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Le secteur d’investissement qui a connu une année record: L’Art!

Publié le 16 février 2012 par Copeau @Contrepoints

Alors que peu de secteurs semblent échapper à la crise de l’endettement public, le marché de l’art fait figure d’exception, avec une santé insolente en 2011.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Le secteur d’investissement qui a connu une année record: L’Art!
S’il est un domaine d’investissement qui se porte particulièrement bien, c’est celui de l’art. Nous en parlons régulièrement sur ce site ; les risques qui existent sur la monnaie, les risques qui existent sur le système bancaire et le système financier engagent à la plus grande prudence en termes de placements. C’est sur le tangible, le concret que les particuliers se doivent d’investir actuellement. Dans ces domaines, nous avons, bien sûr, l’immobilier ou les métaux précieux. Mais pas seulement, d’autres investissements comme la forêt ou l’art sont aussi excellemment susceptibles de passer une crise, même grave. Les douloureux moments de l’histoire sont là pour nous le démontrer.

Est-ce parce que nous vivons une période trouble qui, probablement, préfigure des moments difficiles que 2011 fut une année exceptionnelle sur le marché de l’art ?

Le site spécialisé sur le marché de l’art, Artprice.com, nous propose 10 chiffres caractéristiques de cette année folle.

11,5 milliards de dollars : C’est le produit mondial des ventes aux enchères. Il s’agit assurément d’un record absolu. Pour la première fois, le produit des ventes aux enchères d’art dépasse les 10 milliards de dollars.

La part de marché de la Chine s’élève à 41,43% : La Chine, qui était déjà devenue le premier pays sur le marché de l’art mondial en 2010, confirme sa prédominance en 2011. Ce n’est pas le seul pays asiatique à connaître une forte croissance de l’investissement dans l’art. Singapour, en hausse de 22%, ou l’Indonésie, avec un bond de 39% surgissent aussi dans le paysage. L’Asie peut, dès 2012, représenter la moitié du marché de l’art.

La France se maintient en 4ème position. Encore troisième il n’y a pas si longtemps, en 2006, la France maintient cette année encore sa quatrième place au palmarès du marché de l’art. Il faut dire que la France, c’est essentiellement Paris et que la capitale est désormais derrière non seulement Londres et New York, mais aussi Pékin et Hong Kong. Shanghai, avec une croissance de 21%, talonne Paris et s’est donnée comme objectif de la passer sous deux ans. Si Paris reste dans le concert des grandes places, c’est certes grâce au travail de ses grandes salles et de son expertise, mais c’est aussi grâce à un marché intérieur qui peut vivre en dehors de la pression fiscale castratrice que les autres secteurs connaissent dans notre pays. Les plus-values réalisées à la revente d’objets d’art sont exonérées de prélèvements sociaux, exonérées de fiscalité. Les objets détenus n’entrent pas dans l’assiette de calcul de l’ISF. C’est la dernière grande niche fiscale en France.

57,2 millions de dollars ! C’est le prix record payé pour une œuvre en 2011. Il s’agit d’une peinture lavis à l’encre de Qi Baishi qu’il a terminée en 1946 et présentée au général Tchang Kaï-chek pour son 60ème anniversaire. Son titre en est Eagle Standing on Pine Tree ; Four-Character Couplet in Seal Script (illustration ci-dessus) et elle a été adjugée à 57,2 millions de dollars le 22 mai 2011 à Pékin.

272 millions de dollars : C’est le montant réalisé en une seule vente par Christie’s en Art Contemporain d’après-Guerre, à New York le 9 novembre 2011. Lors de cette vente, 41 lots sont partis au-dessus de 1 million de dollars !

12 400 : C’est le nombre d’artistes qui ont vu leur adjudication maximale dépasser leur record précédent.

1 688 : C’est le nombre d’enchères millionnaires réalisées en 2011. Bien sûr, sans surprise, c’est la Chine qui détient le record du plus grand nombre d’œuvres d’art adjugées au-dessus du million de dollars : 774. La place de Hong Kong à elle seule s’est adjugée deux fois plus d’enchères dépassant le million de dollars que dans toute la zone euro réunie.

58,5% : C’est la part de chiffre d’affaires réalisée par le 1% des lots les plus chers. C’est proprement incroyable, plus de la moitié des sommes investies en 2011 sur le marché de l’art l’ont été sur 1% des œuvres. Les 99% autres se partagent moins de la moitié du marché.

34% : C’est le taux d’invendus. C’est intéressant car si les prix ont flambé, si le nombre d’objets mis en vente a progressé de 7%, c’est la première fois depuis 2007 que le taux d’invendus descend en dessous des 35%. Le marché est donc en pleine expansion.

69% : C’est la part des lots vendus à moins de 5000 dollars. Ce chiffre est intéressant aussi. Bien que proportionnellement en baisse, le nombre de lots abordables a augmenté en valeur absolue. Le marché de l’art reste abordable dans l’immense majorité de ses ventes. Les paillettes du show bizz ne doivent pas faire peur au commun des mortels.

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