Le succès grandissant des tablettes, smartphones et maintenant « Padfones » ne doit pas faire oublier que dans l’attirail du geek existe encore et toujours l’éternel PC qu’il soit portable ou fixe et MSI l’a bien compris avec son X-SLIM X370 que j’ai eu l’occasion de prendre en main pour vous.
Le X370 de MSI suit la tendance actuelle sur le marché des PC portables en nous proposant un poids contenu (1.4Kg nous y reviendront) et des performances bureautiques et multimédia se voulant satisfaisantes grâce au dernier né des processeurs basse consommation d’AMD : l’APU E-450.
Se voulant plus accessible qu’un Ultrabook, mais plus performant qu’un netbook, le X-Slim X370 est donc à la croisée des chemins, mais cette philosophie du compromis, ce X370 le paye cher comme vous allez le constater.
Caractéristiques :
Processeur AMD « Brazos » E-450 dual Core 1,6 Ghz
Chipset graphique : AMD Radeon HD6320
Mémoire Vive : 4Go RAM
Écran : 13,4″ résolution 1366 x 768p
Disque dur : 500Go 5400tpm
Dimensions : 324 x 227 x 23 mm
Poids à vide : 1,4 Kg
Poids réel : 1,7 Kg
Prix : 500€ environ
Design et finition
Commençons par le design et la finition, tarification accessible oblige, exit les matériaux nobles et les plastiques travaillés de type soft touch, nous avons ici affaire à du plastique certes robuste, mais pas transcendant, le châssis en lui-même est agréable à l’oeil, tout de blanc vêtu, il limite la visibilité des traces de doigt et la présence de textures sur le capot lui apporte un certain cachet que l’on retrouve peu ou pas sur des produits de cette gamme.
Le X370 peut paraître fin, mais sa batterie 8 cellules lui confèrent un embonpoint assez mal réparti puisqu’il se situe complètement à l’arrière du châssis, il y avait mieux à faire de ce côté là lorsque l’on voit ce qu’un U36D d’Asus est capable de réaliser pour un poids moindre et des performances qui ne sont pas comparables.
Chauffe et bruit
Le gros point noir du « tout plastique » reste cependant sa mauvaise dissipation de la chaleur et ce X370 n’en est pas exempt : après plusieurs heures passées à faire tourner une vidéo en 720p sur l’ordinateur, le repose-poignet a atteint une température à la limite du supportable dans une utilisation courante et ceci est certainement dû à un système de refroidissement sous-dimensionné.
Ce qui me permet de rebondir sur le bruit de la machine, en utilisation courante, le X370 sait se montrer discret et c’est après tout ce que l’on attend d’une machine de bureautique, mais lorsque j’ai pris l’initiative de lancer une vidéo en haute résolution à partir de mon disque dur réseau, le système de ventilation s’est clairement fait entendre dans une pièce relativement grande, mais en pleine nuit. N’espérez donc pas vous faire un marathon nocturne de l’intégrale de Game of Thrones en HD si vous résidez avec une moitié qui a le sommeil léger.
Le ventilateur dédié au refroidissement des composants internes n’est pas le seul à blâmer, le plastique comme je l’ai déjà évoqué est un facteur aggravant, mais c’est également une conséquence inhérente au design de l’appareil qui est sans doute le principal responsable de ces désagréments : seules deux minuscules zones d’aération sont prévues pour évacuer l’air chaud de l’ordinateur ce qui provoque une montée dans les tours assez rapide du ventilateur qui se stabilise à une vitesse élevée pour garder le système au frais.
Le clavier
Je me suis laissé séduire par la rédaction d’un certain nombre d’articles à l’aide de ce portable et si les touches de type « chiclet » du clavier n’ont rien de rédhibitoire bien au contraire, le fait qu’elles n’occupent pas la totalité de la largeur du châssis est pour moi inacceptable. Ainsi on perd nos repères si l’on est habitué à retrouver une touche entrée à la forme traditionnelle en « L renversé » et cette petite subtilité a su me faire grincer des dents à plusieurs reprises, pas pratique donc de devoir revoir ses habitudes de frappe si l’on est amené à se servir de plusieurs ordinateurs différents. Autre point noir en ce qui concerne les touches, elles se sont avérées bruyantes avec une sonorité portée sur les aiguës, vous aurez tord de vous acharner sur ces dernières si vous êtes dans un lieu public calme comme une bibliothèque par exemple.
Le touchpad
Le touchpad quant à lui fonctionne très bien en utilisation traditionnelle, mais comme il est devenu la norme en 2012 de proposer un touchpad multitouch, MSI ne déroge pas à la règle. Malheureusement, ce n’est pas une réussite, et ce, pour deux raisons : La première est que d’autres constructeurs qui ont adopté le multitouch de leur touchpad ont porté un soin particulier à ce que la texture ainsi que la qualité du plastique ou du verre soit pensés pour faciliter la reconnaissance des gestes tactiles, il n’en est rien sur ce X370 et les défilements verticaux à l’aide de deux doigts sur mon navigateur internet n’ont fait que mettre en lumière la précision médiocre du dispositif. Ensuite, le zoom dont je me sers quotidiennement surtout sur une dalle de cette taille, ne s’en sort pas mieux et c’est au prix de saccades et autres ratés que vous pourrez exploiter cette fonctionnalité qui demeurera anecdotique tant vous préférez l’utiliser comme un touchpad traditionnel.
La connectique
Vous me direz encore un point négatif et pourtant ce n’est pas faute d’essayer. MSI fait l’impasse, certainement pour des raisons de coûts sur l’USB 3.0 au profit de deux ports USB 2.0, on retrouve les traditionnels connecteurs RJ45 10/10/1000Mbps, un lecteur de carte SD et deux sorties vidéos à savoir VGA et HDMI. Rien de transcendant donc.
Le lecteur CD
Comme d’autres constructeurs, MSI a choisi de ne pas grever le poids de son X370 avec un lecteur optique intégré, il est cependant livré avec la machine sous la forme d’une unité externe à brancher sur les deux ports USB du X370, la faiblesse de la connectique se fera d’autant plus sentir donc.
Le poids
MSI annonce un poids d’1,4Kg pour son X370, il s’agit bien évidemment du poids sans batterie, son poids réel est de 1,7Kg ce qui le place en concurrence directe en terme de transportabilité avec des appareils autrement plus performants et ceci sans compter le fait qu’il vous faudra y rajouter les quelques 200grammes supplémentaires du lecteur optique si vous en avez l’utilité. Près de deux kilos donc pour une solution tout-en-un, excusez du peu. Mais c’est surtout la mauvaise répartition du poids qui m’a le plus déçu, un Asus U36D au poids supérieur peut facilement être porté à bout de bras en ne se servant que de trois doigts, n’espérez pas en faire de même avec le X370 qui paye sa batterie 8 cellules par un surpoids vers l’arrière du châssis qui déséquilibre totalement la sensation de légèreté recherchée sur ce type de produits.
Les performances
AMD avait suscité beaucoup d’espoirs avec sa plateforme Brazos, une partie graphique dédiée, un processeur capable de tenir la dragée haute aux Atoms qu’il était censé concurrencer, seulement voilà les choses ont rapidement évolué et Intel son principal rival avec son Cedar Trail a comblé son retard sur ce segment de l’entrée de gamme.
Sans surprise donc l’E-450 fait son travail en bureautique pure, j’ai pu lancer un grand nombre de pages internet au sein des navigateurs Google Chrome, Internet Explorer et Firefox sans déceler le moindre ralentissement. Le décodage de flux vidéo à l’aide de VLC n’a lui non plus posé aucun problème de performances.
Par curiosité, et afin de réaliser ce test, j’ai installé le client steam sur ce X370 afin de voir parmi les jeux de ma ludothèque quels étaient ceux qui seraient à même de tourner sur une machine de ce segment.
Sur les 20 jeux que j’ai sélectionnés pour le test, seuls 3 ont été testés, les autres refusant tout simplement de se lancer.
Portal 2 jouable en résolution native avec les options graphiques au minimum
Call of Duty Modern Warfare 2 en résolution native toujours avec les options au minimum
Prototype en 800×600 option graphique au minimum (injouable)
La partie audio est correcte, mais sans plus avec une tendance à saturer rapidement, le X370 n’est pas taillé pour animer une soirée, mais plutôt pour fournir un son d’appoint, telle est sa vocation.
L’écran
MSI nous impose une dalle TN de type glossy, bien qu’esthétiquement agréable à l’oeil, il n’en reste pas moins qu’une option dalle matte n’aurais pas été de refus surtout sur un produit de ce type où la mobilité est l’argument principal dictant un acte d’achat. L’effet de moiré est très présent et les angles de vision réduits vous obligeront à jouer de l’inclinaison de l’écran de temps à autre.
À des fins de test, j’ai transféré quelques réalisations graphiques personnelles sur le X370 et nous sommes loin du compte, les couleurs tirent sur le bleu et le noir n’est pas le fort de cette dalle. Mais vous aurez un miroir en plus dans votre logement lorsque le X370 est éteint.
Autonomie
La grosse satisfaction de ce X-Slim X370 (enfin!), avec une batterie de 8 cellules et 40W/h j’ai pu tenir en utilisation normale plus de 5 heures, j’ai commencé la première journée avec ce X370 à midi un samedi, à la fin du match du XV de France face à l’Italie (soit vers 17 heures) la batterie indiquait 16% de charge restante, impressionnant.
Conclusion
Tout n’est pas à jeter dans ce MSI X-Slim X370, les performances bureautiques sont plus que correctes et l’autonomie record de cet ordinateur le place dans le haut du classement en comparaison d’un netbook. Mais c’est aussi là le problème, il ne tient la comparaison avec rien d’autre et son prix finira par en dissuader plus d’un : à 500 euros pièce, le X370 souffre de la concurrence de produits sensiblement moins performants certes, mais à des tarifs tournant autour des 350/400 euros ou d’ordinateurs beaucoup plus performants pour 200 euros de plus, je pense notamment à l’ Acer Aspire TimeLineX 3830TG .
Polyvalent, mais pas trop, léger, mais pas trop, le X-Slim 370 d’MSI n’arrive pas à convaincre principalement en raison d’une configuration trop juste à l’heure où l’on assiste à une véritable montée en puissance des solutions pc taillées pour la mobilité, copie à revoir donc pour le constructeur.