Vous avez entendu Jacinthe René à Tout le monde en parle, l'autre semaine (je sais, ça fait un bout, mais j'avais besoin d'y réfléchir...)
J'ai vécu une succession de malaises (dont entres autres la question suivante: Guy A.: «Penses-tu qu'un enfant dont les deux parents travaillent 40 h puisse être heureux?». Jacinthe: «NON!») jusqu'à mon plus grand quand elle affirme qu'elle nage dans le plus parfait bonheur. Elle est complètement heureuse. Totalement. Son livre s'appelle même «Respirer le bonheur».
En la regardant, je ne voyais pas cela. Je voyais une fille qui essayait fort de convaincre tout le monde qu'elle était heureuse, mais ne l'était pas vraiment. Ça m'a presque fait de la peine. Presque.
Trop de bonheur, c'est comme pas assez: ça n'a rien d'attirant pour moi. Quand tu te dis ultra-malheureuse, tu ne vois peut-être pas ce qui se passe autour. Quand tu te dis ultra-heureuse, tu fais peut-être l'autruche sur ce qui cloche et t'achale un peu. Les extrêmes, je ne suis pas très bien avec cela.
Donc... malaise.
Je la trouvais «fausse». Même ses attaques contre les mères ou les parents qui travaillent, la méthode du 5-10-15 pour endormir l'enfant, ses choix pro-pro-bio, pro-poneys et pro-lapins, ça ne m'atteignait pas. Je la voyais juste un peu déconnecté de la vraie vie... Loin. Heureuse, peut-être. Tant mieux. Mais moi je ne voudrais pas respirer son bonheur. Il n'est pas le mien.
Ça doit être cela un peu, le truc avec le bonheur. On doit respirer le sien, pas celui des autres. Alors non, en écoutant Jacinthe, je ne me suis pas sentie coupable. Je lui laisse sniffer son bonheur. Le mien, je trouve, sens meilleur... nous! J'espère que le vôtre sent ce que vous voulez qu'il sente... vous !