Dans quelques semaines (quelques jours ?) nous allons être parents. Un enfant, surtout lorsque c’est le premier, c’est un peu comme une acquisition de très haute technologie dont on n’a pas le mode d’emploi ;-). C’est une immense joie évidemment, mais c’est aussi des interrogations à n’en plus finir :
- Comment élever notre enfant ?
- Va-t-on être de bons parents ?
- Comment faire en sorte qu’il soit heureux, qu’il s’épanouisse ?
L‘éducation que nous dispensons à nos enfants est évidemment cruciale pour leur avenir (du moins le croit-on). Mais comment faire ? Nous suivrons sans doute parfois les conseils prodigués par la famille, les amis déjà parents avant nous, nos lectures… Bref, nous écouterons tous les conseils mais ce sera à nous ensuite d’appliquer ce que nous trouvons le mieux adapté. Et finalement, il risque d’y avoir beaucoup d’”expérimentation”.
De part nos convictions (écolo, décroissance…) nous allons probablement faire des choix qui ne seront pas toujours faciles à faire comprendre autour de nous (couches lavables, alternatives à certaines formes de consommation…). D’ailleurs, nous ne savons pas nous même comment nous allons pouvoir mettre en pratique nos idées au niveau de l’éducation de nos enfants.
Comment faire par exemple pour que nos enfants ne succombent au consumérisme primaire comme une partie des enfants d’aujourd’hui qui se gavent dans les Mc Do quand ils ne jouent pas sur leur console de jeux à tuer des monstres informes ? Bon, admettons qu’ils ne comptent pas parmi les jeunes consommateurs invétérés qui demandent à porter des Nike à 5 ans, comment faire en sorte qu’ils ne soient pas exclus des groupes d’enfants qui eux baignent très tôt dans les vêtements de marques et les derniers gadgets à la mode. Comment trouver le juste équilibre ?
Autres exemples : doit-on les faire croire au Père Noël (dont la couleur, on le rappelle est due à Coca Cola…), ce symbole de la consommation (”tu as été sage, tu as des cadeaux”….), à la petite souris (je te donne du fric lorsque tes dents tombent). On nous dira, qu’il ne faut pas exagérer et qu’il ne s’agit que d’une part de rêve sans conséquence (en est-on seulement sûr ?) et que l’on ne peut pas enlever ça à nos enfants. Attention, on ne dit pas qu’on ne va pas fêter Noël (même si on n’est pas croyant), on réfléchit seulement à la manière dont on pourrait faire les choses un peu différemment et ce que l’on a envie de faire passer comme message à nos enfants à cette période de l’année. Nous n’avons pas encore de réponse… mais à ce sujet, on vous renvoie vers un texte qui nous plait bien et qui s’intitule : “Ma non lettre au père Noël” sur le blog Bidoudavril.
Comment faire aussi pour donner à nos enfants la capacité de se forger un esprit critique sur le monde qui les entoure, sur la masse d’informations et d’idées auxquelles ils seront confrontés à l’école, à la télévision (faut-il laisser les enfants regarder la télé, quoi ? Quand ? Avec quelles limites ?…), face au matraquage publicitaire, à travers tous les gens qu’ils pourront rencontrer.
Autre point important, il faut tenir compte de leur environnement futur.
Comment préparer nos enfants à vivre sur une planète qui comptera une population de 9 milliards d’habitants et où la pression sur les ressources naturelles seront telles qu’il y aura certainement de nombreux conflits ? Comment leur expliquer qu’à cause des générations qui les ont précédées, les générations futures auront à se priver, et que le bien-être ne passera plus forcément par la possession matérielle et la consommation débridée ?
Il ne faut pas se voiler la face, nos enfants ne vivront pas aussi bien que nous et leur faire mener une vie selon le modèle actuel (individualisme, matérialisme, vision court-termiste) ne permettra pas de les protéger. Les problèmes liés aux changements climatiques, aux pollutions, à l’épuisement des ressources les toucheront tous, riches ou pauvres, au Sud comme au Nord.
Ce n’est pas être catastrophiste que de raisonner de cette manière. Nous ne voulons ni brimer, ni traumatiser nos enfants en leur donnant une vision apocalyptique du monde dans lequel ils vont vivre. Au contraire, nous voulons comme tous les parents que nos enfants soient heureux et puissent s’épanouir dans leur vie. Nous voulons simplement éviter qu’ils ne tombent de haut si notre mode de vie occidental privilégié vient à s’effondrer (ce qui risque fort d’arriver car nous ne pourrons pas continuer infiniment à vivre comme si les ressources de notre planète étaient illimitées). Pour que nos enfants parviennent à s’inscrire dans leur futur, il faudra que nous les y aidions, il faudra les y préparer. Comment y parvenir ?
Si on considère qu’une bonne partie de l’apprentissage des enfants s’effectue par mimétisme, alors nous pensons qu’il faut avant tout remettre en cause nos valeurs et nos modes de vie pour que nos enfants s’adaptent plus aisément. C’est ce que nous avons commencé à faire avec la simplicité volontaire. S’ils nous voient consommer à outrance, sans aucun respect de la nature et des gens, à gaspiller, il n’y a aucune raison qu’ils ne fassent pas de même… Comme dit l’expression populaire, “les chiens ne font pas des chats”. C’est une grande motivation pour nous. Cela nous incite à progresser de plus en plus et à nous discipliner car nous ne le faisons pas que pour nous mais aussi pour pouvoir plus facilement le transmettre à nos enfants et leur donner un cadre qui, nous l’espérons, leur permettra de s’épanouir et “d’affronter” l’avenir.
Des questions, il y en a encore beaucoup d’autres :
- Comment faire plaisir à nos enfants sans répondre en permanence à leurs envies si nous jugeons quelles ne vont pas dans le sens de notre philosophie ?
- Comment leur faire partager nos idées sans les braquer ?
- Comment gérer la télévision, l’argent de poche, le téléphone portable et les innombrables gadgets à la mode qu’ils verront dans les vitrines ?
- Comment les protéger de la société de consommation sans les marginaliser ?
- Comment s’en tenir à nos convictions, si autour de nous les gens remettent en permanence en cause les choix que nous faisons pour nos enfants, nous regardant comme de doux rêveurs ou au contraire de dangereux extrémistes ?
Pas si facile tout ça, non ?
Autant que possible, nous essayerons de faire comprendre à nos enfants les valeurs qui sont les nôtres, notamment celles du respect et du partage. Mais comme vous le voyez, il y a beaucoup de questions et peu de réponses pour le moment. Ces dernières viendront avec le temps, on l’espère, il y aura aussi en permanence d’autres interrogations, des doutes, des choix à faire.
Ça doit être ça l’expérience d’être parents…
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