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On n’oublie pas Jicky de Guerlain

Publié le 26 février 2012 par Thierry Piguet

parfum inoubliableLe chauffage s’était mis en marche à l’heure prévue. L’appartement était chauffé depuis 30 minutes et une douce température controlée se diffusait dans les pièces. La jeune femme brune entra dans sa cuisine et posa son StevePhone 9 (Apple avait rebaptisé sa gamme de smartphone du nom de son ancien génial boss),dernière version du smartphone sur la table interactive. Automatiquement la table s’alluma. Les mails furent chargés et ses désirs programmés furent éxecutés. La cafetière se mit en marche pour faire un long café sans sucre. Le bol se remplit automatiquement de céréales à la teneur en glucide spécialement adaptée à son métabolisme, et ou s’ajoutèrent un extrait de framboise et des pépites d’abricots secs. L’heure projetée sur le mur du fond se faisait de plus en plus imposante dans sa couleur légérement orangée. Cela signifiait qu’elle était en retard. Sur l’écran plat inclut dans la porte du frigidaire les tâches de la journées s’affichaient. Les courses de la semaine étaient affichées. Si ajoutaient les menus calculés en fonction de son profil thérapeutique.
Une musique joyeuse l’accueillit pendant 1 minute 30. Cette musique était choisie parmis une série de morceaux imposés par la firme qui l’employait. Elle était destinée à
dynamiser le reveil. Après ces 1 minute 30, elle devait effectuer quelques mouvements de gymnastique pour être en forme. La cuisine était assez grande pour cela, mais les mouvements devaient être effectués au centre de la pièce, et devant l’écran. Celui-ci équipé d’une webcam permettait à la firme de surveiller les employés récalcitrants.
Sa tenue standard N°5 ( Rien à voir avec Chanel. Il s’agissait du cinquième jour de la semaine, mais ce n’était pas le dernier jour de travail, les syndicats avaient disparu depuis bien longtemps.) était prête dans l’entrée. Elle comportait une combinaison en lamé couleur argent et une grosse ceinture, ou on pouvait accrocher l’iCook 3, qui avait succédé à l’iPad 8. La couleur argent correspondait à son statut de cadre intermédiaire dans l’entreprise. Au dessus, il y avait l’or, le platine, le diamant. Dans l’ordre hiérarchiques des entreprises, l’avenir ne proposait rien de révolutionnaire
La navette de l’entreprise allait venir la chercher dans 45 minutes devant chez elle.
Son StevePhone posé sur la table vibra. Equipé d’un micro projecteur il projeta sur le mur blanc la chaine de télé de l’entreprise qui lui donna les dernières nouvelles de la bourse, des premières usines d’extraction d’eau sur Mars, du gigantesque parc d’attraction sous-marin conçu sur les ruines de ce que fut Dubai au début du 21 ème siècle, et bien sûr de l’entreprise qui l’employait. Les nouvelles étaient pesonnalisées en fonction du service à qui elle appartenait. Elle devait préparer une conf call pour 10h00 avec les dirigeants de la filiale de Mars.
Un rappel de ce rdv apparu sur le mur. Elle attrapa le StevePhone et le valida rajeusement. Elle ne l’avait pas oublié.
Une fois habillée, au lieu de descendre directement pour prendre la navette, elle fit un crochet par sa chambre, déplaca son lecteur d’ebook, qui contenait plus de 3000 ouvrages dont la plupart provenaient de l’entreprise, pris un flacon caché derrière une sculpture moderne qui était en fait un appareil pour étudier sa tension et sa densité de graisse
corporelle, et l’ouvrit. Elle entrouvit sa combinaison lamée et en glissa quelques gouttes entre ses seins.
En bas de l’immeuble la navette attendait. Une lumière rouge clignotait au dessus de la porte. Cela indiquait qu’elle était en retard. A peine assise, les collaborateurs déjà présents dans l’appareil, la regardèrent d’un oeil bizarre. L’un sorti un masque anti pollution qui fait partie de l’équipement quotidien et l’appliqua sur son  nez. Après 2 arrêts pour
prendre d’autres salariés, le trajet se termina dans un silence géné. La navette arriva. 2 gardes étaient postés à l’arrivée. Lors de la descente de la petite équipe, ils encadrèrent la jeune femme brune et lui demandèrent de les suivre vers une destination inconnue.
Elle s’était parfumée. D’un parfum oriental aux essences vanillées aux composants introuvables et interdits à cette époque. Geste personnel totalement illégal dans ce monde futuriste et normalisé. Acte révolutionnaire dans cet univers ou les odeurs n’avaient plus droit de cité.

Jicky de Guerlain
En 1889, Aimé Guerlain, fils de Pierre-François-Pascal le fondateur de la maison, crée son premier chef d’œuvre: Jicky. Un parfum si complexe et si moderne qu’il sera d’emblée qualifié de « premier parfum moderne ». C’est la première composition nommément désignée par le terme « parfum », c’est aussi le premier parfum unisexe de la parfumerie, à l’esprit androgyne, car il fut porté par des femmes, comme par des hommes.
A l’origine le secret de ce parfum a été d’ajouter une légère note animale issue des glandes anales de la civette, un petit félin. A l’époque la clientèle féminine fut un peu déroutée par cette nouvelle fragrance en rupture avec tout bouquet connu, alors que ce nouveau parfum fut adopté par les dandys anglais qui en raffolèrent.
Notes de tête : Bergamote, Romarin, Lavande, Bois de Rose

Notes de cœur : Rose, Accord Fougère, Oppoponax, Iris
Notes de fond : Notes Boisées, Vanille, Fève Tonka, Vetiver



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