objectif mais surtout le devoir d’améliorer les résultats européens de l’AC Milan car l’image du club est en chute libre après ces années de vaches maigres et de résultats indignes de la glorieuse histoire du grand Milan. Une autre élimination si tôt dans la compétition ne serait pas acceptable, surtout face à un adversaire objectivement à la portée de l’équipe d’Allegri. L’objectif du club est d’aller le plus loin possible mais au moins en quarts de finale, en sachant que quelques équipes sont supérieures à Milan. Cependant, avec un peu de chance et beaucoup de détermination, tout devient possible et rêver d’une finale à Munich ne coute rien.

Tout d’abord, il faudra se débarrasser d’Arsenal. En théorie, la qualification est à la portée de Milan car Arsenal est probablement la moins compétitive du big four. Néanmoins, cela reste une équipe redoutable car elle a les caractéristiques et les armes pour faire mal à ce Milan, qui souffre énormément les équipes jeunes, rapides, dynamiques et intenses (tout le contraire de Milan). Ce n’est pas nouveau puisque c’était déjà le cas en 2008, preuve que ce défaut du club est profond et vient du noyau de l’effectif, vieux et usé, des sénateurs qui jouent au rythme du football d’époque voire encore plus lentement puisqu’ils ont vieilli. L’AC Milan traine ce problème et cette réputation d’équipe de vieux depuis 2007-2008 car le club a énormément de mal à tourner la page, continue à compter sur les mêmes sénateurs depuis 2003 et se renouvelle très très lentement. Peu à peu, Milan rajeuni mais la transition est longue et pas encore terminée. De plus, à Milan comme en Italie, il semble y avoir une « loi » qui empêche de de lancer et d’aligner des jeunes joueurs. Les entraineurs, Allegri y compris, répètent sans cesse que les jeunes ne doivent pas être trop responsabilisés… alors qu’ailleurs en Europe, en Allemagne, Espagne ou en Angleterre, on n’hésite pas à lancer de très jeunes joueurs à très haut niveau sans trop se poser de questions (l’exemple le plus criant est le gardien de 19 ans du Bayer Leverkusen aligné contre Barcelone). Après tout, si un joueur est excellent, il doit jouer peu importe son age. Ce n’est pas le cas en Italie. Dès lors, ce ne serait même pas étonnant de voir El Shaarawy sur le banc, « trop jeune » pour jouer un match aussi important qu’un huitième de finale de Champions League, lui préférant l’expérience d’un joueur qui a déjà tout donné, alors qu’un jeune joueur bien entouré dans une équipe très expérimentée ne peut que faire du bien. Le tout est de ne pas tomber dans l’extrême avec une équipe qui a une moyenne d’âge de 20 ans, c’est loin d’être le cas. Bref…

L’AC Milan a une belle occasion pour boucler la boucle de la malédiction des huitièmes de finale anglais. Tout a commencé en 2008 lorsque cette même équipe d’Arsenal avait définitivement mis un terme au cycle glorieux d’Ancelotti. La jeune équipe de Wenger n’avait pas été impressionnée par les super champions d’Europe et champions du Monde en titre. Leur fougue leur avait permis de s’imposer 0-2 à San Siro (buts de Fabregas et Adebayor). Quatre ans et trois éliminations anglaises plus tard, les Rossoneri retrouvent les Gunners et espèrent se venger même si Arsenal n’est plus du tout la même équipe qu’en 2008. Il faut vaincre cette malédiction : Allegri pour connaitre sa première grande joie européenne, Ibrahimovic pour prouver être un top player de niveau mondial et l’AC Milan pour montrer que le club fait toujours partie de l’élite européenne. En face, comme déjà souligné précédemment, Arsenal n’est pas à son meilleur niveau, ses statistiques mettent en avant leur défense perméable, leur plus gros défaut. Leur défense centrale est lente et l’absence de Mertesacker l’affaibli ultérieurement. L’équipe de Wenger ne vit pas une saison exceptionnelle mais a retrouvé un rythme intéressant en Premier League, grâce à un somptueux Van Persie, la découverte de jeunes joueurs intéressants comme Chamberlain, la confirmation de Walcott et le retour très provisoire de leur légende Thierry Henry.

Du côté milanais, il faudra donc faire très attention en phase défensive afin de ne pas encaisser de but et espérer une grande soirée d’Ibrahimovic, en repos forcé samedi soir à Udine. Après avoir traversé une période terriblement difficile, l’AC Milan retrouve peu à peu ses éléments, dont certains essentiels. Contre Arsenal, on note pas moins de quatre retours (d’autres suivront à Cesena) parmi les convoqués : Abbiati et Nesta qui seront immédiatement titulaires ainsi que Pato et Boateng, qui débuteront probablement la rencontre sur le banc de touche. Ces derniers jours à Milanello, il y a eu plusieurs discussions au sujet du Ghanéen. Il est prêt à faire son retour mais les médecins hésitent. Ils auraient préférés qu’il soit convoqué lors du prochain match à Cesena alors qu’Allegri faisait pression pour aligner immédiatement Boateng titulaire. Il est convaincu que c’est le joueur dont il a besoin pour battre les Anglais. Finalement, ils ont trouvé un compromis : Boateng est convoqué mais ne sera probablement pas titulaire. Sa force physique et son dynamisme ont énormément manqué à Milan. Seedorf, Robinho et Emanuelson n’ont pas réussi à bien le remplacer. Le milieu de terrain milanais en a beaucoup souffert et le retour de Prince apporte de nombreuses solutions tactiques tout en garantissant le dynamisme que les sénateurs ne peuvent pas apporter. Le retour de Pato, lui, semble moins urgent car le secteur offensif est bien fourni mais le Brésilien peut tout de même être une arme redoutable pour la suite de la saison. La victoire à Udine et le retour des blessés arrivent au bon moment et un résultat positif en Champions League relancerait complètement la saison de Milan.

En effet, la victoire à Udine a apporté un grand enthousiasme à Milan, qui semblait avoir touché le fond, l’équipe était au bord du gouffre, avec 14 joueurs indisponibles et menée par l’Udinese. Une défaite aurait plongé les Rossoneri dans une crise profonde et malgré une prestation à oublier, la victoire au Friuli a fait l’effet d’un électrochoc. Maintenant, Milan commence à voir la lumière au bout du tunnel, les retours importants de joueurs ont commencé (les blessés mais aussi Ibrahimovic et Van Bommel, suspendus à Udine) mais l’équipe doit retrouver la continuité des résultats. Les prestations des Rossoneri de ces dernières semaines ont été fort influencées par la longue liste des indisponibles, avec des alternatives pas toujours à la hauteur et l’impossibilité pour Allegri d’effectuer un turn over malgré une période très chargée, avec un match tous les trois jours contre des adversaires compétitifs.

Cette période intense se poursuit avec Arsenal, un match fascinant de Champions League dans l’atmosphère magique de San Siro en version européenne : rempli et plein d’enthousiasme. Il n’y a pas si longtemps, l’Europe était « l’habitat naturel » (dixit Galliani) de Milan. La malédiction anglaise a changé la donne et le moment est arrivé de la rompre. Pour y arriver, on aura besoin du Milan des grands soirs, celui qui nous avait habitué à vibrer et à rêver. Ces soirées nous manquent car cela fait trop longtemps qu’on n’a plus vécu de grande satisfaction en Europe. Pour cela, Allegri comptera sur l’expérience de nombreux Rossoneri : Abbiati pour défendre les buts; En défense, il y aura Abate, Nesta et Thiago Silva. A gauche, Allegri hésite entre Antonini et Zambrotta, avec le second qui est favori (…). Le milieu sera dur comme du béton avec Ambrosini (ou Emanuelson), Van Bommel et Nocerino. C’est en attaque que de nombreux doutes subsistent : Ibrahimovic sera titulaire. Après son repos forcé et son énième coup de folie, il doit se racheter. En Europe, il n’a jamais réussi à briller totalement. Milan a besoin du meilleur Ibra, motivé, en forme et serein, de ce joueur unique qui peut faire la différence. Il connait bien Arsenal après avoir inscrit un doublé en quart de finale 2010 alors qu’il était à Barcelone. A ses côtés, il y a deux places pour trois joueurs : Seedorf, Robinho et El Shaarawy. Le Petit Pharaon a conquis tous les tifosi. Il a prouvé être autant fiable qu’un vétéran mais fougueux et imprévisible comme un jeune. Il reste très (trop) peu utilisé par Allegri mais mérite de vivre sa grande soirée de Champions League. En quelques semaines, il est passé de jeune promesse à une splendide réalité, à tel point que plusieurs experts le comparent à des grands joueurs comme Kakà et Del Piero et le sponsorisent pour une place en Nazionale pour l’Euro 2012. El Shaarawy a été attendu, bien entouré et suivi par tout le monde, son dynamisme, sa détermination et ses coups de génie font plaisir à voir. Cela faisait longtemps qu’un si grand talent italien n’avait pas été valorisé en Serie A et dans un grand club. Et pourtant, Allegri pourrait lui préférer l’expérience du Seedorf éteint de ces dernières semaines… Allegri a son destin en main mais risque le suicide tactique s’il décide par exemple d’aligner Zambrotta, Seedorf ou encore Emanuelson mezz’ala droite. Ce soir l’entraineur milanais n’a pas le droit à l’erreur car en Champions League, la moindre est erreur est fatale.

Il sera d’abord important qu’Allegri effectue les bons choix. Ensuite, il faudra un tout autre Milan que celui vu à Udine et ces dernières semaines : un Milan déterminé, concentré, attentif, patient et concret, avec des Rossoneri qui se battent comme des lions et qui donnent tout pour ce club. Il faudra jouer intelligemment en pensant à la double confrontation, il sera donc important d’éviter à tout prix d’encaisser le moindre but et si possible en marquer au moins un. On veut voir un grand Milan, tous les joueurs devront exploiter leur potentiel maximum et on pense particulièrement à Ibrahimovic. Cela fait trop longtemps qu’on n’a plus connu les quarts de finale de Champions League alors qu’un club comme Milan devrait les atteindre pratiquement chaque saison. Rompons cette malédiction anglaise et prouvons à tous que l’AC Milan est toujours un grand club d’Europe, pas seulement au niveau de son palmarès mais aussi pour ce qu’on voit sur le terrain. Faites-nous rêver!

Forza Milan

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Article rédigé par admin
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