Dans le marais, disais-je hier, sont affinées les huîtres. Le niveau d’eau des différents bassins est régulé par un système d’écluses a priori assez simple, mais la maîtrise de l’ensemble du système nécessite un certain savoir-faire :
On voit ainsi des paniers (ou des sacs) remplis du fameux mollusque :
Les temps sont durs pour les huîtres, et donc aussi pour les ostréiculteurs. Avec le froid de ces dernières semaines, certaines huîtres ont gelé, et se retrouvent dans le même état que si on les avait plongées dans un congélateur. Autant dire que beaucoup ne survivent pas à ces conditions drastiques (une étude de l’IFREMER portant sur l’hiver 1963, très froid lui aussi, a montré que la mortalité pouvait aller de 17 à 34 % des huîtres selon les endroits). Celles qui survivent voient leur système immunitaire fragilisé et peuvent stocker et permettre la prolifération de germes peu compatibles avec la consommation humaine. C’est donc une perte sèche de plus pour des ostréiculteurs déjà durement frappés par la crise actuelle liée à la forte mortalité des naissains. Prenons ainsi le quartier ostréicole situé le long du chenal d’Ors :
Un panneau indique clairement que le site est désormais sous vidéo-surveillance. Cela est lié aux nombreux vols, qui se chiffrent par tonnes, qui ont lieu dans les parcs depuis plusieurs années. Ces vols peuvent être le fait de voleurs ordinaires, qui savent que l’huître se vend de plus en plus cher, mais c’est malheureusement le plus souvent le fait d’ostréiculteurs aux abois, dont la production a été décimée par le virus ravageur ou qui ne savent plus ou ne peuvent plus travailler correctement sur leurs parcs, et qui, en dernier recours, tentent le tout pour le tout en piquant chez le voisin. D’où aussi la prolifération des clôtures autour des bassins :