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Publié le 28 février 2012 par Hoplite

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"L’économie occidentale est malade de l’addiction à une drogue qu’elle ne peut plus se procurer comme avant. Elle doit réduire son endettement après avoir prospéré à crédit. Quel moteur de substitution est-il possible de lui trouver ? Les fondamentalistes de la pensée unique libérale n’ont qu’une seule recette toute trouvée à proposer : associer la diminution du coût du travail, des retraites et de l’aide sociale à l’amoindrissement du rôle de l’Etat. C’est le programme de réformes structurelles qu’ils entendent imposer – avec pour argument qu’il n’y a pas d’alternative réaliste – niant au nom de leurs dogmes celles qui devraient avoir pour objet de remettre la finance à sa place, c’est à dire au service de l’économie.

Ses conséquences sociales ne sont encore qu’entr’aperçues. L’ascenseur social en panne, la menace ambiante de la précarité prend la succession du mythe de la prospérité pour tous. Les inégalités sociales sont vouées à s’accentuer, la concentration de la richesse à progresser, le statut des classes moyennes à se déliter par le bas. Tout en bas de l’échelle sociale, la « tiers-mondisation » s’installe, accompagnée d’une montée de l’informalité que l’on croyait réservée aux pays émergents. Tel est le nouveau modèle social en cours de développement qui va accompagner la poursuite de la crise, sur la lancée de ce qui est engagé. Il obéit à la logique selon laquelle les rentiers doivent être à tout prix préservés.

Au plan politique, on observe la mise en place progressive d’un nouveau dispositif de contraintes. Des traités sont adoptés et des règles constitutionnelles édictées chaque fois que possible, tandis qu’il est fait appel au pouvoir de juridictions suprêmes devant lesquelles il n’est possible que de s’incliner. Le réel pouvoir s’exerce de moins en moins là où il est soumis aux règles perverties de la démocratie représentative et de plus en plus dans des sphères inaccessibles. L’État est présenté comme impuissant devant le marché.

Si l’on s’interroge sur les chances des fondamentalistes d’avoir en fin de compte gain de cause, constatons avant toute chose qu’ils sont leur principal ennemi, en raison de dénis et de croyances qui ont en commun d’alimenter la dynamique de la crise. Leur programme n’est tout simplement pas réaliste. C’est un juste renversement de leur propagande que de leur retourner cette vérité dorénavant confortée par la grande perdition qu’ils ont déclenché." source/F Leclerc/Jorion

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"Le patron de la Banque centrale européenne annonce la mort du modèle social européen... et se prépare à faire un nouveau chèque de 500 milliards d'euros aux banques. Bienvenue dans le "QE World" ou comment les banques centrales soutiennent massivement le rétablissement de la confiance, au prix d'une austérité sans précédent.

"Le modèle social européen est mort" ! Jamais un banquier central n'avait parlé avec autant de brutalité de la crise que nous traversons. Les propos tenus par l'Italien Mario Draghi, le successeur de Jean-Claude Trichet, dans le long entretien qu'il a accordé au Wall Street Journal vendredi 24 février (lire la retranscription ici), sont tellement violents, par ce qu'ils impliquent, qu'il n'aurait sans jamais pu les tenir ailleurs que dans la « bible » de la finance mondiale. Même Jean-Claude Trichet avait plus de précautions de langage quand il tentait d'expliquer aux peuples européens ce qui les attend.

Pour Mario Draghi, ancien banquier de Goldman Sachs et nouvelle statue du Commandeur de la monnaie en Europe, sauver l'euro aura un prix élevé. Selon lui, il n'y a "pas d'échappatoire" possible à la mise en œuvre de politiques d'austérité très dures dans tous les pays surendettés et cela implique de renoncer à un modèle social fondé sur la sécurité de l'emploi et une redistribution sociale généreuse. Ce modèle sur lequel l'Europe a basé sa prospérité depuis la seconde guerre mondiale a disparu (« has gone »), estime Mario Draghi qui rappelle aux journaliste du WSJ la formule de l'économiste allemand Rudi Dornbusch : "Les Européens sont si riches qu'ils peuvent se permettre de payer les gens pour ne pas travailler"." source La Tribune

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Simplement extraordinaire: comment l'explosion de l'endettement public répondant à la faillite du secteur bancaire privé recapitalisé par nous, lui-même secondaire à la crise des crédits hypothécaires US (conséquence de la déflation salariale et de la prédation institutionnelle bancaire globalisée) ayant diffusée à la planète entière finit par aboutir au démantèlement de l'Etat social (Etat providence) européen sous la bannière de "règles d'or", de "nécessaires adaptations", de "il n'y a pas d'alternatives", de "plans d'austérités" ou de "pactes pour l'euro"...clap clap! du grand art.

Un monde s'écroule: celui du compromis historique européen entre exigences sociales (luttes sociales) et logique capitalistique, rien que ça et ce avec l'aval du camp progressiste/libéral (droite-gauche confondues), c'est-à-dire de la quasi-totalité de la classe politique (du fameux "cercle de raison" cher au pitre Minc) hormis les marionnettes du NPA ou du FDG, idiots utiles du MEDEF et du Siècle.

Le perspicace François Leclerc voit juste: multiplication des délocalisations, désindustrialisation,
baisse des salaires, précarité de l’emploi, hausse du chômage, déclassement des classes moyennes, concentration accrue des richesses, explosion des inégalités sociales, tiers-mondisation et informalité, démantèlement des filets sociaux, le chaos...

A moins que...à moins que la décimation bancaire qui s'annonce, que la vague de défauts souverains à prévoir et le possible effondrement total du système bancaire soit irratrapable et ouvre le champ à des réformes inenvisageables actuellement (notamment à cause de la collusion générale entre décideurs politiques et financiers): abandon du dollar US comme devise de réserve plantaire, réforme des institutions internationales (OMC, FMI, G20, etc) vers un monde multipolaire et reprise en main de la finance globalisée par une nouvelle génréation de leaders politiques...on peut rêver!

Sinon,

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"Une chose est sûre : on se dirige vers la mise en oeuvre d’une politique générale d’austérité en Europe, dont les principales victimes seront les classes populaires et les classes moyennes, avec tous les risques inhérents à pareille situation. Lorsque de nouveaux pays se retrouveront en état de cessation de paiement, ce sont encore les citoyens de toute l’Union européenne qui seront conviés à payer l’addition. Or, disons-le nettement, aucun pays n’a aujourd’hui les moyens d’arrêter la hausse de sa dette en pourcentage de son PIB, aucun n’a les moyens de rembourser le principal de sa dette. En dépit de toutes les manoeuvres de retardement, une explosion généralisée semble inéluctable d’ici à deux ans. Comme beaucoup d’autres, Jean- Luc Gréau juge impossible un rétablissement spontané du système. L’économiste Philippe Dessertine va jusqu’à laisser prévoir une « profonde crise géopolitique, qui peut aboutir à une guerre mondiale ». Des propos qui peuvent paraître alarmistes. Mais le système capitaliste n’a jamais reculé devant l’éventualité d’une guerre, lorsqu’il n’y avait plus que cette manière
de protéger ses intérêts. Que se passerait-il si la première puissance mondiale, les Etats-Unis, se retrouvait en défaut de paiement ? En Europe, le statu quo actuel conduit tout droit, par ses effets cumulés, à une dépression d’une ampleur encore jamais vue. L’année 2012 sera terrible !" Alain de Benoist, 2011.

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lire aussi cette analyse du ">trés Braudélien patrick Raymond concernant les anticipations du GEAB+++

sinon peut-être la guerre. ha!

sans oublier les meilleurs pratiques de l'effondrement (non contrôlé celui-là) avec le Dr Orlov! Da!


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