Le modèle de civilisation jadis inventé en Europe a certes montré qu’il était d’un dynamisme et d’une efficacité sans concurrence. Mais il n’est pas fait pour modeler le futur. L’amélioration sensible du niveau de vie que la hausse de la production industrielle apportera à tous dans les pays dits sous-développés avait été annoncé aux pauvres du monde dès 1949 par le président Harry Truman. Elle n’aura pas lieu.
C’est maintenant, alors que des milliards de personnes unies par “le monde des images”, de Bogota à Yakousk, que les vendeurs de cette promesse de développement résilient le contrat.
Dans leurs propres pays en effet, aux Etats Unis et en Europe, ils sont incapables de tenir leur promesse, et ne parviennent pas à maîtriser une “déchirure sociale” qui ne cesse de s’élargir. Dans ces conditions, qui se soucie encore, véritablement, de répartir les richesses de manière équitable ?
Le dogme “autoritaire” de la croissance apparaît de plus en plus comme l’arme d’une époque révolue.Sauve qui peut ! le voilà le nouveau mot d’ordre. Mais voilà … qui peut ?
La victoire du capitalisme n’a nullement sonné la “fin de l’histoire”, elle a mis fin à ce projet auquel on avait donné le nom de “modernité”.
Depuis 1960, l’écart entre le cinquième le plus riche et le cinquième le plus pauvre des pays de la planète a plus que doublé. C’est un autre aveu de faillite du système et d’une politique d’aide au développement qui promettait l’équité.