Quand la presse israélienne utilise les informations obtenues grâce aux Anonymous

Publié le 22 février 2012 par Plusnet

La semaine dernière, le collectif des Anonymous a lancé une attaque inédite contre le serveur email du ministère syrien des Affaires présidentielles. En tout, 78 boîtes mails, dont celles de proches conseillers de Bachar al-Assad, ont été hackées et des centaines de courriels sensibles divulgués.

Depuis cette opération, baptisée "OpSyria", le quotidien israélien "Haaretz" multiplie les révélations mettant en cause les "ennemis" d'Israël, de la Syrie à l'Iran en passant par les activistes pro-palestiniens. La dernière remonte au dimanche 12 février et s'appuie sur des documents provenant de la boîte mail de Mansour Azzam, ministre syrien des Affaires présidentielles.
Contourner les sanctions grâce à l'aide iranienne
D'après le quotidien israélien, ces documents datent de décembre 2011 et sont des compte-rendus de discussions entre une délégation iranienne en visite à Damas et des officiels syriens. Ils indiquent que l’Iran mettrait son argent et son expérience au service de la Syrie pour aider Bachar al-Assad à contourner les sanctions imposées contre son régime.
Lors de cette entrevue irano-syrienne à Damas, les Iraniens auraient promis aux Syriens toute une série de mesures d'aide pour briser l'embargo international qui frappe le régime baasiste. Parmi elles figurent, en vrac, l'achat de 150.000 barils de pétrole syrien par jour pendant un an, la mise en place d'un pont aérien via l'Irak et d'un centre de transit en Iran, ou encore l'assouplissement des transferts de fonds entre les deux pays grâce à des banques russes et chinoises.
Les précédentes révélations d'"Haaretz"

La semaine dernière, "Haaretz" avait déjà publié des documents compromettants pour le régime syrien. Le 7 février, le quotidien israélien diffusait un rapport, intercepté par les Anonymous, qui révélait les dessous de la communication millimétrée servie par Bachar al-Assad à la chaîne américaine ABC en décembre 2011.

 
Le même jour, "Haaretz" avait aussi rendu public un échange d'emails entre le député britannique George Galloway et Bouthaina Shaaban, conseillère en communication du président syrien. En août 2010, le député de gauche, fondateur de l'association Viva Palestina, avait sollicité l'aide de la Syrie pour organiser une flottille pour Gaza.
Il demandait notamment à la conseillère d'al-Assad s'il était possible de lancer sa flottille depuis le port de Latakia en Syrie. Bouthaina Shabaan avait répondu favorablement à sa requête et la flottille de Galloway était partie de Latakia le 18 octobre 2010 pour rallier le port d'Al Arish en Egypte.
Benjamin Roger - Le Nouvel Observateur