« … Et je viendrai moi-même dans l’usine, je reviendrai pour annoncer la solution qu’on aura trouvée. Voilà. Et je vous dis une chose, je ne peux pas annoncer une solution que je n’ai pas. Mais on va se battre pour en trouver une et de toute manière, il faut bien se serrer les coudes parce que vous avez besoin de votre propriétaire MITTAL, vous avez besoin de l’Etat et nous on a besoin du savoir-faire qui est le votre. Voilà le message que je voulais vous dire ce matin. Vous n’êtes pas seuls, on ne laissera pas tomber… »
Toto 1er vient d’annoncer avoir fait ce jour des «propositions très précises» concernant l’usine quasiment fermée à Florange en Moselle. Mais les propos ci-dessus n’ont pas été prononcé ce matin, ils datent du 4 février 2008, il y a 4 ans, et concernaient le site de Gandrange, une aciérie voisine du même opérateur ArcelorMittal. Des promesses dont tout le monde a pu apprécier la suite : aujourd’hui, ce site est une friche, et 575 personnes ont été renvoyé dans leurs foyers, aux bons soins de la société de l’assistanat tant vilipendée par le président-candidat qui peine à se rappeler de tous les engagements qu’il a pris naguère.
A Florange, l’amnésie est soudainement passée, au point de ressortir les mêmes promesses aux 5.000 personnes dépendantes de l’aciérie sans aucun état d’âme, sans aucune honte. A ce point, on est loin du mensonge institutionnel et courant du politicien de base. De la part du président sortant, ces actes relèvent de la maltraitance, de la manipulation, de la malhonnêteté la plus crasse. Lui confier la barre 5 ans de plus dans de telles conditions serait suicidaire. Qu’on y croit ou pas, les victimes sont toutes désignées et sans aucune possibilité de se défendre… Vivement que cette campagne cesse pour qu’on en finisse de jouer avec la vie des gens aussi légèrement.
Gandrange, Florange, rien ne change. La particularité de la rime est qu’on en connaît invariablement sa fin : identique.