Les pays de la zone euro se sont mis d’accord sur un nouveau plan de sauvetage sans précédent de la Grèce de €237 milliards au total afin d’éviter la faillite du pays.
Grâce à ce plan de soutien, la Grèce devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de €14,5 milliards qui tombe le 20 mars et ainsi d’éviter le défaut de paiement. À condition toutefois que les banques répondent en nombre suffisant à l’appel. Celles-ci se verront offrir en échange de leurs titres de dette grecque actuels de nouvelles obligations grecques de valeur inférieure ainsi que des titres émis par le Fonds de secours de la zone euro.
Le gouvernement grec a rempli sur le papier sa part du contrat en se pliant aux exigences de ses créanciers publics. Le gouvernement grec a adopté un nouveau plan d’austérité de €3,3 milliards d’économies pour cette année, prévoyant une réduction du salaire minimum et une limitation des retraites notamment. Les chefs des deux partis de la coalition au pouvoir, socialiste et Nouvelle Démocratie, se sont engagés par écrit à respecter les promesses faites d’économies budgétaires et de réformes y compris après les élections législatives anticipées, qui devraient se tenir en avril.
Les négociations ont toutefois traîné en longueur car les principaux bailleurs de fonds de la Grèce ont mis le doigt sur un trou de plusieurs milliards d’euros à combler pour parvenir à réduire la dette grecque à 120% du PIB d’ici 2020. C’est l’objectif fixé par le FMI et certains pays de la zone euro, comme l’Allemagne et le Luxembourg, afin de considérer la dette grecque comme soutenable sur le long terme. Au final, le plan de sauvetage permettra de réduire l’endettement grec à hauteur de 120,5% d’ici 2020. La Grèce fera en contrepartie l’objet d’une surveillance encore renforcée à Athènes de la part de ses créanciers, de la Commission européenne en particulier, pour s’assurer qu’elle ne dévie pas des objectifs fixés.
Pour parvenir à maintenir l’objectif de ramener le ratio de dette publique grecque à 120% de son PIB en 2020, sans augmenter les prêts des gouvernements qui refusaient de remettre la main à la poche, les ministres des Finances de la zone euro ont dû opter pour d’autres solutions : une réduction des taux d’intérêts sur les prêts consentis par les créanciers publics à la Grèce dans le cadre de son premier plan de sauvetage de mai 2010 et une implication des banques centrales nationales de la zone euro dans l’effort. Les banques ont elles accepté une décote plus importante que prévu. L’opération a été délicate car l’effort des banques doit rester volontaire, sous peine de déboucher sur un défaut de paiement pur et simple de la Grèce. En outre, ce plan d’effacement de la dette doit être lancé d’ici mercredi pour éviter à la Grèce de sombrer dans la faillite d’ici à l’échéance du 20 mars. Les regards se tournent aussi désormais vers le FMI qui semble disposé à participer à l’aide publique de €130 milliards, mais pour un montant toutefois encore non chiffré. Le FMI prendra sa décision dans la deuxième semaine de mars.