Magazine High tech

Lecture sociale : de nouvelles obligations pour l’auteur ?

Par Ebouquin

L’année 2012 sera sûrement celle de la lecture sociale. Il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive un email de journaliste me questionnant sur le sujet (idem pour SoBookOnline). Cet usage, encore à cerner, ne manque pas d’attirer l’attention de médias. La moindre nouveauté sur un service de lecture ou startup développant un outil de lecture social au droit à son heure de gloire médiatique avant de rejoindre, bien souvent, la masse de services ou de réseaux sociaux de lecture tombés dans l’oubli.

Parmi ces services, Readmill sort du lot. L’approche de la jeune startup allemande va à contrepied du reste du marché : interface épurée pour optimiser la lisibilité du texte, API ouverte pour permettre aux développeurs de concevoir des applications branchées sur le service (comme ReadMore ou le très intéressant The Book Report etc.), plug-in Kindle pour récupérer ses notes etc. Dans un récent article sur son blog, la jeune équipe de Readmill aborde la question de la participation des auteurs dans ces nouvelles pratiques de lecture en donnant un exemple récemment repéré sur leur plateforme.

Un auteur suédois, Jonas Joelson, s’est emparé de l’outil pour donner une autre dimension à son dernier ouvrage, Tabula Rasa Hotels. En plus d’un site internet apportant des contenus annexes (audio, vidéo, lieu et photo), il est venu commenter son propre livre pour donner aux lecteurs des indications sur certains passages, livrer des anecdotes sur son travail d’écriture. Un travail long et minutieux qui vise à fédérer une communauté de lecteurs autour d’un texte.

La plateforme de lecture sociale Copia expérimente aussi la mise en avant d’un texte par son auteur. Will Hermès, critique au magazine Rolling Stone et auteur de “Love Goes to Buildings on Fire”, interagira avec ses lecteurs dans la marge virtuelle de l’application Copia, jusqu’au 21 février. Tout en mettant en avant l’auteur, cette opération sert aussi à faire découvrir aux utilisateurs de Copia les fonctionnalités de lecture sociale, encore trop peu utilisées.

Si dans le cas de Readmill il s’agit d’un auteur autoédité, l’éditeur est partie prenante de l’opération dans le cas de Copia. En effet, l’opération mobilise Copia, l’auteur et son éditeur, Faber & Faber. Aujourd’hui, ce type de promotion reste marginal dans l’édition numérique, mais il se pourrait bien que cela devienne la norme. Pour l’instant, ces travaux sont ceux d’auteurs passionnés qui voient dans les réseaux sociaux (de lecture ou pas) un levier pour trouver plus de lecteurs. Mais à terme, cela pourrait bien devenir une obligation contractuelle (rémunérée ou non) obligeant ainsi l’auteur à communiquer sur son oeuvre depuis les réseaux sociaux.

D’une certaine manière, des clauses de ce type existent déjà (clause dite de “mise à jour”) qui invitent l’auteur à mettre à jour son ouvrage pour qu’il reste d’actualité (notamment dans l’édition technique et de manuels scolaires). On peut tout à fait imaginer une extension de cette clause pour que l’auteur fasse vivre son ouvrage sur les réseaux de lecture.

Le livre numérique se rapproche de plus en plus d’un site web (ou d’un blog) qui demande une attention régulière pour fédérer son lectorat. Oeuvre en perpétuelle évolution, c’est une composante essentielle de ce média. Nul doute que des maisons d’édition, existantes ou à venir, construiront leur valeur ajoutée sur l’univers social qui se construira autour de leur catalogue. Un projet qui va nécessiter la contribution directe des auteurs. Avec ou sans clause contractuelle.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ebouquin 10420 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines