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Les dessous d'un film passés sous silence

Publié le 28 février 2012 par Chroneric

Je ne voudrais pas être rabat-joie ou jouer l'oiseau de mauvaise augure mais il y a quelque chose qui me chiffonne dans cet épisode des Oscars. Très bien, le film avec Jean Dujardin en vedette était nommé dans dix catégories et il a récolté cinq Oscars (dont un pour le costumier américain). Soit. Mais si on analyse bien objectivement la situation, on remarque deux ou trois choses.

- le film a un titre anglais The artist, ce qui vous en conviendrez ne fait pas très français,

- le film a été entièrement tourné à Hollywood, dans les célèbres studios qui ont vu défiler les plus grands acteurs. Il paraîtrait même que la maison et le lit de Bérénice Bejo dans le film ont appartenu à Mary Pickford,

- des acteurs américains font partie de la distribution : John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller, Missi Pyle, Beth Grant, Joel Murray, Malcolm McDowell, Ed Lauter, Jen Lilley, Beau Nelson, Ben Kurland, Ken Davitian, Stuart Pankin, etc… En fait, il n'y a que deux acteurs français présents à savoir Jean Dujardin et Bérénice Bejo. Même le costumier et le chien sont américains !

- le film est distribué en France par Warner Bros. France,

- Michel Hazanavicius a la double nationalité franco-américaine,

- l'action du film se situe à Hollywood en 1927 et relate les mésaventures d'un acteur américain de muet,

- les mois qui ont précédé la sortie du film et la cérémonie, l'équipe du film a sillonné les Etats-Unis pour en faire la promotion et pour cirer les bottes aux professionnels du cinéma.

En outre, la plupart de nos amis étatsuniens qui ont visionné le film croient que le film est américain, il y a légèrement tromperie sur la marchandise. Je trouve dommage d'en arriver là. Il est vrai que je n'ai pas vu le film et ce n'est d'ailleurs pas le contenu que je remets en cause mais la manière dont il est vendu. Il est sûrement très bien, sinon il n'aurait pas obtenu autant de prix à travers le monde.

Je n'irai pas le voir car j'évite d'aller voir un film qui a été surmédiatisé. Je ne veux pas donner l'impression d'avoir été influencé par la communication. Il ne suffit pas que deux millions de personnes aient vu un film pour que je m'y précipite.

Bref, tout ça pour dire que le prix a payer pour avoir un oscar est de passer pour un américain. Le cinéma français s'exporte bien... mais au fait que reste-t-il de français dans The artist ?


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