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Que reste-t-il une fois la page effacée
Quel souvenir des mots échappés
Des rêves enfuis
Sinon ce rien ce négligeable
Dont la trace évanouie ne manquera à personne
Sinon au cœur de ta petite
Toute petite ambition
*
Dès avant l’aube tu te laisses ensorceler
Glissant de mots en mots à la rencontre des pages
Il te faudrait tant explorer
Tournant sept fois ta plume dans l’encrier
Avant cette prétentieuse aventure d’écrire
*
Palpitant tu ouvres les yeux vers d’autres horizons
Tu cherches dans le silence une fidélité à toi-même
Loin de ce bruit que fait le siècle
Tu plonges avec délice dans ces petits rien qui font ton jour
Un jour à part comme chaque jour
Un jour sous cape d’invisibilité
*
Tu avances vers cette ligne blanche
Que dessinent les sommets
Juste au-dessus de Samten Dzong
Hautes plaines après plateaux arides
Ce qui s’offre à flanc de rochers
C’est l’intensité du refuge
Là se dresse immuable la force d’une pensée
Questions infiniment remâchées
Lignes délivrées de leur gangue corporelle
*
Tu sais désormais devoir en rester à ces heures suspendues
Manosque, 23 décembre 2011
© Xavier Lainé, janvier 2012
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