Entre l'univers sombre de "Betty", l'humour décalé de "Fruits of the loOse" et le conte pour enfants "Traces de dents", on te redécouvre à chaque fois. Pourquoi avoir choisi ces styles différents ?Quand j'auto-entreprends, je suis une personne avant tout, aux goûts multiples ; ensuite seulement, un auteur. À la bibliographie qui peut du coup paraître à première vue des plus disharmonique, mais trouvant en fait sa cohérence dans la diversité. Il me plait en tout cas de le croire ainsi. Ensuite encore, au lecteur potentiel, également personne aux goûts multiples, de juger de son intérêt pour toute ou partie de celle-ci. L'auto-édition ne répond pas plus à un besoin narcissique qu'une fin en soi, le circuit de l'édition traditionnelle ne m'ayant jamais fermé ses portes, juste de pouvoir raconter l'histoire qui me plait, telle qu'elle me plait, sans contrainte de catalogue à respecter par exemple. c.debard CONTES D'AUTEURS ne comporte d'ailleurs aucune collection, elle n'est qu'une simple suite de publications, l'auteur comme unique point commun entre elles. Je n'ai jamais eu l'intention de m'enfermer dans ce système, le jour où j'en aurai assez, de l'auto-production ou la narration elle-même, qu'elle soit textuelle ou visuelle, j'arrêterai.
"Traces de dents" est ton dernier projet édité. Que peux-tu nous en dire ?
Côté pitch, pas vraiment plus que la présentation du titre elle-même :
"P'i Louis" est un petit garçon qui sourit, peut-être pas tout le temps, du moins très souvent. Au travers de situations des plus anodines que tous peuvent expérimenter quotidiennement, le pourquoi du comment...… Un enchaînement de tableaux de la vie d'un enfant qui ne se laisse pas abattre ni ne se morfond facilement. La partie texte reste très écrite par rapport à la production courante dans le domaine, donc pas pour les si jeunes enfants que ça. Un livre « d'enfant », petit ou grand, plus qu'un livre jeunesse. Le projet est né en 2001, répondant à l'origine à une commande éditoriale d'une boîte allemande à portée internationale spécialisée dans le guide pratique. Celle-ci souhaitait se diversifier, notamment via l'édition jeunesse. La totale carte blanche fut appréciée, le seul impératif consistant de passer après trois titres de lancement test, gros pompages mal exécutés de l'univers Walt Disney. Un naufrage annoncé qui a, pour ce que j'en sais, coulé la boîte elle-même. Dix ans plus tard, je reprends le projet à mon compte, ceux développés entre-temps en parallèle pour l'édition traditionnelle ne menant nulle part.
Tu dois être le seul auteur BD à avoir présenté tes livres à l'académie française. Raconte nous cette anecdote. Un bête concours de circonstances. Une demande de financement éventuel à l'impression de mon troisième titre adressée à l'Académie des Beaux Arts qui atterrit par erreur un numéro postal plus loin sur le bureau de la responsable des Prix et Concours, à l'Académie Française ; les deux entités n'en formant en fait qu'une seule. Le courrier contenant les deux Betty en PJ est ouvert, les ouvrages lus. Mon téléphone sonne pour m'avertir de l'erreur, mais également me proposer de concourir, Betty ayant été jugée suffisamment écrite pour y prétendre. Après l'avertissement, néanmoins, que l'Académie ne considère pas vraiment la bande dessinée comme faisant partie du genre littéraire au sens propre du terme, les 24 pages du petit livret vert de règlement ne la mentionnant d'ailleurs à aucun moment. Je propose donc, sans résultat à espérer ni obtenu, mais voilà, « ça, c'est fait ».
L'Avenir pour toi, c'est quoi, une autre auto-édition, un partenariat, une série? Dis-nous tout, madame Irma, n'as pas voulu....Le premier projet qui se concrétisera. L'Avenir est bien présent, déjà en cours au moment où j'écris ces lignes. L'auto-édition attendra seulement un peu, il faut que je m'occupe du petit dernier qui vient tout juste de paraître avant d'envisager une continuité. L'argent doit rentrer, l'auto-financement ne se fait pas sur un claquement de doigts, il y a du travail avant ça. Créer pour proposer, proposer pour récolter, récolter pour continuer.Quant au circuit traditionnel, des collaborations sont à l'œuvre ou envisagées, pour one-shot ou mini-série, dans les veines réalistes ou jeunesse de mes compétences, en tant que simplement dessinateur ou scénariste. Des projets intéressent, d'autres sont clairement refusés... « secteur de la BD gangréné par la surproduction, gel des nouvelles signatures »... Blabla blabla, la routine. Je ne peux pas renseigner d'avantage madame Irma. Ça bosse.
Tu es de Bagnères-de-Bigorre, tu ne dédicaces que dans le sud ouest de la France? Où peut-on te trouver le plus souvent ?Plus facilement plutôt un peu partout ailleurs en France, selon invitations spontanées ou sollicitations à participer de ma part. Je m'applique à rester mobile un maximum. Quelques manifestations récurrentes par ci, nouvellement expérimentées par là. Bizarrement et logiquement pas trop par chez moi. Soit qu'il n'y en ait pas eu beaucoup pendant longtemps, soit que le public d'ici est mon premier, donc naturellement aux balcons à nouveauté. Je vais plutôt privilégier les endroits où le lecteur ne me connait pas forcément, quand bien même mes ouvrages peuvent se trouver sur n'importe étalage, par simple commande libraire si pas ou plus disponibles en rayonnage. Passons au quizz 7 sur 7: Le principe est simple, 7 questions sur tout et rien, et tu as un ou 7 mots pour répondre.
- 1: Alpes ou Pyrénées ?
- 2: En voiture ou à pied ?
- 3: 7 moments que tu as kiffé dans ta vie.
- 4: Thé ou café ?
- 5: 7 trucs que tu dis "pourris" devant les autres mais qu'en fait tu adores.
- 6: Bar entre potes ou resto chic avec ta chérie ?
- 7: 7 sites que tu recommandes.
Merci cédric. Plus d'infos sur son blog.
Images © c.debard CONTES D'AUTEURS. Tous droits réservés.