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Il était beau mon légionnaire

Publié le 09 mars 2008 par Juval @valerieCG

militaire Je suis sortie avec un militaire. De carrière. Pas le pauvre gars qui, à la Préhistoire, était obligé d’aller éplucher des patates pendant 12 mois.


Il y a un avantage à être militaire. Quand on est chauve, on peut feindre ne pas l’être et de devoir juste obligé d’avoir une coupe règlementaire au cas où un méchant te tirerait les nattes. C’était le cas de mon militaire ; appelons-le John R.

John R. avait donc raté ses études une forte vocation. Il voulait défendre sa patrie. C’est beau. C’est noble. Simplement moi à l’époque, le repos du guerrier je n’avais pas envisagé.
Je vous rappelle que j’étais quasi punk.
Et donc un jour que je m’emmerdais l’amour a débarqué, je suis sortie avec lui.
C’est là que le romantisme m’est tombé dessus. Un peu comme la syphilis sur le bas-clergé. Il était mon citron et moi son zeste, j’étais son thé et lui ma tasse, lui ma guitare et moi sa basse, moi la chèvre et lui le légionnaire.

C’est qu’en amour il ne rigolait pas le John R.

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Un jour, il est parti en manœuvres. Alors les manœuvres c’est un lieu tenu secret (tu parles 14 tanks à Monceau-les-Mines c’est courant), où on court dans la boue, on fait vroum vroum, on fait pouet pouet et on se lave pas.

En 4 jours il m’avait envoyé deux cartes postales. De marmottes. Comme je suis un peu à la DGSE, j’en ai conclu qu’il était à la montagne.
On ne m’avait pas envoyé de cartes d’animaux depuis mes 5 ans, j’ai pleuré quasi. J’ai mis ça à coté du calendrier du facteur, qu’il me fourgue chaque année lorsqu’on gémit ensemble sur la privatisation.

Au retour, une peluche. Oui une marmotte. Vous voyez les magnifiques peluches achetées sur un relais autoroute ? Ben ça. Mais attention. Une marmotte rose avec un gros nœud autour du cou, nœud sur lequel était brodé “Valérie je t’aime”.

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Et ça je vous prie de croire que ça donne la nausée les larmes aux yeux.
Le weekend c’était sympa. Comme la nourriture militaire est, paraît-il, dégueulasse -, on allait au restaurant. Au mac do exactement. Et après au cinéma. Et comme il devait suivre assidument les Chroniques de Juliette, on a vu en 15 jours trois Steven Seagal. Il en sortait avec une sorte de lueur dans les yeux ; il aurait vu Catherine Zeta-Jones nue que cela aurait sans doute été pareil.

Un jour il m’a rapporté un autre cadeau. Il était très généreux : une rose rouge et deux rations militaires. C’était sympa il y avait un mini réchaud et des tripes en boîte. Je n’avais pas non plus joué à la dînette depuis mes 5 ans. Le jour où il a décidé de me présenter à son colonel (trémolos dans la voix), nos chemins se sont séparés.

C’est là que je suis sortie avec Jeanne d’Arc.


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