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Publié le 16 février 2012 par Toulouseweb
PistesLes aéroports parisiens créent des emplois.
Souvent, les grands aéroports, pour la plupart privatisés, suscitent des critiques injustes. Leurs gestionnaires sont accusés d’avoir la responsabilité de tiroirs-caisse assis sur de confortables monopoles, d’imposer aux compagnies aériennes des redevances trop élevées, de chercher à attirer des boutiques de luxe, à parler commerce davantage que de transport aérien.
Rien de cela n’est tout à fait faux, mais ce n’est pas davantage exact : il convient de nuancer le propos, de donner la parole aux chiffres pour écarter d’innombrables idées reçues. Ce que fait Aéroports de Paris en se penchant avec attention sur l’impact socio-économique des aéroports de CDG, Orly et du Bourget. Il s’agit tout simplement, affirme Pierre Graff, président d’ADP,d’un «outil de pilotage». Il est étonnant et instructif, c’est le moins que l’on puisse dire.
L’activité économique liée aux trois aéroports parisiens correspond à 340.300 emplois, sur base d’une nouvelle étude menée par le BIPE pour le compte d’ADP. Soit 8,3% de l’emploi salarié en Ile-de-France et 2% de la totalité de l’emploi salarié en France. Ce qui correspond à une valeur ajoutée de près de 30 milliards d’euros injectée dans l’économie française.
Cette étude montre aussi que la croissance de l’emploi dans les aéroports parisiens est sept fois plus dynamique que l’évolution enregistrée pour l’ensemble de la région parisienne. L’année dernière, 18.450 emplois directs, indirects et induits, ont ainsi été créés, à un moment où l’économie restait pourtant fragile. Dès lors, la réalité chiffrée du transport aérien français mérite de toute évidence une image autrement positive que celle qui lui est souvent attribuée. Une remarque qui prend une signification particulière en ces temps troublés, compagnies en difficulté et Air France en mauvaise posture occupant toute la place.
Le secteur aéroportuaire parisien, au sens large, se compare favorablement à l’agriculture, à la production et à la distribution d’électricité, à la métallurgie, etc. C’est un retour aux fondamentaux, compagnies aériennes, avionneurs, BTP aviation attirant toute la lumière en laissant dans l’ombre une grande partie des moyens indispensables au bon fonctionnement du «système».
Le détail fait apparaître le poids dominant de CDG, avec 247.893 emplois directs et autres, en progression moyenne de 3,09% par an, à comparer à 0,51% pour l’ensemble de l’Ile-de-France. Les chiffres d’Orly sont évidemment plus modestes, tout comme le sont ceux du Bourget, plate-forme spécialisée dans l’aviation d’affaires mais qui compte aussi des industriels sur son territoire.
Point remarquable, ADP jongle avec ces statistiques en toute quiétude. CDG, navire amiral du groupe, fort de deux doublets de pistes, dispose d’une forte capacité de croissance alors que Londres-Heathrow, numéro 1 européen, est au bord de l’asphyxie, enfermé dans un carcan étroit, deux pistes seulement et aucune perspective de déblocage avant longtemps de cette situation très pénalisante.
Les aéroports parisiens accueillent des visiteurs dépensiers, suscitent l’implantation d’entreprises, bénéficient d’atouts solides. La stratégie de la grande plate-forme de correspondances d’Air France («hub»), tout comme celle de FedEx, a donné de multiples preuves de son bien-fondé. Mais, remarque Pierre Graff, «rien n’est jamais acquis, il nous faut rester vigilants pour garder notre rang».
Pierre Sparaco - AeroMorning

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