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Le temps, c’est de l’ argent….

Publié le 17 février 2012 par Chapitre5.com

Les indices ne varient guère depuis plusieurs semaines en Europe, encore moins à Paris qui plafonne vers 3400. Cela justifie notre prudence: la reprise boursière n’ est pas encore en vue. On ne peut que chercher des cas particuliers pour investir, mais non pas jouer une reprise des indices. Donc, il faut conserver son cash pour saisir des occasions.

En effet, depuis un an (voyez nos posts précédents), notre stratégie reste commandée par 2 certitudes:

1 : le sur-endettement des Etats et des ménages en Occident doit être résorbé avant qu’ une reprise durable de l’économie ne puisse s’ installer. Il pèse trop sur les revenus (de ceux qui ont un emploi…) en intérêts et remboursement du capital  pour laisser de la place à l’ épargne et à la croissance. Chacun ne songe qu’ à se désendetter et ceux qui n’ y songent pas ne trouvent plus de prêteur. Cela va prendre encore du temps, surtout que les USA( dont le rating est au niveau du nôtre)  ne feront rien avant leur élection de Novembre prochain.

2 : la « destruction créatrice » est en cours. Elle permettra la naissance d’ entreprises et de technologies nouvelles,  mais elle demeure freinée par la démagogie qui consomme de grosses sommes en pure perte et charge nos prix de revient. Des entreprises publiques ou privées en faillite sont soutenues aux frais des contribuables et donc du pouvoir d’ achat des travailleurs; elles détruisent de la valeur. Les affaires SNCM ou Sea France en sont de menus exemples; les comptes de grands « services publics » tels la SNCF ou Air France et de l’ Etat en sont d’ autres, beaucoup plus gros. Leur reconstruction est freinée par des pratiques contestables et dont on voit mal comment venir à bout. Car en France la réalité des pratiques politiques/syndicales demeure occultée comme le montre la censure du rapport Perruchot :  elles sont tombées à un degré de corruption qui devient inquiétant.  Autant pour des raisons morales que pratiques: ces moeurs compromettent la légitimité des pouvoirs publics à mener une politique ; et elles retardent la modernisation de l’ économie, la création d’ entreprises, et la compétitivité du « Standort Frankreich ».

Accessoirement, le risque d’une guerre dans le Golfe complique l’ analyse. On peut en attendre la hausse du pétrole qui pèserait sur la consommation,  la  fuite des capitaux vers le $ qui le ferait remonter au profit de l’ Europe mais au détriment des exports US, la reprise de l’ inflation ce qui n’ est pas en soi une mauvaise nouvelle, etc. Eléments contradictoires.

Ce blog n’ a pas pour objet de participer aux débats publics mais d’ en tirer les conséquences au plan de la gestion de notre épargne et de nos projets d’investissements. 

Conséquence première: le risque est  politique surtout en France : si le candidat sortant a pris la mesure du problème, celui du PS n’a clairement pas compris les enjeux. S’il gagne, il perdra du temps et de l’ argent dans une politique keynésienne dépassée avant de faire ce qu’ il faut, comme en 1984. Ce risque n’ est pas encore valorisé dans le marché. 

Pourtant, le temps commence à faire ses effets. L’aide de la BCE par le LTRO a permis aux banques de stabiliser leurs fonds propres après leur déconfiture de 2008 et à nouveau de 2011. Elles gagnent gros aux frais de leurs clients, mais augmentent leur capital sans appel public. Le système monétaire européen est sauvé, comme celui des USA. Le risque Grec est sous contrôle: les banques ont réussi à provisionner l’ essentiel de leurs créances (75%) et la sortie de la Grèce de la monnaie unique  n’est plus un souci pour la stabilité de la zone €. Le Portugal a su inspirer le respect aux allemands, comme l’ Italie et l’ Espagne. Ils recevront l’ aide nécessaire pour réorganiser leur gouvernance vers plus d’ efficacité et de transparence. Les agences de rating ont perdu une bonne part de ce qui leur restait de crédit après leur cotation des subprimes… Affaire de temps, mais le processus est en marche.

Donc un gros risque en moins. 

Les entreprises qui travaillent sur l’ Asie et les nouvelles puissances industrielles affichent des résultats excellents: Alcatel, l’automobile ( y compris Peugeot qui a souffert d’un accident industriel en fin 2011), luxe, Schneider, Air Liquide  EADS  etc… sont en pleine forme. Les rendements avant impôts de grosses entreprises sont attractifs ( Total par ex.). Leurs PER sont bas, plus que ceux de leurs homologues US. Toutes affichent une grande prudence sur leurs guidances 2012, mais il y a sans doute une part de pudeur vis à vis des opinions publiques…

Si, comme écrit ici depuis un an, la durée de la crise boursière est le tiers de la période de croissance précédente, on commence à se rapprocher de 2014 qui en marquerait le terme. Les variations quotidiennes ne semblent pas répondre à d’ autres raisons que celles de l’ animation des marchés par ses agents (ex.  cette semaine du 17/2), recherche d’un VIX faible pour récupérer la valeur temps des futures achetés/vendus par des spéculateurs).

Techniquement, les volumes ne sont pas revenus, donc les grands investisseurs( caisses de retraite et vie) sont encore absents. Les marchés demeurent aux mains des traders qui vendent de la volatilité et font des différences rapides sans référence au fondamental. Mais un creux soudain dû à une crise extérieure, telles la guerre ou des émeutes civiles, serait une bonne occasion d’ entrer sur le marché. Parce qu’il serait le 3ème : 2001, 2009 et donc le dernier dans un classique cycle boursier de long terme. 


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