Le président-candidat Sarkozy a commis deux lapsus rien que dans sa dernière intervention du 22 février sur France 2. Regretter publiquement l’erreur du Fouquet’s semble avoir du mal à passer et sa langue savonne. Puis elle fourche quand il avance que « il y a des sujets qui doivent transcender l’intérêt général ». Lapsus que l’opinion trouvera révélateur puisqu’elle lui reproche précisément d’avoir préféré les intérêts de sa caste à l’intérêt général en temps de crise.
Bref, il s’efforce de reconnaître ses erreurs, mais est-ce que ça va marcher ? Il est probable que l’électorat ait besoin d’une remise en cause plus radicale pour infléchir substantiellement la courbe des sondages.
Beaucoup lui reproche ses dérives droitières. Mais, à y regarder de plus près, il s’emploie tout autant à s’approprier le thème de la justice dont Hollande a fait son axe. Celui-ci propose d’être le président de Français qui seront prêts à courageusement endurer l’effort du redressement, dès lors que cet effort sera enfin réparti avec « justice » entre tous. Sarkozy lui dispute le sujet en interpellant sans cesse les journalistes sur le leitmotiv : « Est-ce que vous trouvez juste que… ? ». Que les salariés ne voient pas leurs charges diminuer, que les grands patrons aient des parachutes dorés, que les revenus du capital ne soient pas taxés, que les allocataires du RSA ne fournissent pas l’effort de quelques heures de travaux d’intérêt général ?
Pour donner plus de « justesse » à son comportement, Sarkozy gagnerait à d’abord admettre qu’il n’a pas agit avec assez de « justice ». En donnant l’impression qu’il ne reconnaît pas vraiment ses torts, il discrédite sa capacité à évoluer et tarde à endosser les habits neufs d’un candidat transformé.