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Juste pour parler…..

Publié le 23 février 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff

Juste pour parler…..

Hier matin au jardin de la Villa Thiole. Apparemment ce jour la, des amateurs d’art se sont donnés rendez-vous en ce lieu. Installés sur différents bancs placés tout autour d’un bassin rond, des dessinateurs, des aquarellistes essayent de le retransmettre sur la toile blanche. Je choisis, après en avoir fait le tour, de m’asseoir sur le seul banc ensoleillée. Assise la à une extrémité, se trouve une aquarelliste fixe, son matériel: pinceaux, peintures, palette et autres est étalé auprès d’elle, occupant ainsi presque les deux tiers de la surface…De l’autre coté, il y a un pépé, et il n’est pas du ravi de me voir m’y installer ( je comprends pourquoi quand peu après, arrive sa p’tite pépé. Il semblerait que j’ai un peu dérangé ses plans). Il s’était entre guillemets, plus ou moins attribué la jouissance de la zone restante!

Passe une dizaine de minutes. L’artiste est alors rejointe par une autre. Et vas-y toutes deux que je me plains à qui mieux mieux:

- Une qu’elle est coincée sur l’assise entre deux hommes…ne pouvant peindre à son aise…etc…

- L’autre que c’est bien la peine de sortir prendre l’air si c’est pour être enfumée, tout en lorgnant en coin sur la cigarette du voisin…et patati, et patata…

Pendant ce temps la, sur ma droite la ptite pépé du pépé, manifeste ouvertement son désir de me voir dégager, en exerçant une discrète mais tenace et constante pression sur mon corps pour grappiller le maximum de terrain. Super!

Devant mon impassibilité de sphinx pour les dires des uns et les essais des autres, le joli couple émigre sur le banc voisin. Le pépé petit coq, entonne illico « L’Internationale », et je me dis:

- Ben vé, s’il envisage de partager les richesses comme il a voulu en faire pour ce siège, c’est pas gagné.

Peu après, l’aquarelliste se levant, me demande si je veux bien garder ses affaires, j’acquiesce, et sans me remercier, elle rejoint sa collègue un peu plus loin, entamant toutes deux un brin de causette. Puis elle revient, ne me remercie toujours pas. Au bout d’une dizaine de minutes, elle se relève, range tout son matériel, et part sans me regarder, ni me saluer…

Ben vé, z’ont qu’à s’adresser à la mairie tous ces « braves gens », et demander un jardin public spécialement pour eus. Il y aura ainsi les jardins pour fumeurs, pour les non fumeurs, celui pour troisième age gambadant entre jambes, celui pour ceus qui veulent plus de galipettes, un autre pour les mamans avec enfants, et ainsi de suite…

Peut-être un jour prochain, en plus des cités ghettos pour pauvres et de celles pour les riches, nous devrons fréquenter un espace public catégorisant et spécifique selon les us et usages du quidam, et pourquoi pas aussi la création de couloirs entre les gens pour ne pas avoir à croiser d’autres mœurs et manières d’être, et ainsi nous conforter réconforter dans les nôtres et dans notre conviction conditionnante sclérosante?

Il est pas beau le progrès? Elle est pas belle la société?


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