Devant le succès de l'AppStore d'Apple pour l'iPhone, puis de ses clones sur les plates-formes mobiles concurrentes, le modèle a ensuite été décliné sur de nombreux autres systèmes. C'est le cas, notamment, de la boutique de "web applications" que Google a créée autour de Chrome, son navigateur web maison.
Ce dernier gagnant rapidement en popularité auprès du grand public (il serait désormais le deuxième navigateur le plus utilisé au monde), la Commonwealth Bank of Australia (CBA) a pris l'initiative de créer une "application" qui lui est dédiée. Elle devient ainsi l'une des premières du genre sur le Chrome Web Store (au moins une banque, kossovare, semble l'avoir précédée).
L'initiative reste apparemment modeste puisqu'il s'agit, selon toute vraisemblance, d'une transposition des services en ligne existants, sans mise à profit des caractéristiques particulières offertes par le navigateur (par exemple, pour une utilisation hors connexion). La banque a malgré tout créé et déployé une version spécifique, qui ne prend d'ailleurs en charge que quelques-unes des fonctions disponibles sur le site "normal".
Selon la communication officielle, l'application permet une navigation plus rapide et prend en charge la synchronisation avec d'autres services Google. Mais, en l'absence de précisions, il est difficile d'évaluer la valeur réelle apportée aux clients. A défaut, la facilité d'accès au service, par une icône sur le "bureau" du navigateur, et une ergonomie plus intuitive sont les deux seuls avantages visibles de la solution.
A première vue, pour CBA, l'opération tient essentiellement de l'expérimentation. Elle dénote cependant une attention particulière portée aux grandes tendances technologiques. La banque est certainement consciente du faible enjeu, à l'heure actuelle, de sa présence sur le Chrome Web Store, mais elle n'écarte pas la possibilité que ce "canal" devienne important à terme, comme cela a été le cas, en quelques mois seulement, avec l'AppStore d'Apple. Sa stratégie est donc de se familiariser avec le nouvel environnement, sans investir lourdement, pour être prête "au cas où".
Cette démarche mériterait largement d'être copiée par d'autres institutions financières, et pas uniquement pour la création d'applications pour Chrome...