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Le Carnet d’Or de Doris Lessing

Par Etcetera

Le Carnet d’Or de Doris LessingL’histoire du Carnet d’Or se déroule en Grande-Bretagne dans les années 1950. Anna Wulf, la quarantaine, est écrivain mais ne parvient plus à écrire de littérature.  Elle n’a pas besoin de travailler car elle vit des droits d’auteur de son premier roman. Son travail d’écriture consiste à tenir quatre carnets de différentes couleurs qui lui permettent d’explorer les arcanes de sa pensée. Parce que sa vie et le monde lui paraissent éclatés, morcelés, elle espère grâce à ces quatre carnets retrouver une cohérence.
Bien qu’elle soit activement communiste elle ne pense qu’à quitter le Parti mais ne parvient pas à s’y résoudre. Bien qu’elle mène sa vie amoureuse de manière émancipée, très en avance sur son époque, elle est sans cesse confrontée à son propre désir d’attachement et aux souffrances  que lui infligent les hommes.

En lisant ce livre j’ai moins eu l’impression de lire un roman qu’une sorte de bible moderne – une bible dont les principaux sujets sont les rapports humains, la liberté, et la Destruction, présentée comme une force omniprésente.
Le regard de Doris Lessing sur la société et sur les rapports entre les hommes et les femmes est d’une intelligence extraordinaire, qui  frappe juste à chaque page.

Voici quelques extraits qui m’ont particulièrement marquée :
“Les larmes que nous versons dans notre sommeil sont les seules larmes sincères de notre vie, les larmes de la vie éveillée ne sont que complaisance envers soi-même.”
“Je crois que les gens ne sont absolument pas bons, ce sont des cannibales, et si l’on observe les choses, on voit que personne ne se soucie de personne.”
“Il n’y a rien de mal à dire : mon travail ne correspond pas réellement à ce que je veux, je suis capable de faire quelque chose de plus important. Ou bien : j’ai besoin d’amour mais je m’en passe. Ce qui est terrible c’est de prendre la médiocrité pour la grandeur. C’est de prétendre que l’on n’a pas besoin d’amour, alors que c’est faux; ou de prétendre que l’on aime son travail, alors qu’on se sait capable de mieux.”

Peut-être que pour un lecteur du XXIème siècle les passages sur l’analyse du Parti communiste anglais auront surtout un intérêt historique mais tout ce qui concerne les rapports amoureux et la psychologie demeure d’une frappante actualité.
Le seul défaut que je vois à ce livre est sa longueur (plus de 750 pages) mais il est vrai que j’ai tendance à m’enliser dans les longs romans.
Le Carnet d’Or est un livre magnifique.



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