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Be kind refoot (génie du footballisme)

Publié le 09 mars 2008 par Joachim
Pendant la coupe du monde 2002, il y avait sur l'Equipe TV, une émission de télé « Enfin du foot » animée par Didier Roustan. Comme ils n’avaient pas assez d’argent pour acheter les droits des images des matches, ils retournaient les buts et les actions dans un square entre copains footeux. Je m’étais dit qu’il y avait là une superbe idée de cinéma, qu'un jour, je la recaserais dans un film et paf, cette semaine sortent deux films qui la reprennent, sans doute involontairement :
D’une part, cette séquence d’Andalucia (Alain Gomis 2008) pour l’idée du geste footballistique comme transe voire extase artistique (même de quelques secondes) .
Et d’autre part, Be kind rewind (Michel Gondry 2008) dont je parle sans l’avoir vu, pour l’idée des remakes cheap et cependant fort pédagogiques.
Tout cela m’a entraîné dans une cure de moments footballistiques desquels il apparaît :
- que Pelé reste le seul footballeur dont certains moments de légende sont des « occasions manquées », des gestes purs, hors du jeu, hors du score, hors du match, hors de l’équipe. Qu’il n’y ait pas eu but dans ces trois actions (la feinte contre l’Uruguay, le lob contre les Tchèques et la tête piquée stoppée par « l’arrêt du siècle » de Gordon Banks)...

... en rajoute encore plus à la légende. C'est le "human after all" de Pelé, c'est le fil de travers rajouté exprès dans certains tapis persans pour indiquer que seul Allah est parfait.


Sinon, le projet d’Andalucia, autoportrait double (celui du réalisateur et de son interprète Samir Guesmi) et foutraque, ne manque pas de beaux gestes mais se la joue peut-être un peu trop perso pour réellement emballer. Et puis, il y a d’assez belles idées sur l’incarnation (en particulier, dans les scènes justement où le héros fait face à des pures représentations : comme au Musée Grévin, en perpétuel figurant du cinéma français ou face aux toiles du Greco) mais il manque peut-être que le film s’étende un peu plus au-delà de son seul personnage principal, et que sa quête de transe poétique contamine plus largement le film mais bon, c’est déjà pas mal. En somme, tempérament bouillonnant mais en attente de confirmation. Les inspirations sont là, mais manque quelques enchaînements pour que ses envolées soient plus convaincantes.
En délaissant un moment le cinéma, l’impression que le foot produit lui aussi ses propres remakes. Affirmation du foot – et du sport plus généralement –comme d’un fait culturel à part entière, d’où la naissance de plusieurs projets transversaux comme cette performance de Massimo Furlan en août 2006 au Parc des Princes où il rejoua la demi-finale France-Allemagne 1982. Remake « suédé » (c’est le terme de Gondry) du match le plus traumatisant du siècle pour la psyché nationale, où le faux Platini devient une figure quichottesque sur un terrain dix fois trop grand, dans un stade vide aux neuf dixièmes, mais d'où sourdent quelques bribes de l'ambiance du match original via le grand écran du stade.


Ici, le penalty égalisateur (pas besoin de montrer les images originales, tout le monde les connaît par cœur).


Mais plus que ça, sans avoir besoin d’avoir recours à « l’art » ou à « la performance », le foot génère parfois ses propres remakes piteux quand quelques joueurs naïfs croient que la légende passera une seconde fois.
Là, c’est Mikaël Landreau qui a voulu refaire….


…. le penalty le plus surprenant de l’histoire.



Et puis là, c’est Robert Pires et Thierry Henry…..



… qui ont voulu refaire du Johann Cruyff, le second penalty le plus surprenant de l’histoire.



Mais parfois, il arrive que le remake (Messi 2007) égale la légende (Maradona 1986) et quand c’est comme ça, on se tait….




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