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Sherif, fais-moi re-peur

Publié le 18 février 2012 par Pagman

 

... Comme lors de la plupart des grands événements à Chihuahuan, le Sherif Shark Ozzie avait accordé la primeur de sa toute dernière saillie à la piquante Lorrie Ferrirans. Une vieille habitude, sans doute. La journaliste du Chihuahuan Post l'avait toujours accueilli avec ferveur. Cinq colonnes à la une, l'annonce tant espérée s'affichait enfin : "OUI, CHUIS CANDIDAT". Sous la pression de quelques assistants zélés équipés de Colts 45 chargés, la foule en presque liesse se hâta jusqu'à la Grand-Rue de Chihuahuan et même qu'il y avait des enfants sur son passage (question de taille) et des charcutiers et des boulangers et des maçons (pour faire ses courses en même temps) qui étaient venus spontanément à la force du canon. Shark paradait dans la rue, serrait des mains, écoutait ou faisait bien semblant. À Chihuahuan, le suspense sur l'envie de Shark de briguer un second mandat de sherif avait fait long feu comme disaient les Arapahos après un bon barbecue de bison.

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Parmi le cercle influent des partisans de Shark Ozzie, certains avaient élaboré des affiches à la gloire du Grand Lui-Même dans sa Mansuétude toute Munificente. Shark tourné vers l'avenir mais en arrière. Une performance digne du grand cirque Gruss, des ruskoffs de passage dans les faubourgs de Chihuahuan. Après tergiversation avec son équipe de campagne, majoritairement des bœufs et un bon paquet de chèvres, Shark lui-même constata qu'elles étaient parfaitement ridicules et qu'il valait mieux revenir à du bon vieux classique avec un message fort. Pas du Fuerza Chihuahua tout raplapla. Du concret.

fuerza-chihuahua.jpg

Ce qui fut fait sans attendre car Shark avait la gachette facile et même s'il tirait mal, il avait six balles dans le barillet. Sur un malentendu, il pouvait faire mouche. Pour la seconde affiche, Shark Ozzie opta pour un subtil stratagème quasi imperceptible afin d'incarner l'ordre, la morale et l'histoire en marche même en arrière. Il se laissa pousser la barbe. Cette folie capillaire, c'était un peu sa dernière chance. Sinon, il risquait bien de se retrouver à poil. Et peut-être même à l'ombre.

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Retrouvez au bout de cette phrase tous les épisodes de  La vie est un Western


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