Comme chaque année, l'ancienne gare Leopolda de Firenze est le rendez-vous annuel des producteurs de la DOCG Chianti Classico avec, à la tête du Consorzio, Marco Pallanti qui anime "alla grande" avec Lorenza Sebasti son épouse, une des plus belles propriétés toscanes : le Castello di Ama.
Voilà une propriété qui a toujours mis en avant les critères de qualité, sans jamais essayer de singer d'autres crus italiens plus naturellement portés, comme au Piémont, vers la production de vins requérant un temps de vieillissement plus important. On n'oubliera pas, en y allant, de s'intéresser à leur pressoir d'olio d'oliva, tant sont rarissimes les propriétés qui ont leur propre équipement de traitement.
En pratique, et naturellement en fonction du millésime, un "classico" peut parfaitement se déguster au bout de 4/6 ans, quand bien même certains crus atteignent un optimum qu'après 10 ans de cave. C'est le cas notamment pour des "Riserva" de bonne origine. Et la bouteille de Verrazzano Riserva 1999 dégustée à la Cantinetta éponyme en est une preuve vivifiante !
S'il est vrai que le marché du Chianti Classico a connu, comme à peu près tous les vignobles européens, une baisse du CA global allant de - 20 % à - 40 % dans la période 2008/2010, les choses remontent doucement, grâce aux marchés asiatiques où les domaines transalpins collent systématiquement aux domaines français. On cite ici le chiffre de 97 % comme l'augmentation en valeur sur un an des exportations en Chine.
Oui, s'il y a encore quelques rares cuvées de sangiovese 100 %, la majorité des domaines assemble d'autres cépages au sangiovese qui doit rester à un minimum de 80 %. C'est la règle européenne unanimement acceptée maintenant.
L'événement "anteprima" ici à Firenze permet ainsi à la presse internationale (de Raoul Salama à Joël Payne, de Cernilli à Vizzari, de Tartention à Spounz) de déguster dans des conditions quasi parfaites (service à table) les vins que chacun peut choisir sur la très longue liste des domaines présents. On applique ici avec une belle rigueur le principe "même lieu, même moment, mêmes conditions", un autre de nos "dadas" de l'année. On peut au moins comparer des notes de dégustations prises dans des circonstances homogènes. Ce n'est pas rien quand on sait à quel point les "primeurs" bordelais peuvent connaître des différences sensibles d'appréciation selon les lieux, les jours, la température et naturellement l'aveugle ou pas.
Bon, évitons de trop radoter :-)
Les scoops du jour :
- La Maison Antinori revient dans le Consorzio : ou quand un Domaine majeur et incontournable de la Toscane efface des années de divergences et rejoint les Membres du Consorzio. Bravissimo !
- le nouveau vin produit par Castello di Ama qui sera présenté officiellement à Vinitaly dans quelques semaines. Marco Pallanti avait un enthousiasme assez prononcé pour nous en parler ce matin.
Pris à la volée, un nom à la "Grand Jacques", et un Cavalier qui, discrètement, s'écarte du Chianti classico
C'est un vin d'assemblage, qui sera vendu au même prix, ±, que le Chianti de la maison, mais qui a comme mission d'être plaisant, sur la fraîcheur et la finesse et non un vin de concours. L'assemblage ? 50 % sangiovese, 25 % merlot et 25 % cabernet-franc. On ira vite le déguster à la propriété.
QUELQUES IMAGES
D'abord, dans le TGV Milano-Firenze, on a internet avec les infos en direct (269KM/H)
La vaste salle de dégustation à la station Leopolda
L'homme de Querciabella
Plus généreux que lui en Toscane, tu meurs ! Paolo de Marchi
Paolo de Marchi est un homme extrêmement attachant. Il a achevé des travaux colossaux sur sa propriété et il y avait mis du sien, c'est le cas de le dire ! Ses vins sont exceptionnels, très recherchés des amateurs, avec de belles capacités de vieillissement. Que cela soit son célèbre Cepparello, son vin santo, son chianti classico ou sa syrah, chaque vin développe cette personnalité unique de terroir qui plaît tant.
Le prix est élevé ? Allez le voir, et vous comprendrez pourquoi cela le vaut bien.
Giovanni Manetti (Tenuta Fontodi)
Giovanni Manetti est l'incarnation du gentilhomme toscan : simplicité, classe et modestie. Il a des idées bien précises sur le vin, sur ce qu'il peut faire, sur ce qu'il doit faire.
Sur son domaine de Panzano in Chianti, il produit une multitude de crus, dont une syrah très intéressante. Le fleuron Flaccianello della Pieve fait partie des vins de référence de la Toscane, mais il est rare et cher. On trouvera plus facilement le cru Vigna del Sorbo riserva, un chianti classico de belle facture, dense sans être lourd et bien élevé.
Bon : la conférence de presse va commencer. on va être tout ouï, sans trop attarder les regards sur la jeunesse majoritaire et féminine des journalistes transalpins présents. Il n'est que temps que les jeunes générations s'intéressent aux vins !
Une collection impressionnante de crus à déguster
On n'a pas oublié les olio !
… ni un bar à l'italienne !