J'ai toujours considéré, en politique, que parler de son adversaire en se rabaissant au niveau de l'insulte et du caniveau était une faute. Une erreur. Les électeurs n'aiment pas ceux qui passent leur temps à baver sur l'autre.
C'est une des raisons pour lesquelles j'ai profondément déploré la campagne à la salaud de l'UMP depuis l'automne. C'est une des raisons aussi qui me ferait penser que Sarkozy n'a pas forcément perdu, vue la jouissance d'une certaine gauche à se rependre sur la droite, d'une manière qui ne fait honneur à personne.
Nicolas Sarkozy a traité François Hollande de "menteur". C'est moyen. C'est même moyenasse...
Il y avait un débat y a quelque temps, où l'Hérétique m'avait demandé "François Hollande, fou ou menteur". Je lui avais répondu d'une part que les termes étaient moyenasses (déjà). Et j'avais répondu "ni l'un ni l'autre". Il fait de la politique. Il arrange peut être la réalité et les chiffres pour les faire coller à son argumentaire, et a peut être une lecture des évènements partiales et sujettes à discussion.
Mais menteur, sûrement pas plus que Nicolas Sarkozy, François Bayrou, ou avant lui Lionel Jospin, Ségolène Royal, Jacques Chirac, et consort...
Si Nicolas Sarkozy veut refaire son retard en utilisant les ficelles de Nadine Morano ou Bernard Accoyer, je comprends le relatif optimisme des militants socialistes en ce moment. Il ne remontera jamais la pente comme ça.
Après, que ses équipes démontent les arguments et attaques d'Hollande qu'ils jugent être des arrangements avec la réalité, qu'ils le fassent. C'est la politique. Mais qu'ils le fassent avec respect, avec méthode, sans pratiquer cette insulte et cette arrogance méprisante qui gonfle les citoyens...
Je crains qu'au concours du menteur de Moncrabeau, il y ait beaucoup de candidats dans notre classe politique... Alors restons humble et digne...