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Déodorants à base de sels d'aluminium sur peau rasée : danger !

Publié le 17 février 2012 par Bioaddict @bioaddict

De récentes études confirment qu'environ 18 % de l'aluminium contenu dans les déodorants traversent la peau rasée ou lésée. Et sa neurotoxicité inquiète de plus en plus les chercheurs. Déodorants à base de sels d'aluminium sur peau rasée : danger ! 

Ces fameux chlorohydrates d'aluminium incriminés dans un éventuel effet cancérigène ont déjà fait parler d'eux dans les médias il y quelque années. On les suspectait de participer au développement des cancers du sein. Mais pour les scientifiques, le problème n'est pas le caractère potentiellement cancérigène de l'aluminium mais son effet neurotoxique, l'aluminium pouvant atteindre les cellules du cerveau, s'y fixer, et s'y accumuler.

La peau absorbe l'aluminium

Jusqu'à présent, il n'existait que très peu de données sur le passage de l'aluminium à travers la peau.... Le professeur Roger Deloncle, chercheur à la faculté de pharmacie de Tours, et le docteur Olivier Guillard, chercheur à la faculté de médecine de Poitiers, ont beaucoup travaillé sur ce sujet et ont vu leurs croyances remises complètement en question après la découverte d'un cas clinique exceptionnel, une femme intoxiquée à l'aluminium (qui se plaignait de douleurs osseuses et d'une extrême fatigue) suite à l'utilisation biquotidienne d'antitranspirants sur peau rasée (*).

L'AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) a alors demandé des études** plus approfondies sur les déodorants. Il a ainsi été montré que 18% de l'aluminium contenu dans les déodorants (sous forme de chlorhydrate d'aluminium) passent à travers la peau quand celle-ci vient d'être rasée.

Réduire la quantité d'aluminium ou le supprimer ?

Suite aux résultats de cette l'étude concernant le passage transcutané de l'aluminium, l'AFSSAPS a publié un rapport en octobre 2011 sur l' " Evaluation du risque lié à l'utilisation de l'aluminium dans les produits cosmétiques ".

Pour assurer la sécurité des consommateurs, leurs recommandations préconisent de limiter à 0.6% la concentration en aluminium dans les produits antitranspirants ou déodorants pour une application quotidienne à long terme. Mais cette concentration peut encore aller actuellement jusqu'à 5% (ce qui représente 20% de sels d'aluminium dans le déodorant)...

En l'état actuel des connaissances, cette recommandation pourrait être applicable à toutes les formes aluminiques.

L'Agence souhaite également qu'il soit inscrit sur les emballages que ces produits ne doivent pas être utilisés sur des peaux rasées ou en cas de lésion de la peau.

Tenir compte aussi de l'accumulation

Par ailleurs il n'y a pas que les déodorants qui contiennent de l'aluminium. D'autres produits cosmétiques d'utilisation courante en contiennent aussi.

L'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) précise qu'elle n'a pas encore pris en compte l'exposition totale aux divers produits cosmétiques contenant de l'aluminium, d'où une évolution possible de ces recommandations ! Elle explique que " des données relatives aux autres conditions d'exposition (quantités, absorption cutanée, toxicité) pourraient permettre d'affiner l'évaluation du risque lié à l'utilisation d'aluminium dans d'autres produits cosmétiques ". Le travail est donc loin d'être fini...

Ces études récentes montrent donc que l'utilisation de déodorants contenant de l'aluminium par voie cutanée ne peut pas être garantie sans risque... (avec en outre le problème d'accumulation dans l'organisme de ce métal par différentes voies, dont l'alimentation).

Pour le docteur Guillard, les choses sont claires " l'aluminium n'est pas nécessaire à la vie et est toxique une fois dans l'organisme, il doit être exclu des produits cosmétiques ".

Rappelons que la charte Cosmebio exclut les sels d'aluminium (chlorohydrates) dans les déodorants bio.

Reste le cas spécifique de la pierre d'alun...

Caroline Chavigny

*"Hyperaluminemia in a woman using an aluminum-containing antiperspirant for 4 years", American Journal of Medecine, vol. 117, déc. 2004, O. Guillard and Co.

**réalisées par les Laboratoires PMIC


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