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CDEN : 9h pour nos écoles !

Publié le 24 février 2012 par Pscauxcailly

Tiré du blog de Nicolas ROULY

Les membres du CDEN à l'issue de la réunion du 23 février

Les membres du CDEN à l'issue de la réunion.

De retour du Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN), qui a duré de 17h à 2h (!), je souhaite ici résumer ces 9h pour nos écoles, qui ont permis d’éviter que les 176 suppressions de postes, dont 73 fermetures de classes, prévues en Seine-Maritime, soient entérinées aujourd’hui. En rappelant, d’abord, que cette instance a pour objet de porter auprès de l’Inspecteur d’Académie (IA) la parole de la communauté éducative (enseignants, parents, élus, associations), dont les représentants sont habituellement réunis, à cette période de l’année, pour débattre des fermetures et ouvertures de classes envisagées par l’Education nationale en Seine-Maritime. La procédure veut que des instances locales de concertation se réunissent en amont, autour des Inspecteurs de circonscription. Mais, cette année, pour la première fois, ces instances n’ont été ni locales ni de concertation, puisqu’aucune donnée nominative n’a été présentée aux participants, qui n’ont donc pas pu faire valoir leur point de vue. De même, les 12h de réunions techniques présidées par l’IA en février n’ont pas conduit ce dernier à revoir sa copie, comme les syndicats et fédérations de parents le demandaient.

Ce jeudi, les membres du CDEN ont donc soumis à l’IA une méthode de réunion, qu’il a accepté d’emblée, consistant à nous permettre d’exprimer nos arguments sur les écoles que nous voulions défendre, afin qu’il en tienne compte et qu’au terme d’une suspension de séance il procède à des arbitrages, qui incombe à lui seul, à partir des moyens humains - au demeurant tragiquement réduits - que l’Etat met à sa disposition… et des réalités de terrain que nous lui remontions. Cette discussion a duré pas moins de 6h, à l’issue desquelles nous avons eu la terrible surprise de constater que, durant la suspension de séance promise, l’IA ne se retirait pas pour travailler avec ses collaborateurs sur ses arbitrages. Le sens de cette attitude nous est apparu à la reprise des débats, lorsque l’IA a expliqué que ce qui venait d’être dit était intéressant mais qu’il n’en tiendrait pas compte, faute notamment de moyens suffisants, et n’apporterait donc aucune modification au projet de carte scolaire présenté en début de réunion!

6h pour rien? Les membres du CDEN n’ont pas accepté ce mépris et ont alors décidé, à la quasi-unanimité, de ne pas quitter la préfecture sans avoir obtenu un arbitrage du Préfet, qui est le supérieur de l’IA et le président en titre de cette instance. Aussitôt prévenue de notre occupation pacifique, la presse a rejoint les lieux pour couvrir l’évènement. Et c’est finalement la directrice de cabinet du Préfet qui s’est présentée, rouvrant la discussion sur un ton et un contenu plus constructifs.

Au terme de ces 3h supplémentaires, les membres du CDEN ont obtenu les engagements suivants :

- aucune des 176 suppressions de postes initialement envisagées par l’IA n’est entérinée, de sorte que la carte scolaire doit être revue d’ici fin mars (après quoi débute la période dite “de réserve”, du fait des élections, qui interdit de réunir en préfecture les instances compétentes);

- à cette fin, rapport de la directrice de cabinet au Préfet, au Recteur et au Ministre de l’Education nationale, exposant la demande du CDEN de moyens supplémentaires pour les écoles de Seine-Maritime, qui refusent de perdre les 176 postes encore menacés;

- nouvelle réunion des instances locales de concertation, dans la semaine suivant les congés d’hiver, afin que l’ensemble des acteurs de terrain soit informé à l’identique et mis en mesure d’éclairer les arbitrages de l’Etat, par un partage de données, conformément à la pratique habituelle;

- nouvelle réunion du CDEN, le mercredi 21 mars à 17h, en préfecture et en présence d’un représentant du corps préfectoral, aux côtés de l’IA, pour parachever l’effort de concertation arraché ce soir et procéder à de véritables arbitrages, en vue de la prochaine rentrée.

Cette relance du processus est une victoire, dont il ne faut ni surestimer ni sous-estimer l’importance. Ne pas la surestimer, car elle permet seulement d’éviter le pire ce soir et de rouvrir un espace de dialogue, pour qu’enfin nos arguments soient écoutés avec respect. Mais ne pas la sous-estimer non plus, car elle permet justement que la mobilisation reprenne après les congés d’hiver, et donne ainsi de l’écho à l’exigence que nous portons dans le CDEN : plus de moyens pour la Seine-Maritime et répartis au terme d’arbitrages équitables. A cette fin, et dans l’intérêt de nos enfants, j’invite chacun à se saisir des informations exposées ici.


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