Magazine Politique

Droits des personnes LGBT : 10 ans de droite, 10 ans d’inaction

Publié le 21 février 2012 par Aurelinfo

Sans-titre-copie-7.JPG Depuis dix ans, la droite au pouvoir n’a pas permis l’amélioration des droits et des conditions de vie des personnes lesbiennes, gays, bi et trans. En dépit de certaines promesses électorales, bien que largement insuffisantes, Nicolas Sarkozy et ses amis n’ont rien fait, faisant ainsi perdurer les discriminations sur le fondement de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Non seulement dans l’accès à certains droits, mais également dans de nombreux aspects de la vie quotidienne. Pire encore, l’UMP n’a pas cessé d’apporter son soutien à des élus ouvertement homophobes et intolérants, comme ceux issus de la Droite populaire, et a même permis à David Douillet de devenir Député puis Ministre, malgré certaines déclarations homophobes et sexistes.
 
Revue de détail d’un bilan en négatif :
 
Refus d’ouvrir le mariage à tous les couples et d’améliorer le PaCS
Les parlementaires UMP, dans leur très grande majorité, ont systématiquement voté contre les propositions de lois successives visant à ouvrir le droit au mariage à tous. Notamment celle du 9 juin 2011 déposée par les députés socialistes. A cette occasion, un certain nombre de dérapages verbaux ont eu lieu, rappelant ceux lors des débats sur le PaCS en 1999. C’est le cas de la députée Brigitte Barèges qui avait alors crié « Et avec les animaux ? ».
En octobre 2011, le gouvernement a également refusé d’améliorer les droits offerts par le PaCS en ce qui concerne les pensions de réversion. Valérie Pécresse, Ministre du Budget, l’avait alors justifié ainsi : « C’est pour des raisons de principe. (…) Le pacs n’est pas un contrat de la même nature que le mariage, il comporte beaucoup moins de devoirs et beaucoup moins d’obligation de solidarité entre les partenaires ».
Dans le même état d’esprit, le gouvernement n’a pas souhaité que les PaCS puissent être signés en mairie, alors que cela se fait aujourd’hui au tribunal, ce qui n’a pas du tout la même portée symbolique.
 
Refus de reconnaître l’homoparentalité
Le droit à l’adoption n’a pas été élargi à tous les couples, sans discrimination liée à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. De la même façon, les enfants nés au sein de familles homoparentales n’ont toujours pas de reconnaissance juridique en ce qui concerne les deux parents et sont donc moins bien protégés, notamment juridiquement.
Enfin, alors qu’il s’y était engagé, Nicolas Sarkozy n’a pas crée de statut de beau-parent.
 
Refus de mettre fin aux discriminations pour le don du sang
Alors que tous les Ministres de la Santé successifs ont promis la fin de l’interdiction du don du sang pour les homosexuels, aucun n’a tenu cette promesse. Pire encore, Nora  Berra, actuelle Secrétaire d’Etat à la Santé, a déclaré à l’Assemblée Nationale : « l’homosexualité est un facteur de risque pour le VIH », stigmatisant ainsi les homosexuels. Pour rappel, il n’y a pas de population à risque, mais seulement des pratiques à risque.
 
L’hypocrisie comme mode de gouvernement
Le gouvernement français tient un double discours inadmissible sur un certain nombre de sujets, dont la condamnation de l’homosexualité. Ainsi, un appel, signé par 66 pays, pour demander la dépénalisation de l’homosexualité partout dans le monde a été lancé à l’initiative de la France. Pourtant dans le cadre de sa politique migratoire, la France refuse d’accorder le droit d’asile à des personnes poursuivies dans leur pays (prison, voire peine de mort) en raison de leur homosexualité ou de leur identité de genre. De la même façon, la question de la pénalisation de l’homosexualité a été la grande absente, au même titre que les Droits de l’Homme, des discussions internationales auxquelles la France a participé.
 
Des places de choix pour des élus homophobes et sexistes
Christine Boutin membre de nombreux gouvernements depuis 10 ans et qui continuent de faire de la lutte contre l’égalité des droits son cheval de bataille.
David Douillet est devenu député, puis membre du gouvernement, alors qu’il a tenu par le passé des propos homophobes et sexistes.
L’UMP continue de soutenir des députés ouvertement homophobes comme Christian Vanneste ou Brigitte Barèges et voit l’influence de la Droite populaire grandir, comme l’illustre la polémique sur le film d’animation pour enfants « Le Baiser de la Lune »,  ou  bien celle sur l’introduction de la théorie du genre dans les manuels scolaires de SVT pour les classes de 1ère scientifique.
 
Le suicide, première cause de mortalité chez les jeunes homosexuels
Aujourd’hui en France, un bilan sourd et alarmant frappe les jeunes homosexuels. Le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes homosexuels de 15 à 25 ans. Chaque jour, un homosexuel se suicide. Face à ce constat, l’inaction du gouvernement est patente.
L’Etat français laisse toute une partie de ses jeunes s’enfoncer dans une spirale de stigmatisation, marginalisation, poussant à des comportements à risque tels que comme l’échec scolaire, les addictions, les rapports sexuels non-protégés ou encore l’automutilation. L’image que l’Etat renvoie des personnes LGBT n’est pas innocente à cela : le refus du mariage pour tous les couples, de l’adoption, de l’égalité des droits pousse inévitablement de nombreux jeunes en pleine construction à se sentir exclus de la citoyenneté. Un constat grave donc la droite est partie prenante et qu’il serait temps de tirer pour faire, enfin, de l’égalité une réalité.

Source : Jeunes avec Hollande


Retour à La Une de Logo Paperblog