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Marine Le Pen, la flamme vacille

Publié le 24 février 2012 par Pierre

Marine Le Pen, la flamme vacilleMarine Le Pen, la candidate anti-système, la porte-parole du peuple, celle qui dit la vérité aux français, qui ne transige pas avec ses convictions. Celle que tout le monde craint, car agressive et théâtrale lors des débats, trouvant toujours le bon mot pour pétrifier son contradicteur, et le ramener sans cesse à ses compromissions avec le système _ tandis qu’elle peut le critiquer impunément sans avoir de bilan à défendre.

Mais voilà : depuis quelques mois, Marine Le Pen n’est plus seulement l’observatrice cinglante d’un système qui ne se porte pas très bien, elle est désormais aussi dans la peau d’une potentielle Présidente de la République. Ainsi, elle doit arrondir les angles, s’adresser (autant que possible) à tous les français, développer un discours et des propositions sur des sujets qu’elle ne maîtrise pas (l’économie, notamment, mais aussi l’énergie). Et s’exposer à la critique sur ses propositions, puisque maintenant elle ne peut plus se contenter de dénoncer.

De cette nouvelle posture, pas certain qu’elle ressorte gagnante. Car on la sent besogneuse et appliquée sur l’économie (elle a beaucoup révisé, et vraiment fait travailler son parti), mais pas très à son aise, devenant vite agressive dès que les questions se font plus précises. Faiblarde sur l’environnement et l’énergie, caricaturale et peu précise sur la sortie de l’Euro(pe). Se plaignant régulièrement des questions posées par les journalistes : trop précises, trop insistantes, au contraire de celles, plus vagues et générales, adressées à ses concurrents.

Et puis, hier soir, l’émission Des Paroles et des Actes. Peu à son avantage face à des journalistes assez peu complaisants, elle a paru crispée, agressive, sur la défensive. Face à Mélenchon, cette fois-ci, c’est elle qui s’est fait piéger : prétendant dénoncer avec hauteur un débat qui ne serait pas digne d’elle, elle a subi sans répliquer (et en baissant le regard) les attaques d’un Mélenchon visiblement réjoui par les circonstances. Ridiculisée en direct, fuyant ostensiblement le débat, ça risque de laisser des traces.

Que conclure de ces quelques éléments ?

Que Marine Le Pen est avant tout victime d’un système médiatique qui ne l’aime pas ? Qu’elle expérimente le douloureux passage d’une posture protestataire à celle de la proposition ? Ou, tout simplement, qu’elle n’a pas la carrure qui lui permettrait de porter ses ambitions ?


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